Des petites annonces ont commencé à fleurir sur internet pour une formation à un bricolage de Linky. Un pirate propose une « formation » afin de trafiquer le boîtier, à savoir installer une dérivation qui va ralentir artificiellement le compteur, donc la consommation… et la facture au bout du compte.
Une « formation » pour trafiquer les boîtiers Linky
L’annonce, repérée par Zataz, propose le déplacement sur place du « formateur », les outils nécessaire à la modification, le temps nécessaire à la bonne maîtrise de la bidouille, des plombs originaux pour les compteurs ainsi que le contact du fournisseur, et aussi un support pour obtenir des conseils après la formation ! Le tout pour la modique somme de… 1.650 €.
Cette formation inédite permet de faire baisser « de 50 à 75 % » la facture d’électricité, promet le pirate. « Une modification Linky se vend sur le marché entre 280€ à 550€ par compteur », ajoute-t-il. Et le « formateur » explique qu’il est « fascinant de constater que grâce au bouche à oreille, après une modification, un client génère en moyenne deux clients supplémentaires de son entourage une fois le résultat constaté ! ».
Le compteur électrique connecté d’Enedis installé dans à peu près tous les foyers français relève automatiquement la consommation électrique, et envoie l’information au gestionnaire du réseau de distribution d’électricité. Pour Enedis, c’est un gain considérable de temps et de ressources (pas besoin d’envoyer des agents sur le terrain), et le client peut consulter sa consommation en temps réel. L’idée de « ralentir » le relevé Linky a pu naître dans l’esprit de plusieurs consommateurs fatigués de payer très cher leur électricité… Et là où il y a une demande, il existe un marché !
Attention toutefois, la manipulation n’est pas sans risque si la patrouille vous tombe dessus. France Bleu a rapporté la condamnation de deux individus qui depuis juin 2022 proposaient le bricolage des Linky en porte à porte dans plusieurs départements (Doubs, Haute-Saône, Saône-et-Loire et Territoire de Belfort).
Et les foyers modestes n’étaient pas forcément les premiers clients de ces pirates. On y trouve en effet un propriétaire de haras et… un adjoint au maire de Belfort ! L’enquête des gendarmes avait été lancée en avril dernier : ils ont non seulement pu mettre la main sur les deux bidouilleurs, mais aussi sur une quarantaine de personnes ayant fait modifier leur Linky. Ces derniers ont dû rembourser l’électricité non facturée ; quant aux pirates, ils ont écopé de prison et d’amendes. À bon entendeur…
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