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Interview : François Coulon (réalisateur et producteur exécutif de Spec Ops : The Line)

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Il y a quelques semaines de cela, nous étions conviés dans les bureaux français de 2K pour une rencontre avec François Coulon, réalisateur au studio Yager….

Il y a quelques semaines de cela, nous étions conviés dans les bureaux français de 2K pour une rencontre avec François Coulon, réalisateur au studio Yager. Ce grand monsieur du jeu vidéo discret et modeste a accepté de nous parler de son nouveau bébé prénommé Spec Ops : The Line.



Il s’agit d’un TPS qui se déroule à Dubai, et qui s’adresse principalement à un cible adulte. Car selon François Coulon, l’âge moyen des friands de jeux de shoot tourne autour de la trentaine :

“Le jeu vidéo se doit d’aller vers son public : l’âge moyen des joueurs de shooters avoisine les 30 ans ! Donc il nous a paru normal de s’adresser à un public qui apprécie des scénarios adultes dès lors qu’il s’agit de films ou séries télés. Sinon, le jeu vidéo resterait une forme de divertissement sans profondeur, presque anecdotique. On s’est donc inspiré de films tels que Apocalypse Now, Full Metal Jacket, ou de séries télé telle que Generation Kill par exemple.

Si le réalisateur, qui a notamment travaillé sur Splinter Cell, ne compare pas clairement le jeu vidéo à l’art, lorsqu’il cite ses sources d’inspirations audiovisuelles, nous comprenons qu’il ne veut pas divertir sans impliquer. Et c’est pour cela que dans Spec Ops : The Line, le joueur sera confronté à certains choix qui donneront à chaque joueur, son propre ressenti de l’histoire :

“La seule morale du jeu est celle que se fera le joueur lui-même. Nous, nous confrontons le joueur à des situations complexes où il doit choisir ce qui lui parait être la meilleure solution, avec comme outil sa liberté de penser comme dirait l’autre, et les mécaniques habituelles du shooter, mais le jeu lui-même ne juge pas le joueur. Le seul message, si on devait en trouver un, est qu’il n’y a pas de guerre propre. Que l’armée, même professionnalisée, est composée d’êtres humains dont beaucoup sortent traumatisés des conflits auxquels ils participent. C’est cette expérience que nous avons essayé de transmettre au joueur.”

Vous l’aurez compris, The Line, voulant signifier la limite entre le moral et l’immoral, l’histoire s’annonce sordide avec un scénario aux petits oignons. Mais avec une ambition aussi forte que celle-ci, de fortes émotions s’en suivent, et la réelle difficulté du jeu est de faire face à ces ressentis désagréables :

“Le joueur va à la fois prendre du plaisir mais aussi être profondément marqué par son expérience. Autrement dit construire un jeu qui allie d’un côté une ambition narrative forte, qui traite de sujets difficiles (la guerre, la violence, le devoir d’un soldat face à des situations où sa vie est en danger, les choix que l’on est amené à faire dans des situations extrêmes) et de l’autre un shooter dynamique, viscéral, nerveux et qui reste agréable à jouer.”

Nous avons pu suivre cette aventure éprouvante pendant quelques heures. Vous pourrez découvrir nos impressions sur le jeu cette semaine.

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