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Jeux vidéo : 4 critères pour éviter les pièges de l’early access

Il n’est pas toujours simple d’y voir clair dans la jungle des jeux en early access… mais les joueurs peuvent tout de même prêter attention à certains signes forts qui permettent généralement de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.

Plus le temps passe, et plus nous voyons fleurir des jeux vidéo qui sortent avec mention “Early access”. Cette approche permet aux développeurs de proposer leur œuvre aux joueurs avant qu’elle ne soit terminée, et c’est une formule qui peut s’avérer très avantageuse.

En effet, l’early access est une sorte d’échange de bons procédés entre les joueurs et les studios. Pour les premiers, c’est une manière de découvrir un jeu prometteur avant sa sortie officielle, pour un prix souvent très inférieur à celui du produit fini. Pour les seconds, cela peut permettre d’alimenter la hype avant la version 1.0, et surtout de collecter des fonds précieux pour la suite du développement. C’est particulièrement vrai pour les indépendants, qui auraient souvent été dans l’incapacité d’amener leurs jeux à maturité sans le mécénat des joueurs.

Ce modèle a joué un rôle central dans l’avènement de certains jeux exceptionnels. On peut citer le légendaire Minecraft, des pépites comme Rimworld, Darkest Dungeon ou Kerbal Space Program, et même de grosses productions comme le formidable Baldur’s Gate 3.

Mais ces grands succès cachent aussi d’autres cas bien moins réjouissants. Car tout n’est pas rose au royaume de l’early access, loin de là. Derrière ces chefs de file au parcours impeccable se cachent aussi des échecs flagrants qui n’ont jamais réussi à passer le cap de la bêta mi-cuite, pour des raisons diverses et variées, voire même des arnaques pures et simple. Nous vous proposons donc un petit guide de poche pour vous aider à identifier les titres prometteurs et à éviter d’amères déconvenues.

1 – L’historique du studio

Le premier point à vérifier avant de dépenser vos deniers durement gagnés dans un titre en early access, c’est le passif des développeurs. À notre époque où n’importe qui peut apprendre à produire ses propres jeux assez facilement, de plus en plus d’apprentis développeurs très enthousiastes tentent de collecter des fonds pour réaliser les jeux de leurs rêves. Mais ces néophytes n’ont pas toujours conscience de l’ampleur de la tâche qui les attend. Et très souvent, ces beaux projets se terminent avec des ébauches laissées à l’abandon par des développeurs désabusés.

Cela peut sembler évident, mais un studio qui a déjà produit plusieurs titres convaincants sera toujours beaucoup plus digne de confiance qu’un concurrent qui en est à son coup d’essai. C’est par exemple pour cela que tant de joueurs ont payé pour l’early access de Baldur’s Gate 3. Les premières versions étaient pourtant loin d’être convaincantes, certes, mais Larian avait déjà de superbes jeux à son actif. On peut notamment citer l’excellent Divinity 2 : Original Sin. Le public n’a donc eu aucun problème à soutenir le prochain titre des développeurs belges, et bien lui en a pris puisqu’il a récemment auréolé du titre de Jeu de l’Année 2023.

2 – Une feuille de route claire, stable et raisonnable

Les jeux en early access ont tendance à promettre des tas de fonctionnalités aussi excitantes les unes que les autres pour encourager les joueurs à investir. Mais cela peut aussi trahir le fait que les développeurs ont eu les yeux plus gros que le ventre.

Il est donc fondamental de prêter attention à la feuille de route (souvent appelée roadmap en anglais), et surtout à sa cohérence. Si les développeurs s’éparpillent en promettant des graphismes à couper le souffle et une montagne d’éléments de gameplay révolutionnaires très différents les uns des autres, il y a probablement anguille sous roche, surtout s’il s’agit d’un petit studio de quelques personnes.

Veillez donc à privilégier les roadmaps plus sobres et raisonnables où les développeurs montrent clairement qu’ils vont se focaliser sur les fondations de leur concept pour poser des bases saines. Attardez-vous aussi sur les précédents travaux du studio. S’il a déjà prouvé sa maîtrise d’un genre en particulier ou de certaines mécaniques, il pourra recycler certains éléments du code pour avancer bien plus rapidement.

Prêtez aussi attention aux délais annoncés. Si un studio promet de boucler un système de génération procédurale très complexe ou un univers très complexe en l’espace de quelques mois, il s’agit généralement d’un jeu qu’il faudra éviter à tout prix pendant au moins quelques années.

