La rivalité entre les États-Unis et la Chine touche maintenant le secteur des neurotechnologies. La démonstration faite il y a quelques jours par NeuCyber NeuroTech, en collaboration avec l’Institut Chinois pour la Recherche sur le Cerveau, a montré un singe, les mains attachées, manipulant un bras robotique pour saisir une fraise.
Course neurotechnologique entre États-Unis et Chine
Ce système, basé sur des filaments d’électrodes implantés dans le cerveau, témoigne de l’engagement de la Chine à développer une technologie comparable à celle des États-Unis. Selon l’agence de presse Xinhua, ces interfaces, qui recueillent et analysent les signaux cérébraux, permettent un contrôle direct de dispositifs externes comme des bras robotiques ou des smartphones.
Aux États-Unis, des entreprises comme Neuralink d’Elon Musk cherchent également à finaliser cette technologie, souvent utilisée pour aider les personnes paralysées à contrôler des membres robotiques. William Hannas, analyste principal au Centre pour la Sécurité et la Technologie Émergente (CSET) de l’Université de Georgetown, affirme à Wired que « la Chine rattrape rapidement son retard, notamment en matière d’interfaces invasives, et commence à s’intéresser de plus près aux applications médicales ».
Ce qui suscite davantage de discussions, c’est l’intérêt de la Chine pour les applications non médicales de ces technologies. En février dernier, le Parti communiste chinois publiait des directives éthiques envisageant l’amélioration cognitive des personnes en bonne santé comme un objectif de recherche. Ces directives encouragent l’exploration de technologies pour la modulation de l’attention, la régulation du sommeil, ou encore l’amélioration de la mémoire, tout en soulignant la nécessité d’une régulation stricte et d’un bénéfice clair pour éviter de remplacer ou d’affaiblir les capacités humaines (ce qui semble être un minimum vital).
Les applications non médicales concernent principalement les interfaces portables, qui exploitent des électrodes placées sur le cuir chevelu. Ces dispositifs, moins invasifs, captent des signaux plus difficiles à interpréter que ceux provenant de l’intérieur du cerveau. La Chine investit massivement dans l’apprentissage automatique pour améliorer l’analyse de ces signaux, selon le rapport de CSET.
Aux États-Unis, des sociétés comme Emotiv et Neurable commercialisent des casques EEG visant à améliorer l’attention et la concentration. Le ministère de la Défense américain explore également l’utilisation de ces technologies pour le contrôle de systèmes de cyberdéfense ou de drones par des personnels militaires.
Ces développements montrent l’engagement des deux plus grandes puissances mondiales dans cette nouvelle course neurotechnologique. Jusqu’où ne pas aller trop loin ? La question mérite d’être posée alors que la compétition va aller en s’accélérant.
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