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Jeff Bezos rêve d’immortalité avec sa nouvelle start-up à 3 milliards

Jeff Bezos part en croisade contre le Temps en personne, et mise sur une vraie dream-team scientifique pour trouver la clé de la vie éternelle.

À 58 ans, Jeff Bezos devrait encore avoir de belles années devant lui… mais apparemment pas assez à son goût. Altos, une “start-up” de biotechnologie à 3 milliards de dollars financée par le fondateur d’Amazon, vient d’officialiser le début de ses travaux sur l’inversion du processus de vieillissement.

La firme aura la lourde tâche de mener une guerre ouverte au vieillissement par tous les moyens possibles et imaginables. Pour y parvenir, elle dispose d’une enveloppe de départ avoisinant les trois milliards de dollars; un chiffre qui laisse songeur, et qui témoigne des ambitions de Jeff Bezos en la matière.

“Faire de la grande science”

Il s’agit d’un projet de recherche fondamentale sur le long terme; contrairement à la philosophie qui l’a rendu célèbre, l’ancien PDG d’Amazon n’attend aucun retour sur investissement à court et moyen terme. Les chercheurs disposeront de fonds quasiment illimités qui seront distribués sans aucune attente de résultat, du moins dans l’immédiat. Le seul objectif revendiqué : faire de la grande science”, point barre.

En l’occurrence, la science en question gravite autour du concept de reprogrammation génétique. L’idée sous-jacente est très simple : il s’agit de permettre aux cellules de l’organisme de “remonter le temps” et ainsi d’annuler les effets délétères du vieillissement ou des maladies. Mais la réalité concrète du problème est bien plus alambiquée, et même si l’équipe a fière allure, il s’agira sans aucun doute d’un long chemin de croix.

Mais le jeu en vaut la chandelle, car les enjeux sont tout simplement immenses à bien des niveaux. Rien que sur le plan économique, c’est un pari qui pourrait devenir synonyme de jackpot d’ici quelques décennies; on imagine aisément que n’importe quelle découverte concrète sur le sujet pourrait devenir LA technologie la plus convoitée au monde (et donc la plus chère) en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Cela correspond plutôt bien à la philosophie du fondateur d’Amazon, qui a déjà réussi un pari similaire avec la vente en ligne à l’époque.

L’élite de la science mondiale au service d’une task-force historique

Qu’il s’agisse ou non d’une crise existentielle de la part du milliardaire, il semble en tout cas que cette cause lui tient particulièrement à cœur. Suffisamment en tout cas pour s’attacher les services d’une véritable dream-team de scientifiques de tout premier plan.

Celle-ci sera notamment dirigée par Shinya Yamanaka, lauréat du prix Nobel de Physiologie et de Médecine 2012 pour ses travaux sur les cellules souches pluripotentes. Une prise monumentale pour Bezos et ses troupes. Il s’agit en effet d’un chercheur extrêmement respecté et influent qui fait incontestablement partie du gotha mondial des biotechnologies. Ses travaux font aujourd’hui partie des références absolues en la matière.

On remarque aussi la présence de Jennifer Doudna, une autre pointure mondiale de la discipline. Aux côtés de la Française Emmanuelle Charpentier, elle a été nobélisée pour le développement des “ciseaux moléculaires” CRISPR-Cas, une technologie qui a entièrement redéfini toute la bio-ingénierie jusque dans ses fondements.

Jeff Bezos a débauché des scientifiques de premier plan comme Shinya Yamanaka (à g.), Frances Arnold (à g.) et Jennifer Doudna (à d.), tous lauréats d’un prix Nobel. © Cmichel67, NIH – WikiCommons

Le comité de direction comprendra également Frances Arnold, une autre lauréate du prix Nobel dont les travaux révolutionnaires sur la bio-ingénierie des enzymes ont ouvert la voie à d’immenses progrès, et David Baltimore, un autre Nobel dont les travaux sur le cancer et la génétique des virus ont permis des progrès spectaculaires en médecine.

Ces stars de la science seront épaulées par une armée de chercheurs très expérimentés, dont l’expertise commune couvre de très nombreux champs de recherche. On trouve ainsi des chercheurs en biologie fondamentale, des biochimistes, des spécialistes de la bio-ingénierie, des professionnels de l’intelligence artificielle et du traitement de données…

Des implications majeures à tous les niveaux

Évidemment, les implications sont tout aussi immenses sur le plan médical. Sur le papier, une telle technologie permettrait de guérir un nombre immense de pathologies. Cela concerne également des maladies graves et congénitales face auxquelles la médecine est aujourd’hui totalement démunie. Et au bout du compte, le but ultime est même de réussir à régénérer entièrement toutes les cellules du corps afin de parvenir à la vie éternelle.

Mais tout ne serait pas rose pour autant; sans vouloir verser dans le cynisme décomplexé, il serait aussi déraisonnable d’occulter les scénarios un brin dystopiques qui pourraient survenir. Les amateurs de science-fiction ne connaissent que trop bien ce cas de figure; d’un côté, nous avons où les ultra-riches se prélasseraient dans le luxe pour l’éternité, tandis que les membres de la masse resteraient prisonniers de leur condition de vulgaires mortels.

Quoi qu’il en soit, ces questions ressurgiront forcément dans les années à venir, au fur et à mesure que cette technologie progressera. Il n’y a donc pas encore de quoi s’inquiéter; en revanche, il convient déjà de se préparer aux âpres débats éthiques et sociétaux sur la condition humaine qui vont nécessairement émerger.

Alors, crise de la cinquantaine à retardement ou nouvel investissement visionnaire ? L’avenir nous le dira; mais ce qui semble acquis, c’est que Jeff Bezos n’a pas prévu de laisser la nature contrecarrer ses plans. Qui sait, il a peut-être déjà donné rendez-vous à nos arrière-petits-enfants dans une station spatiale estampillée Blue Origin d’ici une centaine d’années !

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Source : Altos Labs

1 commentaire
  1. D’un coté, des vieux boomers plus riches que jamais qui ont une peur bleue de crever, et de l’autre des laboratoires et des scientifiques prets a toutes les charlataneries pour s’enrichir. On est pas sorti de l’auberge.
    Espérons simplement que cette fois, la population ne soit pas une nouvelle prise pour cobaye pour tester de force leurs produits expérimentaux.
    Triste époque pour la medecine.

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