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La NSA demande à Snowden de restituer les “documents volés”

7 mois après le début des révélations concernant l’espionnage massif de la NSA rendues possible par les documents fournis par Edward Snowden, l’Agence de renseignement se…

7 mois après le début des révélations concernant l’espionnage massif de la NSA rendues possible par les documents fournis par Edward Snowden, l’Agence de renseignement se décide à lui demander de « rendre les documents volés ».

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Le 29 janvier, auditionnés par la commission sénatoriale sur le renseignement, les chefs du renseignement américain ont formellement et publiquement appelé Edward Snowden à restituer les 58 000 documents subtilisés  lorsqu’il était consultant à la NSA, assurant que cela constituait une « menace grave » pour la sécurité nationale.

Le moins que l’on puisse dire c’est que la NSA est “longue à la détente”. 7 mois pour réclamer des documents qui sont désormais dans la nature et dont une petite partie (1000 environ) a déjà été rendu publique. Mais pour James Clapper, le directeur du renseignement national :

Snowden affirme qu’il a gagné et que sa mission est accomplie. Si c’est le cas, je lui demande, ainsi qu’à ses complices, de rendre les documents volés qui n’ont pas encore été rendus publics afin d’empêcher tout dommage supplémentaire à la sécurité des Etats-Unis

Son collègue, le Général Michael Flynn, directeur du renseignement militaire, valide ces propos, “la sécurité nationale” est menacée. Dimanche 26 janvier, dans une interview à la chaine allemande ARD, le jeune whistleblower affirmait ne plus être en possession d’un quelconque document depuis qu’il les avait tous transmis à des journalistes, qui se chargent depuis juin 2013 de rendre publiques ces révélations sur les pratiques, méthodes et moyens de la NSA. Il avouait notamment ne pas vouloir, ni pouvoir anticiper les prochaines divulgations. En octobre dernier, dans une interview au New York Times, il assurait déjà avoir donné tous les documents dérobés à des journalistes et n’en avoir conservé aucun.

Peut-être a-t-il menti. Quel intérêt pour lui ? L’une des cartes à jouer serait de négocier une immunité concernant le chef d’inculpation de vols de documents appartenant à l’État contre le reste des documents volés. Dans l’interview au New York Times, il aurait déclaré accepter cette solution. Solution évoquée par NPR en décembre, rapportant les propos tenus sur CBS par Rick Ledgett, en charge de l’enquête :

Mon opinion personnelle est que oui, ça vaudrait le coup d’en parler. J’ai besoin de l’assurance que ce qu’il reste des informations puisse être sécurisé, et mes exigences pour cette assurance seraient très élevées. Plus qu’une simple déclaration de sa part

Proposition immédiatement exclue par Keith Alexander, le directeur de la NSA, dont Slate rapporte également les propos :

Je pense que les gens doivent être solvables pour leurs actes. Ce que nous ne voulons surtout pas est que la prochaine personne qui tentera la même chose aille se réfugier à Hong Kong ou à Moscow avec d’autres informations, sachant qu’elle peut obtenir le même marché

James Clapper semble sur la même longueur d’onde, d’autant que les révélations de Snowden vont « bien au-delà de son inquiétude affirmée à l’égard des prétendus programmes de surveillance intérieure ». Les États-Unis ont « perdu des sources essentielles de collecte du renseignement à l’étranger. » Il enfonce le clou en évoquant les « terroristes et les autres adversaires de notre pays [qui] vont à l’école des méthodes du renseignement américain et ce qu’ils en retirent rend notre travail beaucoup, beaucoup plus difficile ». Il aurait d’ailleurs déjà observé des changements dans les modes de communication des groupes les plus violents.

Barack Obama évoque les mêmes conséquences dans son discours du 17 janvier portant sur la NSA et sa politique de surveillance lorsqu’il s’est penché sur le cas Snowden :

En outre, la manière sensationnelle avec laquelle ces informations sont sortis a plus jeter de l’huile sur le feu qu’apporter une lumière sur des faits, tout en révélant à nos adversaires des méthodes qui pourraient influer sur nos opérations de façon que nous pourrions bien ne pas comprendre avant des années

Ce ne sont pas les dernières déclarations des chefs du renseignement américain qui vont rassurer Edward Snowden, lui qui reste persuadé que la NSA aimerait lui « mettre une balle dans la tête ».

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7 commentaires
  1. “Je pense que les gens doivent être solvables pour leurs actes.”. Oui, je suis d’accord. Et donc, la NSA sera-t-elle jugée un jour par un tribunal international? Violation de vie privée, ingérence, espionnage de pays alliés…

  2. Bah, on a bien vu ce que donnait la parole des officier des Etats Unis. Rien. Personnellement, je pense que Snowden n’a effectivement plus rien et je pense que les services de renseignement le savent pertinemment. Étudier les transferts des dits documents auraient été leur meilleurs moyens de le localiser, je doute que personne n’y ai pensé la bas.

    Autrement dit, c’est encore une énième communication dans le but de les faire passer pour victimes, mais qui malgré tout tends une main vers son bourreau. Et malheureusement, cela marchera sur la plupart des États-uniens. Les victimes du viol de leur vie privée par la NSA seront sans doute moins naifs.

    Et puis comme le signale MediaPart, ce ne serait pas la première fois que les Etats Unies reprenne leur parole donnée dans leur intérêt (Cherchez James Clapper sur google, vous trouverez l’article en question)

  3. “ses complices”
    Si complice il y a, alors c’est qu’il y a un crime.
    Dans l’absolu Snowden n’a fait que prendre des informations qu’il a réussi à récolter de diverses façons, notamment en abusant de la confiance de la société.
    Un peu ce que font la NSA et la CIA (…et d’autres agences, d’autres pays).
    Du coup, ce que nous dit James Clapper, c’est quelque part un aveu.
    “Faites ce que je dis, pas ce que je fais”…

  4. Leurs arguments ne sont pas non plus 100% crétins, il a foutu un beau bordel parce qu’en voulant préserver les citoyen il protège aussi les terroristes. On avait pas besoin de lui pour savoir qu’on était espionnés et en particulier les grandes firmes le savent très bien.

  5. NSA veut ceci, NSA veut cela, ils nous font chier!
    On ne sait pas depuis combien de temps certains organismes espionnent les citoyens. Ca date d’il y a peut être plus de 100 ans.
    Pakalatak> Preserver les américains dis tu? Hum je dirais plus préserver la place de N1 des états unis dans le monde.

  6. On peut penser ce qu’on veut, mais d’ici 20 ans ce mec apparaîtra probablement dans l’histoire, et ce sera soit pour paraître comme un traître, dans une société ou nous seront encore plus surveillés, encadrés et manipulés, soit pour un défenseur des droits de l’homme, du respect de la vie privée, et d’autres choses du genre, dans une société a l’avenir aléatoire.
    Au moins dans le deuxieme cas on a une chance que ca finisse mieux, je préfère donc partir dans cette perspective.

  7. @pakalatak en même temps, tout ceux qui ne vont pas dans la même direction que les états unis sont des terroristes…

    Ca en fait un paquet.
    Et en parlant de sécurité nationale, faudrait qu’ils démontrent où est la menace…

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