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Avec Le Monde de Reterra, Hasbro pourrait révolutionner le marché du jeu de plateau

En commercialisant son nouvel eurogame, Hasbro vient de relancer les dés d’un marché de plus en plus concurrentiel.

Plutôt connu pour ses jouets interactifs et ses jeux de société qui fleurent bon les années 1990, Habro était jusqu’à présent plutôt connu pour Qui est-ce ?, Monopoly et Docteur Maboul. Des titres cultes, mais à la dimension tactique franchement limitée. Quelle ne fut pas notre surprise, donc, de découvrir il y a quelques semaines le nouveau projet ludique de l’éditeur. Loin des sentiers balisés auxquels Hasbro nous avait habitué, Le Monde de Reterra s’impose comme une joie découverte sur le marché du jeu de plateau, aux ambitions parfaitement maîtrisées. Le choix ludique parfait pour célébrer la Journée de la Terre ce 22 avril.

Découvrir Le Monde de Reterra

Hasbro s’attaque aux eurogames

C’est avec la volonté de revenir à ses fondamentaux qu’Hasbro s’est lancé sur le projet Reterra. “À l’époque, nos jeux étaient inédits, aujourd’hui, ils se sont imposés comme des classiques pour les joueurs”, explique Pierre-François Periquet, directeur de la communication chez Hasbro. Conscient de s’être “un peu endormi“, l’éditeur assume sa volonté de “faire les choses différemment“. Reste que si Hasbro est surtout connu pour ses monuments ludiques (Jenga, Twister, Hippos Gloutons ou La Bonne Paye pour ne citer qu’eux), il s’illustre aussi du côté des jeux plus experts, notamment à travers sa filiale Wizards of the Coast (qui édite D&D et Magic). Il semblait donc logique que l’éditeur élargisse ses horizons, en s’intéressant au marché de l’eurogame.

Monde Reterra (1)
© Journal du Geek

C’est quoi un eurogame ?

L’Eurogame n’est pas une mécanique à proprement parler, mais plutôt une typologie de jeu. Hérité des jeux allemands, il propose généralement un système de gameplay équilibré, qui consiste à optimiser son jeu pour progresser au fur et à mesure des parties. Le hasard occupe une place minime, de même que les conflits directs qui sont habituellement laissés de côté. Souvent considérés comme des jeux à mécaniques, ils ne sont historiquement pas célébrés pour leur histoire ou la thématique qu’ils convoquent. Même chose pour leur direction artistique jugée désuète et oubliable. Reste que le temps a fait son œuvre, et que les eurogames profitent désormais de thématiques riches et d’illustrations étoffées. C’est notamment le cas du Monde de Reterra, qui réussit à cocher toutes les cases.

Monde Reterra (3)
©

Apocalypse poétique

Dans Le Monde de Reterra, vous êtes un survivant du nouveau monde. Après une apocalypse lointaine dont on ignore tout, votre mission est de reconstruire une communauté. En vous adaptant à votre environnement, vous construisez des bâtiments, accueillez des réfugiés et accumulez des reliques de notre monde moderne. Outre son thème pas franchement original et ses mécaniques éculées, le jeu a plusieurs mérites : d’abord son excellente facture, avec des illustrations soignées, des meeples en bois et des tuiles en carton épais qu’on prend plaisir à manipuler. Ensuite son livret de règles assimilable en quelques minutes, même pour les novices et les enfants. Enfin, et c’est sans doute le principal, sa rejouabilité et le plaisir qu’on a pris à enchaîner les parties.

Hasbro va-t-il (encore) révolutionner le monde ludique ?

Sur le papier, Le Monde de Reterra ne réinvente pas la poudre. L’eurogame combine une flopée de mécaniques efficaces, mais connues : placement de tuiles, collecte de ressources, optimisation et combo… Même si le tout est cohérent, parfaitement maîtrisé et très beau à voir, pas de révolution de ce côté-là.

Pourtant, l’arrivée sur le marché du Monde de Reterra sonne comme un énorme coup de pied dans la fourmilière du marché ludique. Alors que les éditeurs et créateurs indépendants sont de plus en plus nombreux à proposer des jeux originaux, qui misent sur des mécaniques fortes et des illustrations soignées, le géant Hasbro a une énorme carte à jouer. “Sortir un jeu chez Hasbro, c’est un avantage parce qu’on connaît le marché, et qu’on a les moyens et les contacts pour permettre aux créateurs et créatrices de jeu de prendre leur temps. À l’inverse, on sait aussi qu’on est attendus au tournant. La moindre erreur va se payer cher, et c’est pour ça qu’il faut faire les choses bien“, reconnaît Pierre-François Periquet. En revanche, pas question de couper l’herbe sous le pied de la concurrence : Il y a de la place pour tout le monde.

Monde Reterra
© Journal du Geek

Sorti le mois dernier, Le Monde de Reterra est un jeu d’Eric M. Lang et de Ken Gruhl. Il est accessible à partir de 10 ans (ou un peu avant), pour des parties d’environ 35 minutes, entre deux et quatre joueurs. Avec ses règles faciles à prendre en main et sa dimension stratégique adaptative, le nouveau jeu de plateau de Hasbro est déjà un indispensable, qui promet de convertir toute la famille aux eurogames. Comptez une quarantaine d’euros pour vous offrir le jeu de plateau.

Découvrir Le Monde de Reterra

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2 commentaires
  1. L’envolée des euro-games depuis au moins 10 moins est un excellent du comportement du secteur face aux JV, l’un et l’autre se complétant souvent (surtout en concurrence de jeux à durée limitée dont les serveurs disparaissent).

    Sur un thème un peu similaire à ce Reterra, j’attends davantage du Diluvium qui sortira dans l’année par Nuts Publishing (Mini-Rogue, LOTR JdC & JdP, Subterra, One Deck Dungeon…). Je trouve son approche graphique et narrative plus onirique et fantaisiste.

  2. Premier ratage : graphiquement c’est hideux. Les rédacteurs de jdg devraient sans doute moins s’intéresser à la puissance financière de leur sponsor (franchement hasbro les gars vous n’avez pas de culture ou de dignité ?)
    Et regarder là où les choses bougent vraiment, là ou le jds se revolutionne vraiment. Root commence à dater… Mais pour l’instant, personne n’a pu imaginer aussi révolutionnaire, ni beau. Allez, moins de geek, plus de culture, plus de jeux !

Les commentaires sont fermés.

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