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Critique Bargain, le prix à payer – la nouvelle série coréenne phénomène débarque 🪓

Sortie l’année dernière en Corée, Bargain, le prix à payer a écumé de nombreux festivals destinés aux productions télévisuelles depuis avec toujours la même réussite : celle de faire parler d’elle. Et croyez-nous, après l’avoir vu, vous en parlerez aussi.

Les séries sud-coréennes s’exportent toujours aussi bien à l’international et ce ne sont pas les bonnes retombées des shows comme All of Us are Dead ou un certain Squid Game (seulement l’un des plus gros succès de Netflix) qui prétendront le contraire. Et si vous êtes en mal de thriller coréen ces derniers temps, pas d’inquiétude, Paramount+ vient de sortir son artillerie lourde en récupérant les droits de diffusion de Bargain, le prix à payer.

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© Paramount+

Mais pourquoi on en parle ? Outre les excellents retours de nos confrères français ou anglo-saxons ayant eu la chance de visionner les premiers épisodes de la série qui en comporte six (d’une durée moyenne de 37 minutes), il faut dire que le pitch avait tout pour attirer notre attention.

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Tout commence lorsque Noh Hyung Soo (Jin Sun-kyu) retrouve la jeune Park Joo Young (Jun Jong-seo) à un hôtel perdu en périphérie de la ville. L’homme, la quarantaine, a monnayé les services sexuels de cette lycéenne de tout juste dix-huit ans, encore vierge. Très vite, le client comprend qu’on lui a menti. Une raison pour abandonner l’affaire et repartir ? Non, Noh Hyung Soo va simplement en profiter pour proposer beaucoup moins d’argent.

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Ce qui commence comme une histoire sordide va empirer : avant même qu’il ait eu le temps de profiter de la jeune fille, Noh Hyung Soo se retrouve attaché à un lit face à un groupe de clients enrichissant sur ses organes avec Park Joo Young en commissaire-priseur. Il est tombé dans le piège d’un trafic d’organes bien huilé.

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C’est tout ? Évidemment que non. Alors que les reins de la victime viennent de trouver preneur, un séisme frappe l’établissement, rebattant les cartes. Dans un hôtel sur le point de s’effondrer, trafiquants, clients et victime vont tout faire pour survivre et, si possible, ramasser un paquet de fric au passage.

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Pour faire une bonne série, parfois il suffit d’un rein

Si on vous résume aussi longuement le synopsis de Bargain, c’est pour vous rendre compte de la force de la série : une descente aux enfers qui ne s’arrête jamais ! Avec un cynisme clinique, le show va constamment s’employer à empirer la situation des personnages au sein d’une critique du capitalisme et de l’âme humaine comme les productions contemporaines aiment le faire.

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Tirée d’un court-métrage de 2015 signé Lee Chung-hyun et développée par Jeon Woo-sung pour un résultat en six épisodes (qui appellent toutefois une saison 2), la série est construite sur un fragile équilibre, et cependant bien maîtrisé, entre la sauvagerie des images (le show est interdit aux moins de 16 ans) et une certaine forme d’humour. Une manière volontaire de rire des hommes, transformés en animaux sauvages avec un appétit pour l’avidité prenant bien souvent le pas sur la survie simple. Certes, des tonnes de béton menacent de s’écrouler à tout moment sur eux, mais il y a encore bien le temps pour une lutte de pouvoir, une élimination de témoins, une récupération de quelques organes et quelques autres péripéties.

Bien que la série suivra en temps réel les mésaventures de Noh et Park, Bargain, le prix à payer nous rappelle régulièrement l’essentiel : il n’y a aucune bonne âme dans cet hôtel et même les intentions les plus louables révèlent ce que l’homme est prêt à faire de pire pour obtenir ce qu’il souhaite. Un phénomène symbolisé par les interventions régulières et surtout ridicules du « bon fils ». La tractation financière pour le corps de Park mettait déjà le doigt là où ça fait mal en début du premier épisode : Bargain n’est peuplée que d’ordures dont les corps se monnayent, leur vie n’ayant aucune valeur pour le reste du casting ou pour le spectateur.

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On a ainsi la sensation d’être prisonnier au milieu d’une bande de crapules sans espoir d’échapper à la malveillance ambiante. Une ambiance claustrophobique accentuée par la mise en scène, le show étant entièrement tourné en plan-séquence afin qu’on soit du côté des personnages à chaque instant en temps réel. Un sentiment d’étouffement qui donne ses lettres de noblesse au côté purement survivaliste du show qui conjugue plusieurs genres, du thriller au film catastrophe. On est envahi par un malaise persistant, de telle sorte que Bargain semble nous lancer un défi : celui de regarder les six épisodes d’un coup sans s’arrêter, sans avoir besoin de regarder un épisode de Ted Lasso histoire de retrouver un peu foi en l’âme humaine.

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Et si Bargain semble réussir chacun de ses paris, loin s’en faut car, au milieu de toutes ses bonnes intentions autour de personnages qui n’en ont que des mauvaises, on éprouve néanmoins un léger gâchis. Parce que finalement, la promesse du carnage vendu par le synopsis n’a pas été tenue, la série se montrant assez sage niveau hémoglobine et avec des moments verbeux ralentissant un rythme qui gagne à être effréné. Des moments importants pour comprendre la psychologie des acteurs de la situation, mais un peu trop répétés pour leur propre bien. Bargain restera néanmoins une belle curiosité unique en son genre et un joli ajout au catalogue Paramount+.

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Notre avis

Bargain, le prix à payer, est un thriller teinté d'un film catastrophe et d'un portrait acide de l'avidité humaine. C'est un tour de force macabre dont on ressort vidé de tout espoir en son prochain. On aurait juste aimé que la série en fasse un peu plus dans son propos, dans son imagerie, pour vraiment épouser la cruauté qu'elle entend dépeindre.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
1 commentaire
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