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Pour l’ancien PDG de Disney, la mort de la télé n’est plus très loin

L’ancien patron de Disney a livré son analyse du secteur audiovisuel, ce n’est pas très encourageant.

“La télévision linéaire et satellite est au bord du précipice.” C’est ainsi que Bob Iger a présenté son analyse du secteur audiovisuel. Invité du séminaire Code organisé par Media Vox, l’ancien PDG s’est penché sur la question des plateformes SVOD, du cinéma, mais aussi de la petite lucarne. Il a été plutôt pessimiste, arguant que ce canal de diffusion allait progressivement disparaître au profit de l’offre à la demande.

Il faut dire que les plateformes comme Netflix ou Disney+, ont bouleversé les usages. Pour le divertissement à domicile, ces formules s’avèrent plus efficaces que jamais. La télévision peine à trouver sa place dans cette dynamique, et Bob Iger sait de quoi il parle. Entre 2005 et 2020, il a entre autres supervisé les opérations d’ABC, filiale de la Walt Disney Compagny. Pour lui, les prochaines années seront particulièrement difficiles pour tous les acteurs du secteur. Il explique que nombre d’entre eux devront mettre la clé sous la porte. “Je ne peux pas vous dire quand, mais ça arrivera.”

Depuis quelques années, de nombreuses institutions télévisuelles sont dans l’impasse. CW, qui a eu son heure de gloire au début des années 2000, est désormais dans une position délicate. Au mois de janvier dernier, on apprenait que Warner Discovery cherchait un repreneur pour la chaîne qui produisait les séries du Arrowverse. C’est finalement le groupe Nextstar qui a mis la main sur la majeure partie du capital. Le groupe qui possède un important nombre de chaînes télévisées locales aux États-Unis détient depuis cet été 75 % de l’entreprise.

Le cinéma aussi en danger ?

Depuis l’arrivée des géants de la SVOD, on oppose souvent ces deux modes diffusion. C’est d’autant plus vrai depuis que Netflix et consorts produisent des films aux budgets environnants ceux développés par les studios de cinéma. La ligne est encore plus floue depuis que certains studios iconiques d’Hollywood ont lancé leurs offres de streaming.

Disney joue d’ailleurs aux chaises musicales, la firme a à de nombreuses reprises modifié les modes de diffusion de ces métrages. Sur Disney+ ou au cinéma, Mickey se réserve le droit de choisir et il semble que ce soit la première option qui ait sa préférence. On peut parler par exemple de la majeure partie des films Pixar, qui n’ont pas eu droit à une sortie au cinéma à l’exception de Buzz l’Éclair.

La pandémie aura donné à Disney une bonne raison d’accélérer son passage au numérique. Pour Bob Iger, les salles de cinéma ne pourront pas retrouver leur popularité d’avant Covid. “Je ne pense pas que les films reviennent un jour au niveau où ils étaient avant la pandémie. Les cicatrices sont permanentes. La concurrence, le choix… ça remplace le cinéma.”

Il a néanmoins tenu à promouvoir l’expérience collective qu’est la salle de cinéma, arguant que l’industrie est loin d’être morte. Selon lui, elle a désormais un impact moindre, le monde du cinéma est “plus petit” qu’il l’a été. “Chez Disney, nous avons été les premiers à vendre des licences de films à Netflix. Nous leur avons vendu des armes nucléaires qu’ils utilisaient contre nous.” La réponse ne s’est donc pas fait attendre : Disney a lancé son propre service pour jouer dans la même cour que Netflix.

Trop de services, tue les services ?

La plateforme n’est d’ailleurs pas la seule, de nombreux studios hollywoodiens lui ont emboîté le pas. C’est le cas de Warner Bros avec HBO Max ou encore Paramount avec son service éponyme. Selon Bob Iger, là aussi certains n’arriveront pas à survivre à cette compétition perpétuelle. ” Je ne pense pas que tous les services partent sur un même pied d’égalité. Je ne pense pas qu’il survivront tous. Il y a aura des nantis et des démunis.”

Il a notamment loué la progression de Disney+ et la stabilité de Netflix, tout en applaudissant les performances d’Apple et Amazon. Il ne s’est en revanche pas prononcé sur le sort d’HBO Max et Peacock par exemple. Une étude récente indiquait que la segmentation du marché allait largement impacter tous les acteurs. Selon une étude, le grand gagnant de cette omniprésence d’offre du genre serait sans surprise le piratage.

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3 commentaires
  1. pas plus mal. La télé française est tellement ringarde et n’a pas su s’adapter.
    Pareil pour le cinéma, tarifs exorbitants, de la pub à gogo, des wesh wesh qui font le cirque à certaines séances, etc..
    Au moins avec le svod, on peut choisir où, quand et comment on regarde.
    De plus, on l’a rapidement en téléchargement…et c’est gratuit.

  2. Sûr que perso a la maison ça fait des années que ça est svod juste ma femme parfois pour le journal.
    Et qu est ce tue la tv là pub mettez le seigneur des anneaux sur TF1 et le film dure 6 heures 😂

  3. Ahah, tellement d’accord :p
    Cela dit, Netflix et d’autres services de VoD sont en train de repenser leurs offres avec un abonnement de base avec pub et un abo plus cher sans. Comme quoi, cette sal***** finit toujours par s’immiscer partout.

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