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Pesticides à risque : près de la moitié des fruits et légumes sont contaminés

La moitié des fruits et légumes issus de l’agriculture intensive serait contaminée par des pesticides considérés comme potentiellement dangereux

L’association UFC-Que Choisir a publié la semaine dernière une synthèse de nombreux contrôles sanitaires officiels sur les aliments vendus en France. Et les résultats sont loin d’être rassurants; cette analyse suggère qu’une grande partie des fruits et légumes français, dont plus de la moitié de ceux issus de l’agriculture dite “intensive”, serait contaminée par des pesticides à risque.

Cette synthèse se base sur les analyses officielles d’environ 14.000 échantillons de produits divers et variés; certains étaient issus de l’agriculture biologique, d’autres de l’agriculture dite “conventionnelle”, qui se distingue notamment par une culture plus intensive et par l’utilisation de produits phytosanitaires.

Une contamination à grande échelle

Ces derniers, en particulier, posent un vrai problème dans de nombreuses exploitations conventionnelles; au total, l’institution a ainsi identifié plus de 150 substances au moins suspectées d’être problématiques. Il s’agit notamment de perturbateurs endocriniens et de cancérogènes potentiels, mais pas seulement. L’association mentionne également des agents reprotoxiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent directement impacter la capacité à avoir des enfants.

Or, près de la moitié des 14.000 échantillons, fruits et légumes issus d’une exploitation intensive comportaient des traces de telles substances , c’est à dire en quantité inférieure aux seuils de dangerosité, mais suffisamment importante pour être détectée. On trouverait même des traces de deux produits différents à la fois dans près d’un tiers des cas.

Certains produits comme les kiwis (3% d’échantillons contaminés) ou les oignons (16%) seraient relativement épargnés. Par contre, on constate la tendance inverse dans d’autres cas, notamment du côté des fruits du verger. C’est pour cette catégorie que les chiffres sont les plus inquiétants; ces contaminations concernent apparemment 80 % des pommes et 92% des cerises.

À ce niveau, l’agriculture biologique s’en sort sensiblement mieux; l’UFC y a relevé en moyenne six fois moins d’échantillons contaminés, par rapport à leurs équivalents conventionnels. Globalement, moins de 10% des produits bio souffriraient de ces contaminations. Et même dans ce cas de figure plus rare, les taux seraient beaucoup plus faibles; les contaminants y seraient souvent présents à l’état de traces non quantifiables.

L’utilisation des produits phytosanitaires est directement responsable de cette situation. © HP Gruesen – Pixabay

Un secret de polichinelle remis en évidence

Cette synthèse à grande échelle montre donc du doigt un secret de polichinelle déjà bien ancré dans notre société; oui, le type d’agriculture pratiqué a indiscutablement des conséquences directes sur la nature des composés qui finissent dans notre assiette. Une problématique fondamentale pour la santé publique, et en particulier pour les individus sensibles (jeunes enfants, femmes enceintes…)

L’association estime que les procédures de contrôle, décrites comme “biaisées et obsolètes”, sont les principales responsables de cette situation. En effet, les normes en vigueur ne tiendraient pas compte du fait que ces substances sont susceptibles d’être toxiques à très faible dose. Elles seraient donc largement insuffisantes pour réduire l’impact sur la santé publique.

UFC-Que Choisir estime aussi que les autorisations délivrées aux producteurs de pesticides seraient issues d’une procédure “particulièrement biaisée”. L’association accuse explicitement les agences sanitaires de “continuer à autoriser ces pesticides sur la seule base des études transmises par les fabricants”.

Mais l’élément le plus grave qu’UFC pointe du doigt, c’est certainement les incohérences consternantes du système d’autorisations. Toujours selon UFC, les agences sanitaires attendraient généralement “la fin des périodes d’autorisation pour procéder à des réévaluations”. En d’autres termes, une fois qu’un pesticide a été autorisé, même au terme d’une procédure bancale, il peut être commercialisé en toute tranquillité pendant de longues années malgré sa dangerosité.

Ces composés sont dangereux pour la santé humaine, mais aussi pour l’environnement, comme les néonicotinoïdes qui déciment les abeilles. © rostichep – Pixabay

D’importantes défaillances méthodologiques et institutionnelles

Et ce gros problème de cohérence ne concerne pas que les agences sanitaires; il gangrène même toute la filière jusque dans les plus hautes sphères. UFC rappelle par exemple que l’OMS considère déjà le glyphosate comme un cancérogène probable depuis des années… ce qui n’a pas empêché la Commission européenne de prolonger son utilisation de 5 ans en 2017.