Jetez également un œil à la stabilité de cette feuille de route. Si elle évolue en permanence ou que le studio change radicalement son concept, c’est généralement un signe clair qu’il est dépassé… ou qu’il ne savait même pas où il allait dès le départ, ce qui n’augure rien de bon pour la suite du projet. À l’inverse, s’il respecte à peu près toutes ses deadlines pendant plusieurs mois, c’est généralement un signe très encourageant.

3 – Une communication régulière et transparente

Cependant, même la plus convaincante des roadmaps ne se suffira jamais à elle-même. Les joueurs attendent également que les créateurs les tiennent au courant de l’avancement du projet. Cette communication peut prendre plusieurs formes : billets de blog, notes de mise à jour sur Steam, posts sur les réseaux sociaux… peu importe le médium; l’important, c’est que les développeurs rendent des comptes à leurs mécènes.

Dans la plupart des cas, les développeurs d’une future pépite en early access présentent leurs progrès régulièrement, souvent à travers des vidéos ou des images qui permettent au public de mesurer le chemin parcouru.

Mais le développement d’un jeu est rarement un long fleuve tranquille. Même des professionnels chevronnés, très compétents et parfaitement honnêtes peuvent se retrouver confrontés à de grosses difficultés. Ce n’est pas rédhibitoire, bien au contraire; c’est même la norme.

Il convient donc de lire les billets des développeurs, souvent rassemblés dans ce qu’on appelle un DevBlog. S’il ne contient aucune mention d’une quelconque difficulté, cela peut parfois être le signe d’une certaine mauvaise foi. À l’inverse, si les développeurs sont transparents et abordent ouvertement les points les moins reluisants, c’est presque toujours une marque de respect envers les joueurs qui témoigne d’une communication saine entre les deux camps. Et c’est toujours une bonne nouvelle pour l’avenir d’un titre en early access.

4 – Une communauté active et convaincue

Il existe autant de profils que de joueurs, et chacun a ses propres attentes lorsqu’il paye un jeu vidéo. Il est donc rare que tout le monde tombe d’accord sur le potentiel d’un jeu. Malgré tout, il est souvent très intéressant de se fier aux retours des autres internautes, en particulier ceux qui adhèrent au projet depuis le début. S’ils se sentent respectés et apprécient le travail des développeurs, c’est presque toujours une très bonne nouvelle.

À l’inverse, s’ils estiment que les promesses initiales étaient trompeuses, ils ne se privent généralement pas de dire le fond de leur pensée. N’hésitez donc pas à consulter les retours des premiers testeurs dans les commentaires Steam ou sur des plateformes comme Reddit.

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Notre avis

Il est cependant important de mentionner que ces quatre points ne constituent en rien une garantie. Il y aura toujours une part d’incertitude au moment d’investir dans un jeu en early access.

Il existe toujours des exceptions, pour le meilleur comme pour le pire. Un projet peut vite déraper même si tous les voyants sont au vert, que ce soit à cause d’un manque de fonds, de difficultés techniques, ou de la concurrence d’un titre similaire mais plus abouti. À l’inverse, des jeux qui semblaient particulièrement mal embarqués ont aussi réussi à faire volte-face grâce à l’investissement sans faille d’une équipe de développeurs passionnés. On peut citer No Man’s Sky, qui était bien parti pour devenir un fiasco mémorable avant qu’Hello Games ne rectifie le tir avec brio.

Il convient donc de raisonner au cas par cas, en restant lucide par rapport aux enjeux techniques et économiques de chaque titre. Mais le jeu en vaut la chandelle. Du point de vue du client, ces exigences sont aussi une manière d’imposer une pression de sélection aux studios, afin que les mauvais élèves cessent de considérer l’early access comme une source d’argent facile et que ce modèle favorise l’éclosion de superbes jeux originaux qui n’auraient jamais pu voir le jour sans le soutien de la communauté.
2 commentaires
  1. Tous les jeux actuels sont en early access ! quand on voit le nombre de patchs qu’a un jeu durant sa vie on ne peut vraiment pas dire qu’il sort achevé. Je ne parle même pas des DLC tous les mois vendus des fortunes.
    Les jeux actuels vendus ne sont pas achevés ni complets…

  2. encore un titre qui n’a rien a voir avec le contenu
    Le titre : “4 raisons d’adopter un jeu en early access ”
    le contenu : 4 points à vérifier “Nous vous proposons donc un petit guide de poche pour vous aider à identifier les titres prometteurs et à éviter d’amères déconvenues.”

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