Test Motorola Edge 40 Neo : la belle surprise du milieu de gamme

Motorola est l’une des marques les plus actives cette année dans l’Hexagone, désireuse de faire honneur à son glorieux passé. Après des années d’errements, elle a retrouvé des ambitions sous la houlette du Chinois Lenovo et ne compte pas faire de la figuration. Après un été placé sous le signe des pliants avec les Razr 40 Ultra et Razr 40, Motorola se tourne vers des modèles plus accessibles.

Le constructeur, qui veut progresser en France, sait qu’il lui faut viser tous les publics et l’Edge 40 Neo répond ce besoin. Il s’invite dans une gamme qui comprend déjà les Motorola Edge 40 et Motorola Edge 40 Pro, deux smartphones testés dans nos colonnes. Le premier est un milieu de gamme « premium » (599 euros) tandis que le second est un smartphone haut de gamme (899 euros). Proposé juste sous la barre des 400 euros, le Motorola Edge 40 Neo opte pour un tarif plus agressif et vient affronter les Xiaomi (Redmi, Poco…) et autres Galaxy A de Samsung. Sur ce segment concurrentiel, il faut de vrais atouts pour exister.

Les caractéristiques

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Design et écran

Sans faire de bruit, Motorola a su imposer son propre style sur le marché du smartphone. Il se caractérise très souvent par des modèles aux finitions soignées et un design tout en finesse et légèreté. L’Edge 40 Neo ne déroge pas à cette règle en proposant des dimensions maîtrisées (159,6 mm de haut et 79,1 mm de large) pour seulement 7,89 mm d’épaisseur et un poids de 172 g (pour la version Silicone/Cuir végétal et 170 g pour la version PMMA/Acryclique). Cette volonté de proposer des appareils fins et légers est appréciable et n’est pas si courante sur le marché.

Le style Motorola se caractérise aussi par un certain classicisme, avec un bloc photo qui dépasse logiquement au dos sans être trop protubérant. Les lignes sont assez simples et la touche de fantaisie vient du partenariat entre Motorola et Pantone. L’Edge 40 Neo se décline en trois coloris uniques appelés « Canneel Bay », « Black Beauty » et « Soothing Sea ». Pour notre test, nous avons eu droit à la version « Caneel Bay » et cette particularité est expliquée au dos de l’appareil.

Le smartphone ne passe pas inaperçu et nous a quelque peu surpris lors du premier déballage. Les goûts et les couleurs dépendront de chacun, mais ce coloris se révèle très réussi. Cela s’explique aussi par le soin apporté par Motorola à son appareil de milieu de gamme. Le dos en cuir vegan offre un toucher très agréable et le smartphone propose de belles finitions. Souci du détail, le constructeur propose même une coque en silicone pour protéger le smartphone. L’Edge 40 Neo est un beau smartphone.

À l’avant, Motorola opte pour un écran P-OLED de 6,55 pouces aux bords incurvés. La dalle propose une définition Full HD+ (2 400 x 1 080 pixels), un taux de rafraîchissement jusqu’à 144 Hz et un pic de luminosité à 1 300 nits. L’écran coche toutes les cases sur le papier et nous rappelle beaucoup celui de l’Edge 40. Enfin, on apprécie la certification IP68 sur ce smartphone accessible.

Un écran de qualité

Comme chez son grand frère, il n’y a pas de défaut majeur avec cette dalle compatible HDR10+ (mais pas Dolby Vision). Elle se montre suffisamment lumineuse pour un usage en extérieur et la colorimétrie se montre à la hauteur. Par défaut, l’Edge 40 Neo arrive avec le mode « couleurs saturées » activé par défaut et celui-ci a tendance à être plus flatteur pour les yeux que réaliste. Il porte finalement bien son nom, comme le profil « couleurs naturelles » qui affichera des couleurs plus naturelles. Quel que soit votre choix, Motorola propose deux profils efficaces et vous trouverez sans doute votre bonheur sans passer par un réglage manuel.

