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Influenceurs : c’est quoi cette affaire qui mêle escroquerie, Booba et télé-réalité ?

Les influenceurs sont visés par une plainte sans précédent, menée par une star du rap et une association de victime.

Les placements de produits des influenceurs sont depuis longtemps passés dans nos habitudes de consommation. Souvent accusés de profiter de leur jeune audience pour s’enrichir grâce au dropshiping et aux bons plans frauduleux — parfois carrément illégaux — les influenceurs ne sont plus cantonnés qu’aux seuls candidats de télé-réalité. La situation a toujours profité d’un flou juridique, mais les choses sont en train de changer.

Depuis déjà quelques années, une altercation improbable opposant le rappeur Booba à Magali Berdah fait rage par réseaux sociaux et avocats interposés. Celle qui se faisait surnommer la papesse des influenceurs, et qui trônait à la tête de la plus grande agence de France a été accusée à mainte reprise de ne pas être très regardante sur la fiabilité — parfois la légalité — des placements de produits qu’elle proposait à ses collaborateurs et collaboratrices. Entre les sites de contrefaçons, les faux permis de conduire et pass vaccinaux, les arnaques au CPF, et les plateformes frauduleuses qui ne livraient jamais les produits commandés, Magali Berdah est accusée d’avoir largement profité d’un système opaque et juridiquement flou.

88 plaignants au tribunal

Ce vide légal autour des placements de produits pourrait pourtant prendre fin dans les mois à venir. Soutenu publiquement par Booba, les membres du collectif d’Aide aux victimes d’influenceurs (AVI) ont déposé une plainte conjointe au tribunal de Paris, pour escroquerie et abus de confiance en bande organisée. Le dossier regroupe 88 plaignants, et vise de nombreux professionnels du milieu.

Si la plainte a officiellement été déposée contre X, afin que “la justice puisse mener l’enquête la plus large possible et éventuellement poursuivre d’autres influenceurs”, elle cite plus particulièrement le couple formé par Marc et Nadé Blata. Anciens agents de stars de télé-réalité, le duo était tombé dans l’oubli après l’avènement de Magali Berdah et de son entreprise Shauna Events. Désormais eux-mêmes reconvertis dans l’influence — après avoir dénoncé les pratiques de leurs concurrents directs — Marc et Nadé Blata sont aujourd’hui cités dans un projet de copy-trading et de NFT frauduleux.

À l’époque, le couple encourageait ses abonnés à investir dans les tokens non fongibles, en leur promettant des gains importants. Non seulement les NFT en question mettant en scène des contrefaçons de la marque Pokémon (Animoon) étaient parfaitement frauduleux, mais en plus ils n’ont jamais permis à ses investisseurs de spéculer. Au total, l’arnaque se chiffre à plus de 6 millions d’euros, estiment les avocats des plaignants. Contacté par nos confrères de BFMTV, l’accusé dément toute contrefaçon, et insiste sur la crise financière pour justifier le mécontentement d’investisseurs “trop gourmands“.

Les candidats de télé-réalité ne sont pas en reste, puisqu’en tête de file, la plainte accuse aussi l’influenceur Dylan Thiry escroquerie et abus de confiance. Ce dernier est visé pas cinq plaintes, et notamment accusé d’avoir détourné de l’argent via son association humanitaire, ainsi qu’à l’occasion de multiples jeux-concours illégaux.

Après avoir fait la promotion de compléments alimentaires capables de guérir les “cellules cancérigeuses“, cet adepte des théories antivax avait également documenté ses nombreux voyages humanitaires à Madagascar ou au Sénégal, multipliant les appels aux dons pour y construire des écoles, des puits, ainsi que diverses infrastructures. Les fonds ont été collectés, mais l’association a finalement été dissoute le 29 novembre dernier, sans qu’on sache réellement comment l’argent a été investi.

La plainte menée par l’AVI devrait non seulement permettre de faire la lumière sur ces deux affaires, mais aussi créer un précédent légal qui pourrait conduire à un meilleur encadrement des influenceurs et de leur activité à l’avenir.

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1 commentaire
  1. Comme toujours tant qu’ils y aura des moutons pour gober tout et n’importe quoi que ce soir sur internet en général ou des pseudo gourous, bref l’arnaque à de beau jour devant elle…

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