Même chose pour le gouvernement français, qui est passée outre l’interdiction des néonicotinoïdes décidée au niveau européen. Pour rappel, il s’agit de pesticides absolument catastrophiques sur le plan écologique, puisqu’ils déciment les populations d’abeilles. Ils sont aussi soupçonnés d’avoir un impact sur la santé humaine.

L’engagement des plus hauts échelons institutionnels sera déterminant pour sortir de cette crise de santé publique. © Christian Lue – Unsplash

Pour remédier à cette situation, l’UFC propose un programme en trois points. Elle suggère dans un premier temps de remettre à plat toute la méthodologie officielle. Il s’agirait ainsi de mieux comprendre l’impact de ces composés et de leurs différentes combinaisons pour savoir lesquels cibler en particulier.

Ensuite, elle réaffirme également l’importance de confier des contre-analyses indépendantes à des acteurs tiers dès qu’un doute survient. Enfin, l’association demande l’interdiction immédiate des molécules déjà identifiées comme étant à risque, dans le cadre du principe de précaution.

L’association n’adresse pas particulièrement de recommandations au grand public. Mais la conclusion est on ne peut plus claire; il est de plus en plus important de sélectionner soigneusement les produits que l’on consomme, en particulier pour l’alimentation des plus jeunes.

Les résultats de cette analyse très édifiante sont disponibles ici.

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Source : UFC - Que Choisir

14 commentaires
  1. À contrôler les produits alimentaires sur les marchés ouverts surtout les persils, menthes, céleris, tomates, concombres…etc Certains ont un goût amer comme le persil par exemple

  2. Heureusement qu’il y a marqué la date du 1er avril et qu’on comprend que cet article est un gros poisson. Faites attention quand vous faites des canulars.

  3. Bonjour @laurent75005,
    La date en question est celle de la publication de l’article, mais le rapport de l’UFC a été publié bien avant et se base sur plus de 14.000 contrôles réalisés sur une longue durée. Malheureusement, il ne s’agit donc pas d’un poisson d’avril de mauvais goût…

    Bien cordialement et en vous remerciant de votre lecture,
    Antoine Gautherie

  4. Bonjour Antoine,

    Le glyphosate n’EST PAS un cancérogène probable. C’est pas moi qui le dis. C’est l’EFSA, l’ECHA, le US environemental protection agency, l’Environemental protection autthority, l’Australian pesticide and veterinary medicines authority, Le public Health agency of Canada, la Food safety commission of Japan, La FAO, l’OMS, la Confédération Suisse et l’Anses.
    Seul l’international agency for research on Cancer (membre de l’OMS) dit qu’il y a des preuves LIMITÉS chez l’homme pour la cancérogénéité du Glyphosate. Et encore, l’étude qui a été menée a été fortement contredite.
    Donc, oui, UFC raconte n’imprte quoi sur le Glyphosate.
    Et l’étude qu’ils sont menée est du même style. Quant à prétendre que le bio c’est mieux, c’est sûr que si vous ne cherchez pas sur le bio les pesticides autorisés en bio (si, si, y’en a. Plein. Et des trucs vraiment pas râgoutants), vous n’allez pas en trouver.
    Désolé, mais cet article, comme 99% de la presse aujourd’hui, ne connait pas le sujet et essaie juste de faire peur aux français. Vous en faites partie.

  5. Bonjour @laurent75005,

    L’étude menée par l’UFC ne cherche pas à déterminer la dangerosité des produits en question; la dangerosité du glyphosate est effectivement un sujet très débattu, mais ce n’est pas l’objet de cet article. Le fait est qu’il reste inscrit – à tort ou à raison – sur certaines listes de cancérogènes probables, et c’est cela qui a motivé l’organisation à le pister.

    L’objectif ici n’est pas de dire que tel ou tel composé est toxique ou non, et encore moins de faire peur au français. L’étude a évidemment ses limites, mais elle remplit tout de même son objectif qui est avant tout d’illustrer le fait que le principe de précaution n’est pas appliqué pour des composés qui sont considérés, avec plus ou moins de certitude, comme potentiellement dangereux. Et non pas de s’attarder précisément sur la dangerosité d’un composé en particulier.