Finalement, le principal reproche qu’on peut faire à Motorola et d’opter pour une dalle de 144 Hz sur un tel modèle. Ce taux de rafraîchissement est un argument commercial pour la marque, mais il n’a aucun intérêt en pratique. En effet, le 144 Hz peut se justifier dans de rares cas comme dans les jeux et l’Edge 40 Neo n’est pas un smartphone gaming. D’ailleurs, il dispose d’un mode « Auto » par défaut qui grimpe jusqu’à 120 Hz et il faudra passer par les réglages pour choisir entre 60 Hz, 120 Hz et 144 Hz. On peut néanmoins comprendre du constructeur, la technologie LTPO pour un taux de rafraîchissement adaptative ou l’Always-on Display se destinent souvent à des smartphones « premium ».

Et pour accompagner cet écran, on note que les haut-parleurs stéréo sont de bonne qualité. Un bon point pour l’expérience multimédia.

Performances et autonomie

Sous le capot, l’Edge 40 Neo se dote d’un SoC Dimensity 7030 signé MediaTek et ajoute 12 Go de RAM LPDDR4X et 256 Go de mémoire interne uMCP. Notez qu’il n’est pas possible d’ajouter une carte microSD. Contrairement à son prédécesseur (Edge 30 Neo), Motorola ne se tourne vers Qualcomm (Snapdragon 695) et propose une plus moderne de milieu de gamme, gravée en 6 nm.

Ce SoC 5G aide l’Edge 40 Neo à proposer une compatibilité wifi 6 E et Bluetooth 5.4. Il se montre à l’aise et conforme à ce qu’on peut attendre dans un smartphone de milieu de gamme, surtout avec une quantité de mémoire vive aussi confortable. Avec 12 Go de RAM, l’Edge 40 Neo se rapproche de modèles plus performants et cela assure un certain confort pour naviguer au niveau de l’interface, de l’OS et enchaîne les applications. Avec un usage classique, le smartphone répond totalement aux attentes et aucun ralentissement n’est à signaler.

Il montrera logiquement ses limites sur des applications très gourmandes ou dans certains jeux. Il n’y a toutefois pas de quoi être déçu par le téléphone qui ne revendique pas une orientation gaming. Surtout, on apprécie le choix du fabricant qui propose un appareil qui ne chauffe que très peu. En chiffres, on obtient des résultats assez proches du Snapdragon 888 de 2021 pour la partie CPU tandis que la partie graphique (GPU) se montre plus en retrait (SoC de milieu de gamme récent). Pas surpuissant, le Motorola Edge 40 Neo sait très bien faire ce qu’on attend de lui.

Une charge rapide efficace

Malgré sa finesse et sa légèreté, l’Edge 40 Neo s’avance avec une batterie de 5 000 mAh. Une capacité classique en 2023 et en forte progression par rapport à celle de l’Edge 30 Neo (4 020 mAh). La progression est appréciable, mais elle ne transforme pour autant le smartphone en marathonien. Le téléphone de Motorola n’est pas dans la surenchère et propose une autonomie suffisante en usage classique, c’est-à-dire qu’il tiendra facilement une journée classique d’utilisation. On attendre même une journée et demie loin de la prise avec un usage comprenant navigation, photos, réseaux sociaux, mail et un peu de jeu. En revanche, il ne faut pas viser beaucoup plus, et ce malgré une configuration réputée économe en énergie.

Lorsqu’il est fortement sollicité (mode 144 Hz, luminosité élevée, jeux gourmands…), le Motorola Edge 40 Neo s’essouffle beaucoup plus rapidement. On se demande alors si l’appareil ne souffre pas d’un manque d’optimisation que des mises à jour futures viendront combler. En l’état, cela ne gâche pas l’expérience et Motorola a la bonne idée de fournir un chargeur de 68 W avec son appareil.

L’Edge 40 Neo est en effet compatible la technologie TurboPower 68 W de la marque. Efficace, elle permet de recharger entièrement le smartphone en environ 50 min. Comme souvent, on trouve des options pour éviter d’abîmer trop rapidement la batterie dont la possibilité de désactiver la charge rapide ou de s’arrêter à 80 %.

