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La fusée réutilisable Falcon 9 de SpaceX atteint un nouveau record

Un record impressionnant pour la reine des fusée réutilisable – et cela ne fait que commencer.

Il y a quelques années, le fait de faire atterrir une fusée après qu’elle ait décollé relevait encore de la science-fiction ; c’est désormais une routine pour SpaceX. D’après Space.com, la firme d’Elon Musk vient de fêter le 16e retour au bercail d’un lanceur Falcon 9 qui a fêté son baptême de l’air il y a plus de trois ans déjà, en mai 2020. Un record qui va encourager l’entreprise à repousser encore davantage les limites de son concept.

L’engin a décollé du spatioport de Cap Canaveral, en Floride, avec une nouvelle fournée de 22 satellites Starlink à son bord. Malgré le passif du lanceur, l’ opération s’est déroulée exactement comme prévu. Les 9 moteurs Merlin ont rugi pendant un peu moins de trois minutes pour permettre au Falcon d’atteindre la frontière de l’espace, après quoi le booster s’est détaché avant de revenir se poser sur une barge autonome près des Bahamas environ 9 minutes après la mise à feu.

L’étage supérieur a continué sa route pendant quelques minutes supplémentaires avant de relâcher les satellites sur leur orbite de destination, à environ 550 kilomètres du niveau de la mer. D’après l’astronome Jonathan McDowwell, grand spécialiste du suivi des lancements de satellites, la constellation de SpaceX comprend désormais environ 4400 engins en orbite.

Une poule aux œuvres d’or au CV resplendissant

Chaque lancement d’un Falcon 9 représente une dépense d’environ 65 millions de dollars. Les analystes estiment que chaque réutilisation du lanceur représente une économie d’environ 30 millions, voire davantage selon certaines sources. Si l’on se base sur cette fourchette haute, cet engin aurait donc permis à SpaceX d’économiser près d’un demi-milliard de dollars à lui tout seul ! Un chiffre sidérant qui illustre parfaitement l’intérêt de cette approche

Au-delà du record de ce véhicule en particulier, il s’agissait aussi du 216e lancement réussi consécutif d’une fusée Falcon. C’était également le 46e rien qu’en 2023, soit environ un lancement tous les quatre jours. Une régularité métronomique sans précédent dans l’histoire de l’aérospatiale qui consolide encore davantage le leadership de SpaceX.

Pour l’anecdote, ce Falcon 9 en particulier occupe une place à part dans l’armada de SpaceX : c’était le premier véhicule de l’entreprise à emporter des astronautes dans l’espace. Un grand pas pour la firme et même pour toute l’aérospatiale américaine. En effet, les États-Unis n’avaient plus lancé d’engin habité depuis presque dix ans. Pendant cet intervalle de temps, la NASA dépendait exclusivement des Soyouz russes.

Une durée de vie doublée

Mais même avec ces états de service remarquables, renvoyer un même fuselage dans l’espace après 15 voyages consécutifs ne s’improvise pas. Le dernier vol de cet engin remonte à décembre dernier. Pendant ces quelques mois, les équipes techniques ont passé plusieurs mois à inspecter le moindre recoin du lanceur pour en assurer la maintenance.

Selon Ars Technica, le véhicule a aussi dû passer par un processus de « re-certification ». L’objectif était de prouver qu’il était apte à reprendre du service après avoir atteint sa limite théorique de 15 vols. Cette démarche ne couvrait pas uniquement ce 16e lancement ; en théorie, l’engin va pouvoir en enchaîner quatre autres pour atteindre les 20 lancements.

De quoi repousser encore davantage les limites de ce concept. S’il y parvient, SpaceX espère que ce chiffre va devenir la norme. Dans l’idéal, tous les autres Falcon 9 pourront désormais l’imiter. Cela signifie que chacun de ces lanceurs pourrait désormais voler deux fois plus longtemps que prévu.

Pour rappel, la firme d’Elon Musk envisageait initialement de réutiliser chaque lanceur dix fois. De nombreux observateurs considéraient cet objectif comme très ambitieux. Mais la fiabilité exemplaire du Falcon 9 a convaincu les ingénieurs de lui accorder une rallonge pour atteindre les 15 vols. Il s’agit donc de la deuxième extension consécutive.

Et si tout se passe comme prévu, ce chiffre pourrait encore gonfler à l’avenir. Ce processus d’extension pourrait durer un certain temps, jusqu’à ce que SpaceX estime avoir poussé le lanceur dans ses retranchements.

Ces progrès vont permettre à l’entreprise de continuer à augmenter la cadence — mais il ne faudra pas être trop pressé. Car avec ce rythme affolant, le facteur limitant n’est désormais plus la disponibilité des fusées. Ce qui freine SpaceX, c’est plutôt l’accès aux infrastructures de lancement compatibles avec ces lanceurs. On peut donc s’attendre à ce que SpaceX cherche à construire d’autres pas de tir dans un futur relativement proche, afin d’entretenir cette dynamique pour préparer sereinement l’arrivée du Starship.

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1 commentaire
  1. Le deuxième étage de la Falcon 9 ne revient pas se poser comme l’article l’annonce.
    Seul le premier étage est réutilisable.

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