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Le Manuscrit de Voynich a-t-il (vraiment) été déchiffré ?

Un universitaire britannique affirme avoir réussi à déchiffrer le mystérieux manuscrit de Voynich. Dans les faits, les choses semblent un peu plus compliquées. 

Crédits Yale University CC

Deux semaines. C’est le temps qu’il aura vraisemblablement fallu à cet universitaire britannique pour percer à jour le mystère du Manuscrit de Voynich. Texte calligraphié et illustré de plusieurs centaines de pages, rédigé entre 1404 et 1438, l’ouvrage a longtemps déchaîné les passions à cause de son langage, jusqu’à présent resté un mystère. Découvert en 1912, on se demandait encore aujourd’hui si le célèbre Voynich n’était pas le plus gros troll de l’histoire. Visiblement non, du moins si l’on en croit les affirmations de Gerard Cheshire, un chercheur anglais de l’université de Bristol. Publiés le 29 avril dernier dans le journal scientifique Romance Studies, les résultats de cette recherche indiquent que le fameux manuscrit aurait été rédigé par des religieuses dominicaines pour la Reine Marie de Castille. Le langage utilisé serait ainsi une écriture “calligraphique proto-romane”, un mélange composé de français, d’espagnol, d’italien, de portugais, de catalan ou encore de galicien. Si ce melting-pot linguistique aurait été largement parlé à l’époque en Méditerranée, le Manuscrit de Voynich en serait le dernier vestige écrit existant à ce jour.

Des questions encore bien présentes

Malgré cette découverte, qui devrait bientôt mener à une tentative de traduction complète du manuscrit, il semblerait que le mystère autour du célèbre ouvrage ne soit pas encore prêt d’être dissipé. D’abord parce que Gerard Cheshire n’est pas le seul à prétendre au titre de traducteur officiel du Voynich. Le manuscrit fait régulièrement parler de lui, et jusqu’à aujourd’hui, aucun chercheur n’est réellement parvenu à proposer une traduction complète et cohérente. D’autre part parce que face à cette annonce, de nombreux linguistes et historiens ont remis en cause le fondement de cette découverte. Sur Twitter, Lisa Fagin Davis, directrice exécutive de la Medieval Academy of America, a expliqué que la langue “proto-romane” était un véritable non-sens. Un constat repris par d’autres chercheurs, qui a poussé l’université de Bristol à retirer son communiqué de presse, suite à des “inquiétudes quand à la validité de cette recherche”. Le mystère sur l’un des manuscrits les plus célèbres du XXe siècle continue donc encore de planer, du moins le temps que les vérifications confirment ou infirment la découverte. 

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