Interface

Lancé avec l’arrivée d’Android 14, le smartphone de Motorola s’équipe logiquement d’Android 13 et de la très légère surcouche de Motorola. Très proche d’Android « stock », elle demeure un point fort en reprenant la philosophie de base l’OS mobile avec quelques améliorations très bien intégrées. Nous avons pu les découvrir ces derniers mois lors de différents tests et l’Edge 40 Neo en hérite.

Ce smartphone offre une interface épurée et personnalisable et regroupe l’essentiel des fonctionnalités Motorola dans l’application Moto. Toujours aussi agréable, cette dernière permet d’accéder facilement aux options de personnalisation (fond d’écrans, bords illuminés, thème) ou des fonctions comme Moto Secure (protection des données) ou Family Space (gestion d’espaces pour la famille).

Autre force du smartphone, sa compatibilité avec la fonction Ready For qui permet de connecter l’Edge 40 Neo à un autre écran. Enfin, il faut veiller à ne pas configurer trop rapidement son smartphone sous peine de se retrouver avec de nombreuses applications préinstallées. On trouve les services de Google, ainsi qu’une page dédiée à des applications additionnelles. La plupart peuvent être décochés au moment de la configuration, mais deux ou trois passent entre les mailles et s’installer sans laisser le choix. Il reste possible de les supprimer à postériori, mais il n’est jamais agréable de devoir le ménage.

La plupart des fonctionnalités ne sont pas forcément inédites dans l’univers Android. Toutefois, l’intégration est une réussite et participe à offrir une belle expérience utilisateur.

Photo et vidéo

Le Motorola Edge 40 Neo dispose du bloc photo suivant :

• Capteur principal de 50 Mpx, objectif ouvrant à f/1,8, stabilisation d’mage optique, OIS, taille des pixels de 1,0 µm et technologie Ultra Pixel pour 2,0 µm
• Capteur ultra grand-angle de 13 Mpx, ouvrant à f/2,2, angle de vue 120°

À l’avant, on trouve une caméra de 32 mégapixels (f/2,4) pour les selfies et les appels vidéo.

Cet Edge 40 Neo ne surprend pas au niveau de sa configuration photo. Il s’inspire grandement de l’Edge 40 que nous avons testé, faisant l’impasse sur le téléobjectif comme la plupart des modèles de milieu de gamme. On apprécie le choix de Motorola de ne pas faire le forcing en intégrant un module macro inutile.

Armé d’une application photo simple et efficace, le Motorola Edge 40 Neo se révèle plutôt à l’aise en plein jour. Le capteur principal est de bonne qualité, offrant un bon niveau de détails et une gestion des couleurs intéressantes. On ne tutoie pas les sommets, mais il est finalement assez difficile de prendre en défaut ce capteur pour les photos de jour. Le zoom x2 est également efficace, comme le mode macro.

Une partie photo efficace

Le constat vaut également pour l’ultra grand-angle qui assure des résultats satisfaisants en journée. Il accompagne efficacement le module principal, ce qui rend l’expérience photo très agréable.

En basse lumière, l’Edge 40 Neo peut basculer automatiquement en mode vision de nuit. L’option est réglable depuis l’interface et autorise le smartphone à appliquer son traitement lorsque la lumière vient à manquer. Le capteur principal (sauf en zoom) et l’ultra grand-angle sont concernés, mais force est de constater que ce mode « vision de nuit » n’apporte que très peu d’amélioration. Difficile de voir une réelle différence entre le mode Auto et le mode Nuit, si ce n’est un niveau de détails légèrement plus élevé sur certains clichés. Dans la plupart des situations, le mode automatique se révèle néanmoins suffisant, surtout avec le capteur principal.

L’ultra grand-angle montre quant à lui ses limites dans les scènes sombres. Un défaut, ou pas, car ce n’est généralement pas l’ultra grand-angle que nous sollicitons le plus de nuit.

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