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Finalement, les écrans ne seraient pas si dangereux pour les enfants

Les jeunes enfants passent de plus en plus de temps devant un écran, mais ce n’est pas si grave, explique une nouvelle étude française.

Pas d’écrans avant trois ans, c’est la règle que la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et Santé publique France recommandent. Le mantra est connu de tous les parents, qui culpabilisent à chaque fois que leur progéniture reste trop longtemps devant la télévision. Pourtant, une nouvelle étude publiée fin août dans la revue The Journal of Child Psychology and Psychiatry vient relativiser le rôle des smartphones et de la télé dans le développement cognitif des plus jeunes. Plus que le simple temps d’exposition, c’est le contexte de visionnage et la qualité des programmes qui entreraient en jeu.

Tous les écrans ne sont pas mauvais

On le sait, certains programmes sont source d’apprentissage pour les enfants. Dans le même esprit, il a déjà été prouvé que les jeux vidéo (consommés avec modération) permettaient de développer l’orientation dans l’espace et les réflexes psychomoteurs des joueurs de tous âges. Cette nouvelle étude vient non seulement corroborer ces découvertes, mais elle tend aussi à rassurer les parents. Entre deux et cinq ans, les effets nocifs des écrans ne seraient que très modestes… À condition que le visionnage soit encadré et inclus dans un processus d’éveil.

Selon le directeur de l’étude Jonathan Bernard, du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques, “le fait qu’un enfant passe du temps devant la télévision ne va pas créer de retards majeurs chez lui, sauf cas extrêmes“. Pour parvenir à ses conclusions, le chercheur s’appuie notamment sur des données collectées entre 2013 et 2017 auprès d’un large échantillon de population, afin de parvenir à “une voie médiane sur un débat complexe où deux discours s’affrontent depuis des années : l’un plutôt alarmiste et l’autre qui préfère dire qu’il n’y a pas de sujet“.

De l’importance du cadre éducatif

Soyons clair, il n’est ici pas question de réhabiliter la télévision-nounou des années 1990. Simplement, “le contexte d’utilisation des écrans jouerait un rôle important, sans doute plus que le seul temps passé devant les écrans” résume Jonathan Bernard. En privilégiant les petits temps d’écran, les programmes adaptés et les moments de partage avec un adulte référent, qui va pousser l’enfant à s’interroger sur ce qu’il a vu et à remettre en contexte son expérience télévisuelle, les écrans ne seraient pas plus dangereux que n’importe quelle autre activité. “L’adulte peut accompagner l’enfant, lui poser des questions sur ce qu’il regarde, l’impliquer et stimuler sa compréhension.Il ne faut pas diaboliser l’écran, la télévision peut être un moyen pour l’enfant d’apprendre et de développer sa curiosité”. 

Le temps d’écran doit ainsi être corrélé à de nombreux autres facteurs : exposition à la lecture, interactions avec d’autres enfants et avec des adultes… Ainsi, un enfant de cinq ans qui passe une heure par jour devant la télé aura un meilleur développement de langage s’il passe aussi une heure par jour à lire ou à écouter des histoires. En revanche, l’étude déconseille la prise de repas devant la télé. 40% des Français interrogés auraient cédé à cette habitude, privant leur enfant d’un moment de partage et d’échange avec leurs parents. “Quand tout le monde est captivé par l’écran, les interactions avec l’enfant se font plus rares. À terme, cela peut entraîner un manque de vocabulaire ou une moindre capacité de compréhension chez les plus petits“, explique Jonathan Bernard.

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3 commentaires
  1. bah voyons comme ça ça leur apprendra à mieux supporter un monde de censure. Les crétins d’aujourd’hui ont tellement peur de la réalité qu’ils remercient la censure d’exister. Orwelle et Huxley avaient vraiment vue petit sur l’absurdité et le désire d’être en esclavage de lêtre humain.

  2. Étude (dont on s’étonnera qu’elle fût nécessaire vu la conclusion): les écrans ne sont pas nocifs, *à condition* que ça soit encadré, que les contenus soient de qualité, que ce soit au bon moment, que l’enfant ait accès à d’autres sources de culture, etc.
    Titre de l’article: “Finalement, les écrans ne seraient pas si dangereux pour les enfants”

    Ce que vont en retenir ceux qui ne respectent pas les conditions d’inocuité pour leur progéniture: “OuI mAiS C’eSt L’éTuDe qUi lE DiT, C PA DANGEREUX”

    (Un sous-ensemble de ces mêmes gens, à propos du changement climatique “oUi mAiS LeS sCiEnTiFiQuEs N’oNt pAs TouJoUrS rAiSoN, hEiN !!!”)

  3. @Bruno
    Tu parle de quelle censure parce que je trouve que c’est plutôt l’inverse, sous le couvert de la liberté d’expression on est abreuvé de fake en tout genre, d’image dégueulasse montrant le pire coté de l’humanité, bref au contraire c’est open bar…

    Juste une remarque, les patrons des GAFAM limite fortement voir interdise les écrans à leurs enfants…

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