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Critique DogMan : que vaut le dernier Luc Besson ? đŸ¶

En compĂ©tition Ă  la derniĂšre Mostra de Venise et prĂ©sentĂ© en fanfare lors du rĂ©cent Festival du CinĂ©ma AmĂ©ricain de Deauville, il semblerait que la mise Ă  l’Ă©cart de Luc Besson vienne de prendre fin, du moins pour ses pairs. Mais le public, lui, sera-t-il rĂ©ceptif Ă  son DogMan ?

On ne prĂ©sente plus Luc Besson, rĂ©alisateur français aux multiples casquettes qui a autant contribuĂ© Ă  l’essor du septiĂšme art hexagonal via sa sociĂ©tĂ© de production EuropaCorp ou son Ă©cole de cinĂ©ma, qu’Ă  en Ă©gratigner l’image suite Ă  ses dĂ©boires judiciaires touchant autant le businessman que l’homme. Quant Ă  l’artiste, les flops de ses derniĂšres rĂ©alisations, dont la magistrale douche froide ValĂ©rian et la citĂ© des mille planĂštes (provoquant un dĂ©sastre financier pour EuropaCorp) auront enfoncĂ© le clou d’un cercueil qu’on croyait dĂ©finitivement fermĂ©.

©Shanna Besson 2023 – LBP/EUROPACORP/TF1 FILMS PRODUCTION. TOUS DROITS RESERVES

Mais c’Ă©tait mal connaĂźtre le monsieur qui prĂ©parait en secret son retour avec DogMan. Et quel retour ! Parce que si on le croyait boudĂ© par la profession, il semblerait que cĂŽtĂ© coulisse, les portes lui soient restĂ©es bien ouvertes. Pour preuve trois nominations en compĂ©tition Ă  la Mostra de Venise 2023 dans laquelle figuraient deux autres rĂ©alisateurs bien connus des juges (de la Mostra) : Roman Polanski et Woody Allen. DogMan Ă©tait mĂȘme prĂ©sentĂ© hors-compĂ©tition au dernier Festival du CinĂ©ma AmĂ©ricain de Deauville. Beaucoup d’aboiements pour rien ?

Une chose est sĂ»re, il semblerait que l’astronomique Ă©chec ValĂ©rian et de son premier retour ratĂ© avec Anna aient obligĂ© Luc Besson Ă  plus de retenue puisque DogMan joue la carte de la simplicité : un homme, des chiens… et des latinos lourdement armĂ©s (chassez le naturel…). Ne cherchez pas plus loin, le scĂ©nario tient sur cette simple idĂ©e : si le canidĂ© est le meilleur ami de l’homme, il peut devenir le gangster canin du travesti meurtri, et surtout l’excuse d’un rĂ©alisateur pour revenir renifler les fesses du box-office.

Ici, le ridicule ne tue pas, il mord. Si on peut trouver le Joker de Todd Philipps aussi subtil qu’un semi-remorque en feu devant les portes d’un commissariat, il s’agissait pourtant d’un numĂ©ro de ballerine Ă  cĂŽtĂ© d’un DogMan surlignant chacune de ses scĂšnes en pointant du doigt les vilains de l’histoire. Tel un Ă©lĂ©phant dans un magasin de porcelaine, Luc Besson va, tour Ă  tour, accuser les pĂšres, (un peu) les femmes, les cartels et les agents d’assurance dans un film redĂ©finissant le mot exagĂ©ration. MĂȘme Dieu est mĂ©chant face au pauvre petit Douglas. Le seul rĂ©confort viendra d’hommes dĂ©guisĂ©s en femmes et d’animaux Ă  quatre pattes. Bref, ceux qui, comme Doug, ont Ă©tĂ© rejetĂ©s par la sociĂ©tĂ©.

Luc Besson appuie tout comme s’il fallait absolument en faire des tonnes pour qu’on ressente de l’empathie pour son hĂ©ros persĂ©cutĂ© et incompris (toute ressemblance avec le rĂ©alisateur serait purement fortuite Ă©videmment). DogMan en devient dĂšs lors infiniment sympathique, non pas parce qu’on valide le propos, mais parce que le mĂ©trage se transforme en comĂ©die malgrĂ© lui. Qui n’a jamais rĂȘvĂ© de voir un chien faire la cuisine, refaire Ocean’s Eleven ou prĂ©parer des piĂšges comme dans Maman, j’ai ratĂ© l’avion ? Tout est bĂȘtise et surexposition dans une lettre d’amour au mauvais goĂ»t.