    Bien cordialement et en vous remerciant de votre lecture,
    Antoine Gautherie

  6. Antoine,

    Le sujet n’est effectivement pas le glyphosate, mais l’UFC y fait, comme toujours, référence. Ça permet de faire peur sans prendre de grands risques. Et encore une fois le Gly n’est pas un cancérigène probable. La seule étude qui le classe du mauvais côté (contre 11 études qui disent qu’il est non cancériogène) dit qu’il y a des preuves limités. Déjà, quand on voit qu’UFC colporte ce genre d’assertion.
    Ensuite, dans l’étude que vous aurez probablement lue, il est indiqué que les biocides trouvés le sont tous largement en dessous des seuils minimaux préconisés. Seuils qui sont donnés par les organismes de santé des différents pays et sur lesquels des professionnels ont travaillé.
    Donc, comme de plus en plus avec l’UFC, le but n’est pas d’avertir, le but est de se couler dans l’air du temps et de faire peur, parce qu’il n’y a que ça qui fonctionne aujourdhui.

  7. Whouaaa Encore aujourd’hui il existe des “Laurent” qui pensent que les produits phyto ne sont pas mauvais pour la santé! ça me fait vomir de lire toutes ses conneries!

    EFSA: L’industrie phyto a édité l’évaluation du glyphosate de l’EFSA avant sa publication. (Tu pourras vérifier mes dires, c’est facile à trouver, donc leur conclusions ne valent pas un clou !)

    ECHA: European chemicals agency (Hummm ok ils sont forcément impartial quitte à se tirer une balle dans le pied…)

    US EPA: Alors c’est marrant parce que j’ai été voir leur conclusion sur le glyphosate et c’est quasiment un copié/collé de la conclusion de ECHA. (troublant cette coïncidence quand même)

    Australian pesticide and veterinary medicines authority: OK je crois que tout est dit en lisant rien que le nom! Ils sont forcément “pour” les pesticides vu que c’est leur fond de commerce!

    Bon je vais pas tous te les faire car tu as forcément cherché les articles dont la conclusion allait dans ton sens!

    On a l’impression de voir les mêmes biais que pour la tabac à l’époque avec des études (financées par leurs soins mais jamais avec leur nom dessus) qui disaient toujours que tout allait bien, que ce n’était pas nocif pour la santé!
    Et des blair**** comme toi désolé de le dire qui répand leurs mensonges, alors soit tu te fais passer pour un lecteur lambda soit tu bosses dans les pesticides et ton but est de faire de la simple désinformation!
    Franchement tu devrais avoir honte! Le fric ne fait pas tout dans la vie, regarde le désastre que ça provoque partout tant sur l’agriculture que sur les agriculteurs, sur les hommes/femmes et surtout nos enfants (tu ne dois pas en avoir je pense)
    Et puis peu importe ta réponse d’ailleurs si tu réponds, elle ne vaut absolument rien pour moi et j’espère vraiment que tout ceux qui te liront, feront comme moi et oublieront tout de suite ce tas de connerie que tu as écrit!

  8. @Aurélien
    Je n’ai pas d’enfant, je bosse dans l’indutrie des pesticides et je suis un blaireau. Lol, vous me connaissez bien, c’est évident.
    L’avantage, avec Antoine, c’est qu’on peut discuter, argumenter, se parler, sans insulte et sans invctives.
    Vous, vous êtes une tanche. C’est pas grave. Le tout, c’est de le savoir.
    PS : Si les biocides n’existaient pas, vous ne sereiez pas assis comme une buse derrière votre écran à débiter des bêtises, mais vous seriez en train de biner vos patates. En espérant pouvoir nourrir votre famille.
    Je ne vous souhaite pas une bonne journée.

  9. Heureusement que les biocides ont été crées dès la préhistoire sinon je ne vois pas comment l’humanité aurait pu survivre et se développer, tu as complètement raison…
    Comme je disais précédemment, tu es ici pour désinformer rien de plus!
    Et le pauvre Antoine qui est modérateur donc tu imagines bien qu’il ne peut pas écrire tout ce qu’il pense, est vraiment très poli dans sa réponse mais rien ne dit qu’il n’en pense pas moins et qu’il serait bien plus véhément s’il avait la même liberté que nous pour répondre…

    D’ailleurs je serais curieux que tu rebondisses sur les 4 sources que tu cites comme institut de confiance sur la dangerosité du glyphosate et que j’ai repris en te montrant qu’ils étaient plus pourris les uns que les autres!

  10. Utilisation des pesticides est une réalité, on peut les réduire à 50% de suite avec les connaissances que l’on a sur les techniques.
    On dit qu’il faut produire toujours dans le Nord pour nourrir les 9 milliards d’humains, surtout dans le Sud.
    Proverbe chinois: “apprendre à pécher que donner des poissons”.
    Question: La coopération avec les pays du sud, on a fait quoi depuis 50 ans ??

