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Qu’est-ce que l’aphasie, le trouble qui a précipité la retraite de Bruce Willis ?

Cette maladie a coûté sa carrière à un acteur légendaire, mais elle touche aussi environ 300.000 patients en France.

C’est une annonce qui a fait l’effet d’une petite bombe à Hollywood. Bruce Willis, l’un des visages les plus connus du cinéma américain et figure de proue du légendaire Die Hard, vient d’annoncer par l’intermédiaire de sa famille qu’il mettait fin à sa carrière après un diagnostic d’aphasie. Une bonne occasion de s’intéresser à ce mal difficilement compatible avec l’exercice du métier d’acteur.

L’aphasie est un mot dérivé du grec “phasis”, pour “parole”. C’est un terme générique qui désigne toute une famille de troubles du langage, du côté de l’expression ou de la compréhension; ils peuvent aller de simples incertitudes à la quasi-incapacité de s’exprimer de façon intelligible. L’aphasie fait donc partie de ces symptômes qui s’accompagnent de conséquences humaines très lourdes, en plus de l’aspect strictement médical.

 

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Aux incroyables fans de Bruce, nous voulions vous faire part du fait que notre Bruce bien-aimé a récemment rencontré des soucis de santé. Il a été diagnostiqué aphasique, ce qui impact ses capacités cognitives. Par conséquent, et après une longue réflexion, Bruce va s’éloigner de la carrière d’acteur qui lui était si chère.

Ces symptômes sont causés par des dégâts du système nerveux central, en l’occurrence au niveau du cerveau. Ces dégâts peuvent avoir plusieurs origines; ils résultent généralement d’un accident vasculaire cérébral ou d’un traumatisme crânien important. Ils peuvent aussi survenir au fil de la croissance d’une tumeur cérébrale ou encore être provoqués par une maladie neurodégénérative, comme Alzheimer.

Dans tous les cas, c’est la nature de la zone affectée qui détermine directement la suite des événements. Il existe globalement deux catégories principales d’aphasie, nommées en référence aux aires du cerveau qui sont touchées.

Deux grandes catégories d’aphasie

La première est l’aphasie de Broca, aussi appelée aphasie expressive. Comme son nom l’indique, elle est associée à des dégâts sur l’aire de Broca, qui est une pièce centrale du langage parlé; c’est grâce à elle que nous sommes capables de transcrire nos idées en mots et de les articuler de façon intuitive.

Lorsqu’elle est touchée, le patient raisonne généralement tout à fait normalement, mais souffre de troubles de l’expression qui peuvent être très importants; une situation très difficile sur le plan psychologique.

Ces troubles se manifestent de différentes façons en fonction de la sévérité du cas. Habituellement, le débit de parole est ralenti et haché, l’articulation difficile, et le choix des mots ainsi que la grammaire et la syntaxe peuvent aussi s’en trouver affectés.

De l’autre côté du spectre, on trouve une aphasie dite de Wernicke, ou aphasie réceptive. Ce que l’aire de Broca est à l’expression, l’aire de Wernicke l’est à la compréhension; c’est en partie grâce à elle que nous sommes en mesure de repérer, d’interpréter et d’assimiler les différentes formes de langage humain. Dans l’ensemble, les symptômes sont donc presque diamétralement opposés à ceux de l’aphasie de Broca.

Ici, le débit de parole est même souvent plus rapide qu’à l’accoutumée. L’articulation et le vocabulaire demeurent généralement intouchés. En revanche, si la forme tient encore la route, le fond devient souvent incohérent au point d’en être difficilement intelligible.

Les patients qui en sont touchés peuvent transformer des mots, en intervertir certains qui sont incompatibles, et ainsi de suite. Dans ce cas, le patient n’est souvent pas conscient de son trouble et ne se rend pas compte d problème au moment où il s’exprime.

Que faire pour s’en prévenir ?

Mais rappelons que l’aphasie désigne une grande famille de troubles qui peuvent avoir des origines et conséquences très variées;  au-delà de ces deux catégories principales, il existe tout un faisceau de sous-catégories. On peut citer pêle-mêle l’aphasie globale, qui combine les deux cas cités ci-dessus, mais aussi l’aphasie transcorticale motrice et sensorielle, l’aphasie mixte, l’aphasie sous-corticale… La famille de Willis n’a pas précisé de quel type il s’agissait.

Malheureusement, la grande diversité de l’aphasie fait qu’ il n’existe pas de recette miracle pour s’en prévenir; il faut avant tout s’assurer de suivre les recommandations globales de santé publique, notamment en termes d’exercice physique et de stimulation psychologique. Il faut aussi prêter une attention particulière au régime alimentaire. Tous ces éléments diminuent le risque de souffrir d’un AVC ou de maladies neurodégénératives qui peuvent ensuite aboutir à une aphasie.

Pour les mêmes raisons, il est parfois difficile de repérer l’aphasie très tôt. Il est donc très important d’être vigilant lorsque le moindre trouble du langage survient chez un proche; c’est d’autant plus vrai lorsque la personne en question a récemment été touchée à la tête suite à un accident. Il faut aussi faire attention aux personnes âgées, en particulier celles qui ont déjà des antécédents neurologiques.

Car si elle est prise à temps, elle n’est pas forcément irréversible, en particulier chez les patients les plus jeunes. Une fois la sévérité de la lésion établie à  l’aide d’une IRM, il est souvent possible d’améliorer le tableau clinique à l’aide d’une thérapie de rééducation orthophonique.

À terme, il existe de bons espoirs que des technologies comme les interfaces cerveau-machine permettent de soigner entièrement l’aphasie, mais nous n’en sommes malheureusement pas encore là.

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6 commentaires
  1. Ce n’est pas une maladie Mais le résultat plus que plausible à un accident cérébral AVC … Le vaccin ?

  2. Oui bien sur c’est la faute du vaccin, ce n’est pas comme si la maladie laissait ce genre de symptômes !

  3. bha, Bruce Willis devait déjà avoir un souci cérébral vu les innombrables nanards tournés depuis +20 ans !

  4. Le vaccin… Nan mais c’est sûr que quand on cherche un truc precis sur un internet en ignorant la masse d’information crédible, on trouve toujours un débile naturopathe, a tendance gourou au fin fond de l’Amérique du Sud ou de la Suisse, qui a va auto-editer une publication “scientifique” qui apporte LA preuve que les enseignants chercheurs spécialisés dans le domaine racontent des bêtises au service de “Big Pharma”. Au passage il vous aura vendu un pot de baies de godji a 150€ pour prévenir le cancer du colon.

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