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La protection des enfants n’a pas l’air d’être la priorité de Meta

Des documents internes à Meta dévoilés dans le cadre d’un procès révèlent des failles alarmantes dans la protection des enfants sur les plateformes de messagerie de l’entreprise. Des documents qui soulignent les risques d’exploitation sexuelle des mineurs.

Les documents, publiés dans le cadre d’un procès intenté par le Département de la Justice (DoJ) du Nouveau-Mexique, sont troublants. Meta aurait non seulement ciblé sciemment les enfants pour ses plateformes de messagerie, mais le groupe était également conscient de l’ampleur des contenus inappropriés et sexuellement explicites partagés entre adultes et mineurs, selon le rapport qu’en fait TechCrunch.

La rentabilité plutôt que la protection des enfants

Des employés de Meta nourrissaient déjà des inquiétudes quant à l’exploitation des enfants et des adolescents sur Messenger et la messagerie d’Instagram. Toutefois, Meta n’aurait pas priorisé la mise en place de mesures de protection, car elles n’auraient pas été jugées rentables.

Le procureur général du Nouveau-Mexique, Raúl Torrez, a accusé Meta et Mark Zuckerberg de faciliter l’exploitation sexuelle des enfants par des prédateurs. Il a également fait part de ses préoccupations concernant la protection par chiffrement de bout en bout de Messenger, craignant qu’elle n’aggrave le danger pour les mineurs.

Le procès, initialement intenté en décembre, allègue que les plateformes de Meta comme Instagram et Facebook sont devenues « un marché pour les prédateurs à la recherche d’enfants ». Meta n’a pas supprimé de nombreux cas de contenus d’abus sexuels sur enfants (CSAM) signalés sur les deux réseaux sociaux. Des comptes factices de mineurs de 14 ans ou moins créés par le DoJ du Nouveau-Mexique ont révélé la présence de visuels CSAM et de comptes favorisant leur achat et leur vente.

En réponse, un porte-parole de Meta a déclaré que l’entreprise voulait que les adolescents aient une expérience en ligne sûre et adaptée à leur âge ; il a également rappelé les efforts déployés depuis une décennie pour assurer la sécurité des jeunes utilisateurs.

Malgré la reconnaissance des problèmes de sécurité pour les mineurs sur ses plateformes, Meta aurait tenté de favoriser l’inscription d’enfants et d’adolescents sur Messenger en limitant les fonctionnalités de sécurité. En 2020, des employés de Meta se sont inquiétés de la possible suppression de l’application sur l’App Store après qu’un cadre d’Apple se soit plaint que son enfant de 12 ans ait été sollicité sur Instagram.

Une présentation interne de 2021 a estimé que 100.000 enfants étaient harcelés sexuellement chaque jour (!) sur les plateformes de messagerie de Meta ! Des documents remontant à l’année précédente ont révélé que les mesures de protection mises en place sur Facebook n’existaient pas sur Instagram, et que leur mise en œuvre n’était pas une priorité.

Meta fait face à un examen extrêmement minutieux de la part des régulateurs pour son échec dans la modération du CSAM. Les grandes plateformes de médias sociaux basées aux États-Unis sont légalement tenues de signaler ces contenus aux autorités. Selon les données les plus récentes de 2022 du National Center for Missing & Exploited Children (NCMEC), Facebook a soumis environ 21 millions de rapports de CSAM.

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3 commentaires
  1. Tient c’est étonnants la protection des enfants n’est pas une priorité pour les éditeurs de “réseau sociaux”, et ils auraient même favorisé l’utilisation pour les jeunes enfants… Ohhhh mais quel retournement de situation ! Dans 20 ans on a va nous expliquer que MacDonald vend de la merde, qu’ils n’ont rient fait pour protéger les enfants parce que pas rentable, et qu’ils sont même allé jusqu’à les inciter à consommer le plus tôt possible !

    Sérieusement… Depuis quand les réseaux sociaux servent à autre chose qu’à être rentable ? Ah oui c’est vrai maintenant ils servent aussi de la propagande politique. C’est très rentable ça.

    1. +1000, tu as tout dit, tellement vrai…

      D’un autre coté, si le journal du geek pondait des articles avec une once de réflexion journalistique, ça se saurait.

    2. Oui et avec la complicité des parents qui pour avoir la paix “social” dans la maison emmènent leurs gamins bouffer McDo tout en leur donnant le téléphone sur le trajet pour avoir le silence.
      Tout le monde complice de rendre les enfants accros…

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