  11. Le journal du Geek peut-être en informatique mais en tout cas pas en sciences dures.
    Qu’un produit soit peut-être cancérigène ou toxique comme la viande rouge ou le café n’en fait pas un produit toxique certain, c’est une supposition mais les preuves n’existent pas. Les gros consommateurs de viande rouge sont en général également de gros mangeurs de junk food en tout genre et cela peut-être l’origine du léger surcroit de cancer.
    Le journal du Geek ignore que cette étude n’a recherché que les pesticides de l’agriculture conventionnelle et non les pesticides de l’agriculture biologique. Parce que d’origine naturelle, ces pesticides de l’agriculture biologique ne sont jamais recherchés ni évalués dans aucune étude. Pire lors des homologations, comme ils sont d’origine naturelle, ils bénéficient d’exemptions de recherches.
    C’est ainsi qu’on a découvert bien tardivement grâce à la méga étude Agrican sur la santé des agriculteurs (bien meilleure que celle des français moyens d’ailleurs) qu’il y avait un léger excédent de maladie de Parkinson chez les agriculteurs conventionnels et bio. Le coupable a été identifié, la roténone, un insecticide d’origine naturelle utilisée en agriculture bio pendant 50 ans et utilisé également chez les agriculteurs conventionnels parce que plus efficace que certains produits de synthèse (et insecticide tueur d’abeilles, mais si c’est bio, c’est ok vous pouvez tuer les abeilles).
    Savez vous qu’aujourd’hui les médecins français ont reçu des consignes pour tester les taux de cuivre chez les gros consommateurs de produits bio, le cuivre étant un produit fongicide très utilisé en bio et pouvant provoquer des troubles de santé s’il accumule dans l’organisme.
    Pour finir, posez vous une question simple : en 1800, l’espérance de vie était de 30 ans, en 1900 elle était de 50 ans, en 1950 elle était de 70 ans et elle est maintenant de 83 ans. Mieux, aujourd’hui on est encore en forme à 60 ou 70 ans voir plus, tandis qu’il y a 50 ans, à cet âge, on était un vieillard. Si on vit aussi longtemps et en bien meilleur état, c’est pour un tiers la médecine, pour 1/3 l’industrialisation, pour 1/3 l’alimentation.
    Avant 1800, c’était 3 ou 4 famines par siècle et une dizaine de disettes (famines d’abord on mort de faim, ensuite on meurt de maladies et infections parce qu’on est affaibli, disettes, on ne meurt pas de faim mais on maigrit puis on meurt de maladies et infections car on est affaibli)
    A détruire les bienfaits du progrès, comme dans ce genre d’article le fait, on se dirige vers des temps difficiles, malheureusement beaucoup n’y connaissant rien et le cerveau vidé par ce genre d’articles, ne comprendront que lorsqu’ils paieront le triple ou le quintuple ce qu’ils mangent et que ces produits seront de piètre qualité voir toxiques comme peuvent l’être des plantes malades (taper ergot de seigle juste pour avoir une idée comment c’était avant les fongicides !)
    Assez de mensonges et de désinformation. Ceux qui publient ce genre d’article sont en train de détruire une agriculture qui nous nourrit bien, sainement et à pas cher, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité.
    La propagande bio tourne de plus en plus au crime contre l’humanité. Et derrière cette propagande, ne vous faites pas d’illusion, le bio, c’est un big business qui tourne à plein régime pour vider vos cerveaux, vos poches et bientôt vos ventres.

  12. Beaucoup d’extrémistes dans ici qui se mettent à lire entre les lignes et à voir de la propagande bio et anti phytos partout quand bien même il est question de principe de précaution. C’est vraiment un sujet sur lequel les gens aiment écouter leurs propres tirades quitte à ignorer sciemment le sujet réel. Mais bon,les loghorees de spécialiste du pmu font du bien à l’ego….

  13. On le sait que les terres sont polluées, on le sait que le Bio aime le cuivre, on le sait que .’…. manipule certains chiffres à sa guise sur l’industrie du bio en France.

    Maintenant qu’elles sont les solutions : laisser les terres en jachères beaucoup plus longtemps ? Planter plus de haies ? Utiliser des insectes au lieu de pesticides pour certaines cultures ? Utiliser des rapaces pour chasser certains animaux indésirables pour certaines cultures ? Etc… la liste se complète au fur des années.

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