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Grindr est accusé d’avoir vendu les données de ses utilisateurs séropositifs, et va devoir rendre des comptes

L’application de rencontre queer a collecté et vendu les statuts sérologiques de ses utilisateurs.

Grindr est dans la sauce. La plateforme de rencontre spécialisée dans les dates queers fait face à d’importantes poursuites judiciaires au Royaume-Uni. Elle est accusée d’avoir violé la loi britannique sur la protection des données, en vendant les tests sérologiques de certains abonnés à des entreprises commerciales tierces.

L’affaire remonte à 2018, mais vient de prendre un virage inédit. Cette semaine, le cabinet d’avocats Austen Hays a annoncé qu’il entendait déposer plainte auprès de la Haute Cour de Justice contre le groupe chinois Kunlun Tech, propriétaire de l’application de rencontre depuis 2016. Les faits sont graves, et particulièrement sérieux : deux ans après son rachat, la plateforme aurait partagé des informations très sensibles sur ses utilisateurs et utilisatrices à des partenaires commerciaux. Il n’est pas “simplement” question d’orientation sexuelle — une pratique tout aussi illégale — mais bien de données de santé, et notamment la séropositivité. Plus grave encore, ces entreprises publicitaires auraient à leur tour, et à l’insu des personnes concernées, revendues ces informations sensibles à d’autres partenaires commerciaux entre le 25 mai 2018 et le 7 avril 2020.

Grindr vend le VIH de ses utilisateurs aux plus offrants

Ainsi, plusieurs milliers internautes ont vu leur séropositivité vendue à des sociétés publicitaires. Jusqu’à présent, 670 personnes ont rejoint l’action légale d’Austen Hays, mais il semble que ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. De son côté, Grindr nie toute accusation. L’entreprise a assuré que la plainte reposait sur des informations erronées, et une incompréhension de ses anciennes politiques commerciales. Reste que pour la plus grande application de rencontres dédiée aux personnes homosexuelles, bi, transgenres et queers du monde, cette nouvelle accusation fait tâche, d’autant plus qu’elle concerne potentiellement des millions d’internautes originaires du monde entier.

Pour Grindr, difficile de se défiler. L’application basée à Los Angeles avait confirmé en 2018 qu’elle arrêterait de partager le statut sérologique de ses utilisateurs et utilisatrices, après qu’un rapport de chercheurs norvégiens ait pointé du doigt l’exploitation et la revente de données sensibles à deux sociétés tierces. S’en était suivie une amende de six millions d’euros, soit environ 10% de ses revenus mondiaux pour violation du règlement général sur la protection des données. À l’époque déjà, Grindr avait fait appel de la décision. À l’époque, la Norvège n’avait pas particulièrement retenu le partage de données sensibles, mais avait estimé que le simple fait de révéler qu’un utilisateur était inscrit sur Grindr pouvait constituer une violation grave de la vie privée.

Le statut sérologique des internautes n’est pas le seul à avoir été vendu par Grindr. Selon le cabinet d’avocats, les profils ethniques et les préférences sexuelles font aussi partie des informations partagées par l’application. Au Royaume-Uni, la plateforme va devoir rendre des comptes face à un RGPD intransigeant. De quoi donner des idées au reste de l’Europe.

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1 commentaire
  1. Il ne se passera rien. Ils mentiront encore et encore, seront condamnés, ils feront appel encore et encore, et seront condamnés encore et encore, puis ils essayeront de faire annuler le jugement ou l’amende, de négocier l’amende à la baisse, ou ils ne paieront tout simplement pas, et 20 ans se seront déjà passé et le monde aura franchement autre chose à gérer à ce moment-là.
    Bref, il ne se passera rien au final.

Les commentaires sont fermés.

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