Un mauvais goĂ»t qui touche au gĂ©nie sur le dernier acte oĂč le rĂ©alisateur et scĂ©nariste dĂ©cide de lĂącher les chevaux qu’il ne tenait dĂ©jĂ  plus depuis longtemps. Musique symphonique, empilement de cadavres et agneau sacrificiel, Besson nous livre une exposition consacrĂ©e Ă  ses travers, se rĂȘvant figure christique d’un cinĂ©ma qui n’existe plus non pas parce qu’il en a creusĂ© la tombe, mais parce que l’humanitĂ© ne le comprend plus, hormis quelques rares Ă©lus et des chiens. Repentons-nous, pauvres pĂ©cheurs que nous sommes, nous ne mĂ©ritons pas Saint Besson.

Caleb Landry Jones, GodMan

Cette farce aurait pu ĂȘtre fatigante si Besson n’avait pas eu la seule idĂ©e de gĂ©nie de ce chenil cinĂ©matographique : Caleb Landry Jones. Le jeune homme tient l’ensemble du film sur ses maigres Ă©paules, bien conscient d’ĂȘtre dans un seul-en-scĂšne rĂ©-alimentĂ© de temps Ă  autre par des personnages en forme de passe-plat.

Avec sa figure atypique et une gestuelle gracieuse malgrĂ© l’infirmitĂ©, l’acteur se glisse dans chaque peau qu’il enfile, faisant fi de la caricature scĂ©naristique Ă  laquelle il doit donner vie. Une prestation Ă©tourdissante lorsqu’il se mue en Edith Piaf le temps d’une sĂ©quence musicale, seul moment vraiment rĂ©ussi du film.

Caleb Landry Jones est la preuve que l’on peut trouver une forme d’art dans chaque chose qui nous entoure, mĂȘme au sein d’un film qui sent fort le chien mouillĂ©.

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Notre avis

S'il fallait une raison de vous jeter sur DogMan, Caleb Landry Jones en est une excellente. La seule. Sans lui, il ne resterait qu'une farce ridicule, une volontĂ© de dĂ©nonciation gĂȘnĂ©e et gĂȘnante d'une sociĂ©tĂ© de la part d'un rĂ©alisateur qui remue la queue plus qu'il n'aboie.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 4 / 10
27 commentaires
    1. TrĂšs beau film surtout tirĂ© d’une histoire vraie pour notĂ© celui-ci il faut avoir un cƓur pour le comprendre. Moi je lui mets 10 🌟

  1. @jul :
    ça veut dire quoi ta phrase ?
    c’est un besson donc dĂ©finitivement pas un grand rĂ©alisateur, mĂȘme si parfois il fait un carton commercial…

  2. Le jeu de Caleb est exceptionnel émouvant ton juste subtil il tient le film on se délecte de le voir dans ses déguisements un trÚs bon divertissement

  3. Lynchage d’un homme de gĂ©nie et d’une de ses meilleures Ɠuvres… Pauvre de vous, le critique qui a perdu la facultĂ© de s’Ă©merveiller et se satisfait de sa mĂ©disance. La simplicitĂ© intemporelle est souvent remarquable, dommage de ne savoir en profiter.

  4. Magnifique film il n y a qu un luc besson pour nous Ă©merveiller de cette façon il a mis toutes ses tripes et le rĂ©sultat est lĂ  merci luc on aime ce que vous faites et on aime l homme que vous ĂȘtes restez comme vous ĂȘtes aujourd’hui on vous souhaite beaucoup de bonheur avec votre femme merveilleuse et vos enfants

  5. C’est quoi cette daube faut peut ĂȘtre faire une dĂ©tox arrĂȘter les multi drogues et autres dĂ©fonces pour juste tentĂ© je dit bien tentĂ© de crĂ©er qq chose a partir d’une bonne idĂ©e mais la Luc n’as rien Ă  nous dire ni montrer que de la daube de chien … Prend ton sachet en plastic et enlĂšve ta crotte merci a ciao et Ă  jamais !

  6. RĂ©dhibitoire avec Besson. CrĂ©ateur de super univers mais scĂ©nario aux fraises ( cf le 5eme Ă©lĂ©ments, LĂ©on,…tous ces films en fait).

