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Qu’est-ce que Gaia-X, le soi-disant “cloud européen” ?

Dévoilé le 4 juin, le projet européen de cloud prend forme et souhaite incarner une alternative aux solutions américaines et chinoises, largement dominantes. Malgré tout, est-ce vraiment une bonne idée ? N’est-il pas un peu tard pour réagir sachant qu’Amazon s’octroie désormais près de 40% du marché avec AWS ?

Après avoir négocié pendant presque deux ans, la France et l’Allemagne viennent d’officialiser hier, jeudi 4 juin 2020, le projet Gaia-X, une sorte de cloud européen visant à se détacher de l’hégémonie des solutions américaines ou chinoises. La solution sera lancée début 2021, et devrait permettre aux entreprises européennes d’éviter de stocker leurs données chez les géants Américains, tels qu’Amazon – leader incontesté en matière de solution cloud avec Amazon Web Services – Microsoft, Google, et enfin le géant chinois Alibaba. La solution du couple franco-allemand est claire : retrouver la souveraineté européenne des données, et créer « une nouvelle culture de de la gestion des données d’entreprise s’appuyant sur les principes d’ouverture, d’interopérabilité, de transparence et de confiance », déclarait Bruno Le Maire, Ministre de l’économie. Cela est d’autant plus crucial qu’en 2018, les États-Unis mettaient en place le Cloud Act, qui permet aux autorités américaines, dans le cadre d’une enquête, d’exiger le transfert de données d’entreprises vers les États-Unis. Avec cette solution européenne, les entreprises pourront se garder du risque d’envoyer leurs secrets industrielles outre-Atlantique.

Si les contours de cette solution franco-allemande étaient pour l’heure plutôt flous, Gaia-X s’est largement dévoilé le 4 juin. Ainsi, on apprend qu’il ne s’agira pas d’une infrastructure physique, mais qu’elle sera portée par 22 entreprises allemandes et françaises fondatrices. L’objectif avec Gaia-X est d’imposer des règles et des standards à cette solution de cloud européen, tout en établissant différents critères de transparence vis-à-vis de l’utilisation des données, et ainsi d’accroître l’adoption de cette solution par les entreprises européennes. « La crise du coronavirus a révélé que nos données peuvent nous permettre de surmonter des épidémies plus rapidement et plus facilement, à condition que les Européens aient confiance dans la collecte et le stockage de leurs données. Gaia-X répond à cette demande en offrant une solution sûre » a ainsi précisé Bruno Le Maire. Dans les faits, Gaia-x se présentera sous la forme d’un moteur de recherche, actuellement en phase de bêta. Celui-ci permettra aux entreprises de chercher une offre de stockage sur le sol européen. Le projet vise justement à faire en sorte que ce moteur de recherche n’affiche que des résultats répondant aux normes de sécurité, d’intégrité de protection des données préalablement définis.

Si l’idée n’est pas mauvaise, elle semble arriver un peu tard sur un marché largement dominé par les solutions américaines et chinoises. Amazon concentre en effet a lui seul près de 40% de part de marché du cloud dans le monde. Si les garanties proposées par Gaia-X vont certainement attirer quelques entreprises, la plupart se sont déjà tournés vers les solutions américaines. Comme le note Le Monde Informatique, même Bpifrance, la banque publique d’investissement, a choisi Amazon Web Services afin de créer la plateforme de prêt garanti par l’État… Français.

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7 commentaires
  1. C’est pourtant bien l’enjeu… faire changer les mauvaises habitudes prises par l’état de confier NOS données à des acteurs US piégés par leurs lois (et parfois même nos données de santé!) et proposer une alternative. Vous proposez quoi? Se lamenter et rester passif? Je préfère une tentative que des constats défaitistes et résignés… “Ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de laisser tranquille ceux qui essaient”

  2. Je pense que le problème c’est aussi qu’une solution gouverné par l’Europe ira probablement dans le mur. Franchement on voit certains programme comme Ariane et la gestion et on a une nouvelle fusée à venir Ariane 6 qui sera plus chère que la Falcon 9 en plus de ne faire aucune récupération d’élément.

    Favoriser l’apparition d’un acteur européen majeur serait intéressant, mais si ce dernier st entravé dans des règlements ou autre décidé par l’Europe ils ne pourront autant inover que les autres.

  3. Petite précision : ce n’est pas un programme européen à proprement parler mais un annuaire de solutions européennes qui sont respectueuses de la souveraineté de l’information. Les amalgames foireux comparant un programme spatial européen et Gaia X, bof bof… Aucun rapport avec la choucroute et ça démontre que tu ne sais pas de quoi tu parles sauf ton respect.

  4. il faudrait déjà qu’on dépasse le 100Ko en up….

    et OVH, les entreprises ne connaissent pas ?

  5. OVH fait partie du consortium des 22 premières entreprises européennes engagées dans Gaia-X, qui a reçu par ailleurs plus de 300 manifestations d’intérêt d’autres entreprises européennes

  6. En 1975 aussi il y avait beaucoup de monde pour dire qu’il n’y avait aucun espoir dans l’aéronautique de bousculer l’hégémonisme américain, qui a l’époque disposait de 85% de parts de marché. En 2019 Airbus avait 55% de parts de marché mondial… Quant à l’Espace cela n’a pas grand chose à voir sauf que c’est aussi un enjeu de souveraineté, et de fait il y a aussi un challenge considérable. Depuis 10 ans, Arianeespace taillait des croupières à ses concurrents. C’est en train de s’inverser avec les initiatives de Musk et Bezos, démarrées autour de 2005 et qui commencent à percer, mais il y a une réaction européenne forte en cours.. ces choses sont cycliques avec des cycles très longs. Donc ne pas commencer par jeter les bébés avec l’eau du bain…

  7. Avant le Net et les possibilités de réponse par n’importe qui qui ne connait rien du tout et se croit intelligent, ces personnes n’avaient pas voix au chapitre, ce qui était très bien…. Comme quoi la technologie n’a pas que du bon…😁

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