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Critique AIR sur Prime Video : un film sportif qui prend son pied 👟

Prime Video s’offre l’exclusivité du nouveau film de Ben Affleck, consacré à Nike et sa course au succès. Air : Courtiser une légende est-il le MVP de ce printemps ? Critique.

Encore un film sportif ? Que ce soit sur Netflix ou même sur Disney+, les fictions et documentaires consacrés aux athlètes de haut niveau ne manquent pas. En 2020, le leader de la SVOD consacrait une mini-série en dix épisodes à la légende de la NBA : Michael Jordan. Pensée comme un portrait intimiste de celui qui est régulièrement qualifié de plus grand joueur de basket de tous les temps, la production reposait sur des interviews inédites et des images d’archives visant à dépeindre la naissance d’une légende outre-Atlantique.

Trois ans plus tard, c’est au tour d’Amazon Studios de se pencher sur son histoire. Enfin pas tout à fait puisque le dernier-né de la plateforme fait le choix de raconter la forge de sa réputation en dehors du terrain. Consacré à la naissance de la célèbre ligne Air Jordan, Courtiser une légende raconte le pari fou que s’est lancé Sonny Vaccaro, le directeur marketing sportif chez Nike. Devant la caméra, c’est l’histoire d’un gros coup qui changera la face de l’équipementier qui est racontée.

Crédits : Amazon Studios

Une stratégie payante

C’est donc loin du terrain et des vestiaires que la narration évolue. Et c’est sans doute là que le film d’Affleck trouve sa singularité et qu’il parvient à marquer des points auprès de ceux qui connaissent sur le bout des doigts le parcours de Jordan et ceux qui en ont cure. En un peu moins de deux heures, le scénario d’Alex Convery déploie une histoire diablement efficace qui – bien qu’elle accumule quelques poncifs du genre et romance sans doute allègrement cette “success story” – bénéficie d’une solide écriture. La campagne de séduction fait son œuvre auprès de celui qui se voyait déjà signer chez Adidas et chez les spectateurs qui se prennent d’affection pour l’homme qui le fera changer d’avis

Crédits : Amazon Studios

Reste que le métrage, qui lorgne indéniablement vers The Social Network et Le Loup de Wall Street, ne prend que très rarement du recul sur son récit et surtout concernant la marque qu’il dépeint. Deux ans après le scandale des Ouïghours, qui a largement entaché l’image de Nike, le film a tout de même des airs de campagne de réhabilitation. Les conditions de fabrication des produits de l’équipementier ne seront abordées qu’au détour d’une réplique. Mais finalement, le cœur du sujet est ailleurs.

Air est surtout un film nostalgique, qui soigne sa copie visuelle. L’introduction au son de “Money for Nothing” permet de déployer tout un panel de références culturelles allant du Flic de Beverly Hills à Ghostbusters en passant par des publicités iconiques. À l’instar de ces monuments du petit et du grand écran, Michael Jordan se prépare à entrer dans la légende. Comme eux, il devient une marque, un emblème que Nike exploite pour asseoir sa notoriété sur le marché du ballon orange. Les ailes de sa déesse vont côtoyer la silhouette du joueur de NBA et ses souliers rouges et noirs se vendront comme des petits pains. Sonny Veccaro va bouleverser le marketing sportif au même titre que sa coqueluche qui changera la face du basket-ball américain.

Crédits : Amazon Studios

Les costumes et les décors, loin de l’exubérance de ceux de Stranger Things par exemple, participent à l’immersion au cœur des années 80. La bande-originale vient parfaire le tableau, elle promet de rappeler quelques hits à nos bons souvenirs. La mise en scène ne manque pas non plus d’idées, notamment lorsqu’elle choisi de cantonner Jordan à une silhouette pour faire la lumière sur celle qui à longtemps œuvré sans l’ombre pour forger sa légende. Ce n’est sans doute pas le métrage le plus marquant de la filmographie de Ben Affleck, mais c’est un film généreux qui n’hésite pas à faire rire ses spectateurs au travers de dialogues ciselés et grâce à l’indéniable capital sympathie de ses acteurs.

Une sacrée équipe

Matt Damon n’a plus à faire ses preuves devant la caméra. L’acteur mène le jeu avec brio et peut compter sur des coéquipiers tout aussi talentueux pour l’assister. C’est particulièrement concernant ses affrontements avec l’hurluberlu qui sert de PDG à l’entreprise américaine. Ben Affleck ne s’amuse pas seulement derrière la caméra, il offre également un joli contre pied à son héros. Entrepreneur écrasé par le poids de ses responsabilités, il se confronte à l’un de ses employés animé par sa fascination pour Jordan. Mais le titre de performance la plus remarquable est attribué à Viola Davis, qui prouve encore une fois que rien ne lui résiste.

Crédits : Amazon Studios

Air : Courtiser une légende finit le match avec les honneurs et s’impose comme un biopic réussi. Ben Affleck donne vie à une chronique passionnante sur la naissance d’une légende en dehors du terrain. À la différence des chaussures qu’il raconte, le film n’est pas un pur produit marketing. Que l’on soit amateurs de basket ou simplement de baskets, on répond à l’appel de Prime Video et on prend son pied.

Air : Courtiser une légende débarque ce vendredi 12 mai sur Prime Video. Plus d’un mois après sa sortie aux États-Unis, il est accessible sans surcoût pour tous les abonnés.

Découvrir AIR sur Prime Video

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Notre avis

Air : Courtiser une légende se démarque du tout-venant des biopics par son parti pris, celui de raconter Michael Jordan en dehors du terrain et d'articuler sa narration autour d'un pari un peu fou chez Nike. Entre capsule temporelle et récit intimiste, le nouveau film de Ben Affleck n'accuse aucune faute technique, si ce n'est celle de véritablement nous passionner pour une histoire de chaussures. Le film risque de laisser son empreinte dans le petit monde des métrages sportifs.



L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
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