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Orienspace : l’aérospatiale chinoise a-t-elle trouvé son nouveau champion ?

La startup a réussi le premier lancement de son histoire du premier coup, et dans des délais très impressionnants qui suggèrent qu’elle pourrait s’imposer comme un cador de cette industrie en pleine croissance.

L’aventure commence bien pour Orienspace. Cette jeune startup vient d’atteindre l’orbite pour la première fois à l’aide de son lanceur Gravity-1, s’emparant au passage du record de capacité de charge utile pour une fusée commerciale chinoise.

Selon SpaceNews, l’engin a décollé depuis la plateforme marine Defu-15002, positionnée dans la Mer Jaune. D’après l’US Space Force, elle a atteint l’orbite sans problème avant de déployer trois satellites commerciaux sur une orbite à environ 500 kilomètres d’altitude.

C’est un succès retentissant pour Orienspace, sachant que cette jeune pousse de l’aérospatiale chinoise a été fondée il y a un peu moins de quatre ans et qu’il s’agissait de son tout premier lancement. Assez remarquable dans une industrie aussi pointue que l’aérospatiale, où l’échec est monnaie courante lors des premières tentatives.

C’est d’autant plus impressionnant que la firme ne s’est pas particulièrement facilité la tâche. Contrairement à la plupart des startups concurrentes, elle a opté pour un lanceur relativement lourd, capable d’emporter 6,5 tonnes de charge utile en orbite terrestre basse ou 3,7 tonnes sur un orbite héliosynchrone à 700km d’altitude.

Il s’agit d’un record pour l’aérospatiale commerciale chinoise, et avec une avance considérable. Pour référence, la précédente tenante du titre, Kinetica-1, affichait une capacité de charge utile d’1,5 tonne en orbite géosynchrone.

Une fusée sans moteur à ergols liquides

Gravity-1 se distingue également sur un autre point. Selon SpaceNews, elle est construite sur un modèle excessivement rare. Comme sa compatriote Longue Marche 11, ses trois étages sont tous propulsés par des moteurs à carburant solide. C’est une différence significative par rapport à de nombreux autres lanceurs, qui utilisent généralement une combinaison de moteurs-fusées à ergols liquides et de boosters solides (on parle de SRB, pour Solid Rocket Booster). Côté occidental, seuls une poignée de véhicules comme le Minotaur de Northrop-Grumman n’utilisent que des moteurs solides.

Ces SRB sont connus pour leur relative simplicité. Leur mise à feu est beaucoup moins délicate que celle des moteurs à ergols liquides. Ils sont aussi particulièrement fiables tout en offrant une poussée importante.

En revanche, ils présentent aussi plusieurs inconvénients non négligeables. Par exemple, il est impossible d’en ajuster la poussée ou de les éteindre avant qu’ils n’arrivent à court de carburant, ce qui peut être extrêmement problématique lorsqu’il s’agit de réaliser des ajustements en cours de vol. C’est en grande partie pour cette raison que la plupart des opérateurs ne les utilisent que dans des boosters dont la fusée se sépare bien avant l’arrivée en orbite.

L’aérospatiale chinoise en pleine bourre

Ce sont probablement ces facteurs qui ont poussé Orienspace à changer d’approche pour son prochain véhicule, malgré le succès de ce premier vol. Leur prochain lanceur, sobrement baptisé Gravity-2, sera en effet doté d’un lanceur kerolox (kérosène et oxygène liquide) et de boosters solides.

Mais grâce à ce modèle plus flexible qui continue de faire ses preuves, la startup pourra viser encore plus haut. La capacité de charge utile de Gravity-2 devrait se situer entre 15,5 et 25, 6 tonnes en orbite terrestre basse, soit plus du double de sa grande seur. Et selon SpaceNews, la troisième version devrait même dépasser les 30 tonnes, soit plus que l’incontournable Falcon 9 de SpaceX.

Il conviendra donc de suivre attentivement les progrès d’Orienspace, mais aussi des autres jeunes pousses de l’aérospatiale chinoise, qui progresse à une vitesse fulgurante depuis quelques années. Le gouvernement chinois a bien compris l’importance économique, stratégique et politique de cette industrie, et soutient fortement ses éléments les plus prometteurs. Espérons que l’arrivée prochaine d’Ariane 6 incitera l’Europe à faire de même.

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Source : SpaceNews

1 commentaire
  1. Europe?
    Chacun pays a son propre agence
    Et l’ESA est un vraie bordel
    La course spatiale a déjà commencé
    Deux auteurs pas plus

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