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Au Pérou, cette ville était autrefois la capitale du sacrifice d’enfants

L’ancien peuple Chimù ne reculait devant rien pour satisfaire ses divinités.

Des Incas aux Mayas en passant par les Aztèques, pour ne citer qu’eux, il existe de nombreux exemples de civilisations qui ont pratiqué des sacrifices humains à travers l’Histoire. Des archéologues viennent d’en trouver un nouvel exemple au Pérou ; ils viennent de mettre au jour un grand site funéraire où reposent les dépouilles de plusieurs dizaines d’enfants qui semblent tous avoir été sacrifiés lors d’un rituel particulièrement sanglant.

Le site en question est situé à Pampa La Cruz, dans la province de Trujillo. C’est à deux pas d’Huanchaco, une superbe station balnéaire qui attire des voyageurs du monde entier grâce à ses plages idylliques et son climat avantageux. Mais à quelques kilomètres du sable immaculé et des cocktails bariolés, les spécialistes ont retrouvé de nombreux éléments qui montrent que l’ambiance n’a pas toujours été aussi détendue.

La capitale mondiale du sacrifice d’enfants

Depuis 2011, plusieurs équipes d’archéologues ont exhumé une grande quantité d’ossements de petite taille ; à ce jour, la région est considérée comme le plus grand site de sacrifice rituel d’enfants au monde. 

« Il n’y a rien de semblable autre part dans le monde. C’est incontrôlable, cette chose avec les enfants. Partout où on creuse, on en trouve d’autres », expliquait Feren Castillo dans une interview au Guardian. Il était archéologue en chef d’une équipe qui a trouvé 227 squelettes d’enfants en 2019 — tout juste un an après qu’un autre groupe ait trouvé 140 dépouilles comparables dans une région voisine.

Et sa réflexion était parfaitement justifiée ; une équipe de l’Université de Floride est tombée sur une nouvelle tombe qui abritait pas moins de 76 squelettes. Leur petite taille permet déjà d’affirmer qu’il s’agit d’enfants. Leur âge, en revanche, n’a pas été précisé — les archéologues n’ont pas encore réalisé de datation au carbone 14. Mais si l’on se base sur les autres sépultures retrouvées à proximité, il s’agit vraisemblablement d’enfants âgés de 5 à 14 ans qui ont vécu entre le 9e et le 15e siècle.

76 nouveaux enfants avec le cœur arraché

À cette époque, la civilisation Chimù était solidement implantée dans cette région ; c’est elle qui a bâti la cité mythique de Chan Chan. Les Chimù étaient connus pour leurs prouesses d’ingénierie, leur artisanat de grande qualité… et leurs sacrifices de bambins en quantités industrielles.

Et dans ce cas précis, la façon dont les 76 corps ont été disposés ne laisse aucun doute ; tout indique qu’il s’agissait d’un rituel. Les corps étaient soigneusement disposés de la même façon et présentaient des marques similaires au niveau du torse.

Gabriel Prieto, qui a dirigé ces travaux à Pampa La Cruz, explique que l’ensemble des squelettes présentait des « incisions transversales précises à travers le sternum ». Les archéologues se montrent prudents sur l’interprétation; mais connaissant les pratiques des Chimù, cela indique que leurs cages thoraciques ont probablement été ouvertes afin d’en extraire le cœur. D’après la vidéo partagée par l’agence de presse péruvienne Andina, cette nouvelle découverte porte à 302 le nombre d’enfants sacrifiés retrouvés rien que dans la zone d’Huanchaco.

Une réponse aux caprices de la météo ?

Reste encore à savoir pourquoi les Chimù tuaient leur progéniture à tour de bras ; mais c’est une enquête très difficile à mener, car ce peuple n’utilisait pas l’écriture. Il n’existe donc aucune archive textuelle de ces événements.

D’après Catherine Gaither, une archéologue interviewée par LiveScience, il s’agit peut-être d’une réponse à un changement environnemental. En effet, les populations de l’époque n’avaient aucun moyen de lutter contre les caprices de la nature. Et lorsque la nourriture venait à manquer, la seule solution était parfois d’éclaircir les rangs.

Cela permet de faire d’une pierre deux coups. Ces sacrifices libèrent des ressources pour le reste de la population. En même temps, ils servent aussi d’offrandes aux dieux, souvent considérés comme responsables de la météo par les civilisations précolombiennes — un thème récurrent dans ce contexte.

Quoi qu’il en soit, cette découverte est une nouvelle pièce d’un immense puzzle ; à terme, ces sépultures permettront d’en apprendre davantage sur cette culture fascinante qui a beaucoup influencé leurs successeurs, les illustres Incas qui ont conquis la région à la fin du 15e siècle.

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