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Les abonnés regardent-ils moins Netflix en 2024 ?

Seulement deux heures par jour et par compte, l’assiduité des abonnés Netflix semble être en berne. Mais l’entreprise a une explication.

Deux heures par jour et par compte, Netflix profite de la publication de ses résultats du troisième trimestre 2024 pour en dire un peu plus sur les habitudes de consommation de ses utilisateurs. En moyenne, l’entreprise américaine estime que ses clients passent au moins 120 minutes chaque jour à sillonner ses rayons et à découvrir ses productions originales et acquisitions. Si l’entreprise s’en félicite, c’est à première vue un net recul par rapport aux précédents chiffres partagés par le géant du streaming. En 2020, le N rouge se targuait de capter le regard de ses clients trois heures et douze minutes par jour. Il faut dire que cette année-là était plutôt fructueuse pour le divertissement de salon, qui profitait de la fermeture des salles obscures un peu partout dans le monde et des différents confinements pour s’inviter dans les habitudes de consommation des spectateurs. Netflix avait aussi plus de marge de manœuvre, Disney+, HBO Max et Apple TV+ n’étaient encore que de très jeunes concurrents. Mais cette concurrence accrue est-elle la seule raison qui explique une telle différence ? Le public s’est-il lassé de Netflix et de son catalogue ?

Dans une lettre adressée à ses actionnaires, l’entreprise fondée par Reed Hastings et Marc Randolph tient à rassurer. Cette baisse n’en est pas vraiment une. En effet, la fin du partage de compte a conduit à une diminution mécanique du temps passé sur sa plateforme. Le nombre d’utilisateurs par abonnement étant plus faible, ce temps consacré en est automatiquement réduit.

Comme nous en avons parlé précédemment, le partage payant a conduit à une baisse du temps passé sur Netflix par compte. Lorsque l’on isole les propriétaires d’un foyer (ce qui exclut l’impact du partage payant), le nombre d’heures regardées a augmenté d’une année sur l’autre au cours des trois premiers trimestres de l’année 2024″.

Netflix surprend avec 5,1 millions d’abonnés supplémentaires

Si les critiques étaient nombreuses à l’annonce de la fin du partage de compte gratuit et l’introduction de la publicité, Netflix se frotte les mains. Tandis que les analystes envisageaient un chiffre d’affaires à hauteur de 9,77 milliards de dollars, ce sont finalement 9,82 milliards qui ont été engrangés par le géant de la SVOD. Avec de telles recettes, Netflix voit son flux de trésorerie bondir pour atteindre les 2,1 milliards de dollars contre 1,88 milliard en 2023 à la même période. Sur toute l’année, la firme devrait avoir débloqué entre 6 et 6,5 milliards de dollars de trésorerie disponible. “Nous sommes heureux d’avoir réaccéléré notre croissance et, à l’approche de 2025, de générer une solide croissance des revenus et des bénéfices en améliorant notre offre principale de séries et de films tout en investissant dans de nouvelles initiatives comme la publicité et les jeux”.

Si ce n’est plus le nerf de la guerre pour l’entreprise, elle cessera d’ailleurs de partager sa progression dès l’année prochaine, les adhésions continuent de grimper. Dans son communiqué de presse, l’entreprise préfère désormais évoquer les plus de 600 millions de personnes qui regardent Netflix régulièrement. L’entreprise annonce tout de même avoir conquis 5,1 millions de nouveaux clients. C’est une nouvelle fois plus que les attentes des analystes. Sa base d’utilisateurs payants s’élève à présent à 282,7 millions. Netflix est encore loin devant ses concurrents directs. 

Des “beaux progrès” dans le domaine de la publicité

Jusque très récemment, Netflix faisait de l’absence de publicité son principal argument de vente. L’entreprise misait sur les recettes générées par ses abonnements pour financer ses activités de production, mais devait se rendre l’évidence. Cette unique source de revenus ne lui permettra pas de subsister dans un secteur ultra-concurrentiel et en pleine mutation. Il a bientôt deux ans, une offre supportée par la publicité est née. L’objectif pour l’entreprise est évidemment de diversifier ses sources de revenus tout en attisant la curiosité de ménages plus modestes.

Netflix semblait avoir atteint un certain plafond de verre, sa croissance étant particulièrement ralentie avant l’introduction de la publicité. Cette dernière séduit, 50% des nouvelles souscriptions se font par le biais de la formule low cost. Netflix concède tout de même que son impact sur le secteur reste limité. “Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre ce que nous estimons être une échelle critique d’abonnés publicitaires dans tous les pays concernés en 2025”. La firme ajoute qu’il est “encore très tôt pour lancer notre initiative publicitaire. Comme nous l’avons dit le trimestre dernier, il faut du temps pour créer une nouvelle source de revenus et nous ne prévoyons pas que les publicités soient le principal moteur de notre croissance en 2025”. 

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