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La vie extraterrestre se cache-t-elle sur des planètes violettes ?

A proximité d’une autre étoile, la vie aurait pu être dominée par une autre couleur que le vert, et des chercheurs estiment que les signatures lumineuses associées à ces organismes pourrait nous aider à les débusquer.

Si nous n’avons toujours pas trouvé la moindre trace de vie sur une autre planète, c’est en partie parce que nous ne savons pas à quoi elle pourrait ressembler ; il y a très peu de chances que d’éventuelles formes de vie extraterrestres soient comparables à celles que l’on trouve sur Terre. Cela force les chercheurs à faire preuve d’imagination pour proposer des signes distinctifs qui pourraient être associés à des modèles biologiques alternatifs, et des chercheurs américains estiment en avoir trouvé un nouveau : la couleur violette.

La Planète bleue est surtout verte

Sur Terre, le vivant est largement associé à la couleur verte. En effet, presque toutes les espèces de notre planète dépendent directement ou indirectement d’un pigment de cette couleur : la chlorophylle A.

Ce dernier réside notamment dans les chloroplastes, les structures cellulaires où se déroule la photosynthèse. À l’origine, ces chloroplastes étaient des micro-organismes photosynthétiques — les cyanobactéries — qui ont fusionné, puis co-évolué avec les ancêtres des plantes vertes actuelles. Ce processus, appelé endosymbiose primaire, a joué un rôle déterminant dans le développement de la vie telle qu’on l’a connaît.

Mais l’histoire aurait pu être très différente si la Terre n’avait pas bénéficié de conditions assez particulières. En effet, près de 75 % des astres de la Voie lactée appartiennent à la catégorie des naines rouges.  Ces dernières sont nettement plus petites, plus froides et moins lumineuses que notre Soleil. Mais surtout, elles émettent une lumière très différente de ce dernier. Au lieu de couvrir tout le spectre visible comme notre étoile, les rayonnements des naines rouges sont surtout situés dans les domaines du rouge et de l’infrarouge.

Dans ces conditions, la photosynthèse des plantes vertes basée sur la chlorophylle A n’aurait jamais pu fonctionner. En revanche, cela aurait pu bénéficier à d’autres organismes que l’on trouve également sur notre planète. Il existe également d’autres types de cyanobactéries dites « violettes » qui sont capables de survivre dans des niches écologiques où la luminosité est très faible, et où elles ne reçoivent donc quasiment pas de lumière visible.

Ces organismes utilisent un arsenal physiologique différent. Au lieu de s’appuyer sur des pigments verts, ils ont recours à des pigments appelés caroténoïdes, dont les couleurs vont du viole au rouge vif en passant par le brun et diverses teintes d’orange — d’où leur nom.

Une vue d'artiste de TRAPPIST-1 a
Une vue d’artiste de TRAPPIST-1 a, la naine rouge du système éponyme. © Benoît Gougeon – Université de Montréal

Le terme générique de cyanobactérie « violette » est donc un léger abus de langage ; mais ce qui est important, c’est que ces caroténoïdes sont plus à même d’absorber les rayonnements rouges et infrarouges que la chlorophylle A. Par conséquent, une planète située à proximité d’une naine rouge pourrait être un véritable eldorado pour des organismes de ce genre.

Un catalogue pour la recherche de vie

Tout l’enjeu, c’est donc de trouver un moyen d’identifier des planètes où la vie aurait pu suivre une trajectoire de ce genre.

Pour y parvenir, des chercheurs de l’université de Cornell sont partis du principe qu’un tel monde émettrait une signature lumineuse très différente de celle de la Terre. Ils ont donc analysé méticuleusement les propriétés optiques de ces pigments pour créer toute une gamme de modèles planétaires alternatifs. En d’autres termes, ils ont déterminé quelles signatures lumineuses nous pourrions détecter sur une planète où ces microorganismes auraient proliféré.

Désormais, il ne restera plus qu’à analyser le spectre lumineux de différentes exoplanètes prometteuses. Si elles présentent effectivement ces signatures, nous aurons d’autant plus de chances d’y trouver de la vie extraterrestre. « Les bactéries violettes peuvent survivre et se développer dans des conditions si variées… on peut facilement imaginer que sur d’autres planètes, le violet pourrait être le nouveau vert », résume Lisa Kaltenegger, directrice de l’Institut Carl Sagan.

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