  7. Et bien je ne suis pas d’accord avec vous. Besson sait filmer et cela se voit pour le scĂ©nario il faut suspendre son incrĂ©dulitĂ© et se laissĂ© emporter par l’ histoire. L’ acteur est formidable, le personnage est emouvant, c’ est cela que l’ on demande au cinĂ©ma, de nous prendre par la main et de nous dire: viens je vais te raconter une histoire et lĂ  c’ est le cas

  8. Un pur chef d’Ɠuvre ! La tension est palpable et nous tient en haleine tout le long Ă  travers un rĂ©cit touchant et profond relatĂ© dans un face Ă  face fascinant avec cette psychiatre.
    Combat et acharnement, et puis la résilience malgré tout avec notamment le rÎle de ces chiens.
    Merci Monsieur Besson pour ce délicieux moment.

  9. Encore un critique qui se veut intellectuel cherchant en surface une idée et qui balance son fiel pour terminer l acteur sauve le film. Preferent etre mon propre juge vous m avez donné l envie d aimer. L histoire est simple et trÚs clichés pourtant l image, les dialogues, la musique interpelle les personnes sensibles. Un bon divertissement qui montre la complexité des apparences et vous laisse seul juge. Faites vos propres opinions en allant au cinéma voir ce film ou un autre.

  10. Je suis tombĂ© amoureuse de Caleb Landry Jones et je ne regarde plus les chiens de la mĂȘme façon…ce film ne laisse pas indiffĂ©rent

  11. Le cinĂ©ma est fait pour rĂȘver et non pour tenir des propos philosophiques La critique est facile l’art est difficile histoire et scĂ©nario trĂšs original et non pas toutes ces daubes que nous sert le cinĂ©ma amĂ©ricain Bravo Monsieur BESSON suspens Ă©motion et surtout l’acteur .

  12. J’ai vu le film .
    J’ai apprĂ©ciĂ© et aimĂ© le scĂ©nario captivant.
    Concernant le fiel du critique sur Luc BESSON et de son film la haine Ă  son encontre n’a pas de limite.
    Je conseille Ă  tous d’aller voir ce film .
    C’est seulement aprĂšs qu’on peut donner son avis ou pas.

  13. dur mais cela represente la mentalitĂ© de beaucoup de gens violents qui arrivent en france et bien sur n’aiment pas les chiens j’ai beaucoup dit car j’avais des gros chiens Ă  des femmes ou enfants faibles mefiez vous plutot des hommes ou femmes dans la rue ! a mediter

  14. Heureusement …. je ne mets pas tout les journalistes dans le mĂȘme panier…. Dommage de gĂącher votre mĂ©tier en portant des propos mĂ©disants sur le rĂ©alisateur et non en vous focalisant sur le film lui mĂȘme. Si vous vous retrouvez au chĂŽmage, vous n’aurez pas de mal a retrouver un emploi dans un magazine a scandale.

  15. Excellent film, je sors de la sĂ©ance. Certains dĂ©nouements (notamment la sortie de prison sont vraiment “gentils”). Pour le reste, trĂšs bon jeu d’acteur. Ma compagne et moi avons apprĂ©ciĂ©. Je conseille d’aller voir le film mĂȘme si je n’ai pas accrochĂ© Ă  tout ce qu’a rĂ©alisĂ© Besson.

    J’ai relu deux fois la critique tellement c’Ă©tait nul : la comparaison hĂ©ros/rĂ©alisateur, “le clou d’un cercueil qu’on croyait dĂ©finitivement fermĂ©” – qd c’est mauvais c’est mauvais et ce, sans agressivitĂ©

  16. Ce film est un Chef d Oeuvre. Votre critique n a aucun sens comme la plupart des critiques sur ce film. Il mérite des millions d entrées. Si le réalisateur était américain, on crierait au génie.

  17. Pourquoi tant de haine ? Besson sait faire rĂȘver depuis toujours parce qu’il a gardĂ© une Ăąme d’enfant et que demande-t-on au cinĂ©ma sinon de nous faire rĂȘver, les films de Disney qui se regardent de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration en sont la preuve et Besson s’en est toujours inspirĂ©, portĂ© par son amour des animaux et de la nature .
    Ce film est magnifique, portĂ© par un acteur en Ă©tat de grĂące c’est un ode Ă  l’amour inconditionnel des chiens mais peut-ĂȘtre n’aimez vous pas les chiens ?
    Les critiques aux punch lines agressives ne servent Ă  rien Ă  part Ă  donner envie de voir le film ……
    Monsieur je vous ai lu d’un derriĂšre distrait …..

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