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La NASA réfléchit à développer un “fusil à pompe” spatial : voilà pourquoi

Pour défendre la Terre dans l’éventualité où un astéroïde menaçant surgirait par surprise, la NASA explore la piste la plus directe qui soit : l’oblitérer à grands coups de chevrotine spatiale.

Ce n’est un secret pour personne : les astéroïdes vagabonds représentent une menace considérable pour notre civilisation. L’impact d’un béhémoth cosmique pourrait éradiquer une bonne partie de la vie sur Terre. Mais la NASA ne l’entend pas de cette oreille ; pas question de laisser l’humanité subir le même sort funeste que les dinosaures, il y a environ 65 millions d’années. Et pour s’en assurer, elle ne fait pas les choses à moitié : il n’y a qu’à jeter un œil à son système Pi -Terminal Defense for Humanity pour s’en convaincre.

De nombreuses pistes ont déjà été envisagées pour protéger la planète d’un tel événement. Les plus prometteuses d’entre elles se basent souvent sur un même concept : acheminer un moyen de propulsion vers le corps céleste en question, puis le pousser afin de dévier sa trajectoire dans l’espoir qu’il passe à bonne distance de la Terre.

Plusieurs approches, mais aucune solution idéale

C’est une approche que plusieurs agences spatiales explorent conjointement avec la mission Double Asteroid Redirection Test, ou DART; pour l’occasion, elles vont jouer au billard cosmique avec un satellite de 500 kg. Ce dernier servira de voiture-bélier, et ira percuter l’astéroïde Dimorphos à l’automne 2022. Les chercheurs espèrent ainsi pouvoir étudier la mécanique du transfert ponctuel d’énergie cinétique pour déterminer s’il s’agit oui ou non d’une technique viable pour sauver la Terre.

Il existe aussi une autre variante ; au lieu de percuter violemment la cible, on peut aussi imaginer de s’y amarrer délicatement, puis la pousser progressivement à l’aide d’un moyen de propulsion. C’est une approche loin d’être évidente à mettre en œuvre en pratique ; mais sur le papier, il s’agit de la solution idéale, car de très loin la plus sécurisée.

En effet, il n’y aurait même pas nécessairement besoin d’envoyer un véhicule gigantesque ; dans le vide de l’espace, même un tout petit moteur est capable de dévier légèrement la trajectoire d’un objet gigantesque ; ces quelques degrés de différence peuvent se traduire par un écart de plusieurs centaines de milliers de kilomètres en bout de course, ce qui pourrait sauver la Terre d’un sort funeste. Mais cela implique d’avoir plusieurs mois devant nous pour organiser la manœuvre.

Le temps, un paramètre crucial

Et c’est précisément ce dernier point qui inquiète la NASA. Car malgré les efforts déployés par toute l’industrie pour traquer les astéroïdes potentiellement dangereux, le cosmos est bien trop vaste pour le faire de façon exhaustive ; il restera nécessairement de nombreux angles morts d’où pourrait surgir un objet menaçant, susceptible de percuter la Terre avant que l’humanité soit en mesure de réagir.

Pour pouvoir répondre à ce scénario catastrophe, d’ailleurs exploré récemment dans le film Look Up avec Leonardo DiCaprio, il faut donc aussi développer des mesures d’extrême urgence. Dans ce contexte, il faut réagir vite et fort pour éviter un scénario qui pourrait aboutir à l’éradication complète de l’humanité. Et c’est exactement la philosophie du projet de Philip Lubin, un ingénieur de l’Université de Californie à Santa Barbara.

Avec lui, pas question de faire dans la dentelle. Le principe du Pi -Terminal Defense for Humanity est d’ailleurs rudement simple : il s’agit en substance d’un énorme fusil à pompe spatial. Celui-ci serait en mesure de catapulter une charge assimilable à une chevrotine ; elle serait composée d’une multitude de bâtonnets métalliques, éventuellement garnis d’explosifs nucléaires. L’objectif : pulvériser l’intrus sans autre forme de procès, et le plus vite possible !

D’après la NASA, cela permettrait de répondre à une menace imminente ; l’agence affirme qu’il serait même possible d’intercepter un corps céleste à une distance équivalente à celle de la Lune, soit quelques heures à peine avant un impact potentiel avec la Terre. Notre satellite serait d’ailleurs un pas de tir idéal ; la faible gravité et l’absence d’atmosphère permettraient de disloquer la cible avec une précision largement supérieure.

Un système de ce type pourrait être le dernier recours possible pour éviter de subir le même sort que les dinosaures, il y a 65 millions d’années. © Natalia Jagielska

Une solution d’urgence à double tranchant

Évidemment, cela pose un autre problème ; au lieu d’un astéroïde massif, nous aurions désormais affaire à une pluie de fragments qui pourrait être tout aussi dévastatrice. Dans le meilleur des cas, les fragments résultants seraient suffisamment petits pour brûler entièrement lors de la rentrée atmosphérique et ne seraient donc pas dangereux.

Mais c’est une prévision hasardeuse ; une limite dont Lubin comme la NASA sont évidemment bien conscients. “L’efficacité de cette approche dépend du temps d’interception et de la taille de l’astéroïde”, explique le communiqué. De plus, des conséquences néfastes pourraient survenir, même dans le scénario idéal où aucun des fragments ne toucherait le sol.

En effet, ce n’est pas parce qu’un morceau brûle dans l’atmosphère qu’il disparaît ; l’objet reste soumis aux lois de la thermodynamique. Il relarguerait donc une quantité massive d’énergie dans l’atmosphère, avec toutes les conséquences que cela implique. Mais l’ingénieur défend aussi l’idée qu’à l’heure actuelle, il s’agit du dernier recours le plus raisonnable dont nous disposons aujourd’hui.

En pratique, cette approche permettrait de se défendre efficacement contre des astéroïdes de plusieurs centaines de mètres de diamètre”, insiste-t-il. “Cela éliminerait virtuellement la menace de destruction massive immédiate”. De plus, par rapport aux autres techniques proposées, celle-ci présente des avantages indéniables; elle est notamment assez peu chère, et surtout assez intuitive à développer et facile à tester.

Pour ces raisons, le projet a été retenu par l NASA dans le cadre de son programme Innovative Advanced Concepts. Il sera donc exploré plus en détail; si ces travaux théoriques se révèlent concluants, il pourrait éventuellement finir par être testé sur un cobaye loin de la Terre. Espérons que cela suffira si nous nous retrouvons un jour dans cette situation !

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2 commentaires
  1. Bonjour a tous je suis débutant ds le domaine mais émerveillé par tout ces videos ou debats sur espace etc
    Galaxie. Question :bête il n y aurait pas 1 drone de espace hyper rapide et assez gros qui pourrait percuter un astéroïdes comme ca deja personne a etre dedans c est peut être bete et etant armée une charge assez puissante pour le pulvérisé. Je vous souhaites a tous pleins bonnes choqe en ces moments difficile. Fred. Du 88

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