Passer au contenu

SpaceX : le Starship est prêt à décoller et n’attend plus que sa licence de vol

Près de cinq mois après une première tentative aux résultats mitigés, le Starship est prêt à reprendre du service dès que SpaceX recevra le feu vert de la FAA.

Près de cinq mois après son premier vol, l’immense Starship de SpaceX est enfin prêt à reprendre du service, a annoncé Elon Musk sur X — anciennement Twitter… ou du moins, c’est ce qu’ont déterminé les ingénieurs. Les régulateurs de la FAA, de leur côté, n’ont toujours pas donné leur feu vert.

Le couple Super Heavy-Starship a décollé pour la première fois le 20 avril dernier avec des résultats mitigés. SpaceX a rempli la première partie de ses objectifs ; le lanceur le plus puissant de l’histoire a réussi à s’élever au-dessus du pas de tir, puis à passer le cap du Max-Q, validant ainsi la résistance mécanique de la structure. Mais l’engin n’est finalement pas arrivé au terme de son vol suborbital. Six des 33 moteurs Raptor ont flanché, contribuant ainsi à des problèmes lors de la séparation des deux étages. SpaceX a donc perdu le contrôle de l’engin et a été forcé de lancer le processus d’autodestruction (voir notre article).

Depuis, les ingénieurs étaient sur les rangs pour remettre le colosse en ordre de marche. Elon Musk s’attendait à ce qu’un nouveau modèle opérationnel sorte du bâtiment d’assemblage au courant de l’été. Comme à son habitude, il s’est montré un peu trop enthousiaste sur les délais. Mais mieux vaut tard que jamais. Le successeur du véhicule perdu le 20 avril est désormais fièrement dressé sur le pas de tir de la Starbase, prêt à décoller.

“Plus de mille changements” depuis le premier vol

Pour éviter qu’il ne traverse la même mésaventure que son prédécesseur, SpaceX a procédé à plus d’un millier de modifications. La plus importante concerne le système de séparation qui a flanché lors du premier vol. La pièce qui fait le lien entre le booster Super Heavy et le Starship en lui-même a été modifiée pour permettre un changement au niveau de la procédure.

La version précédente s’appuyait sur un système hydraulique qui poussait délicatement le booster. SpaceX devait donc patienter quelques secondes avant de procéder à la mise à feu du deuxième étage pour éviter d’endommager le booster, et dans une certaine mesure les moteurs. Cette fois, le Starship pourra immédiatement mettre les gaz avant même le déverrouillage des deux étages, comme le font par exemple les Soyouz russes. On parle de hot staging.

L’intérêt de cette approche est triple. Dans un premier temps, cela signifie que le carburant est déjà poussé au fond du système de propulsion au moment où le deuxième étage prend le relais, sans temps mort synonyme de perte de vélocité. C’est d’autant plus intéressant sur un engin aussi massif, sachant qu’il faut développer une poussée considérable pour regagner le moindre mètre par seconde perdu.

L’autre avantage, c’est que le hot staging permet de pousser rapidement le booster vers l’arrière pour éviter une collision. Cela constituera aussi une sécurité supplémentaire lors des missions habitées prévues par SpaceX dans le futur. En cas de défaillance du booster, le Starship pourra immédiatement s’en désolidariser pour éviter une éventuelle catastrophe. Un bon point, sachant que la NASA réclamera forcément un système de ce genre avant d’y installer des astronautes.

La seule contrainte de cette approche, c’est qu’il faut que le premier étage soit capable de supporter le panache surchauffé des moteurs du deuxième segment. C’est d’autant plus important dans le cas du Starship, sachant que ses moteurs sont extrêmement puissants. Or, à terme, la firme compte récupérer le booster intact pour le réutiliser, même si la réutilisation n’est pas encore au programme de ces tests préliminaires. Pour cela, SpaceX a ajouté plusieurs évents et un bouclier thermique au sommet du Super Heavy.

La FAA prend son temps malgré l’optimisme d’Elon Musk

Le nouveau Starship est donc prêt à décoller pour mener ce second essai tant attendu. Elon Musk, qui affichait un pessimisme prudent avant le premier vol, se montre cette fois légèrement plus optimiste. Il considère que le nouveau modèle a environ 60 % de chances d’arriver au terme de sa mission. Pour rappel, l’objectif final sera le même que lors du premier vol, à savoir boucler un vol suborbital qui terminera sa course dans l’océan pacifique.

Mais malgré ces progrès techniques, SpaceX n’a pas annoncé de date précise pour cette deuxième tentative de vol suborbital. Et pour cause : le décollage reste encore et toujours suspendu au verdict de la FAA, le gendarme américain de l’aéronautique.

Pour que chaque nouveau Starship puisse prendre le chemin des étoiles, cette institution doit impérativement lui accorder une licence de vol. C’est un processus qui a tendance à traîner en longueur, au grand dam d’Elon Musk qui souhaite enchaîner les tests le plus rapidement possible pour finaliser le véhicule.

Mais cette fois, la certification pourrait prendre encore plus de temps. C’est en partie parce que la FAA a dû faire face à un procès d’une coalition qui a réclamé l’ouverture d’une nouvelle enquête sur l’impact environnemental du Starship.

Pour l’instant, l’agence gouvernementale n’a pas communiqué sur l’avancement du processus. Il conviendra donc de tendre l’oreille en attendant le verdict officiel. Et même si le Starship est déjà fin prêt sur son pas de tir, ces démarches pourraient encore durer quelque temps. Affaire à suivre.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : SpaceX

1 commentaire
  1. « Elon Musk s’attendait à ce qu’un nouveau modèle opérationnel sorte du bâtiment d’assemblage au courant de l’été. Comme à son habitude, il s’est montré un peu trop enthousiaste sur les délais. »

    Moi qui pensait que l’été courait du 21 juin au 23 septembre.
    Quel gros menteur ce Elon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode