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Pourquoi Netflix est en train de perdre face au piratage

Si le secteur de SVoD devient très concurrentiel, Disney+ et Prime Video ne sont pas les acteurs qui font le plus peur à Netflix.

Il y a quelques jours, Netflix rendait son rapport 10K à l’organisme fédéral américain de la réglementation et du contrôle des marchés financiers (SEC). Dans ce dossier, remis par toutes les entreprises cotées en bourse, le géant du divertissement dresse le bilan de son année, retrace son histoire et défini les entreprises et entités qui pourraient représenter un risque pour ses activités et son bien-être financier. Si la croissance de Disney+ et Prime Video a longtemps pu être une menace pour le N rouge, c’est le streaming illégal et le piratage qui s’invite maintenant à la première place de ses principaux rivaux. Si le géant reconnaît que le développement de formules supportées par la publicité chez ses compères doit être surveillé, ce sont actuellement les services pirates qui représentent la plus importante menace.

“Le piratage menace de nuire à notre activité, car sa proposition fondamentale aux consommateurs est très convaincante et difficile à concurrencer : pratiquement tous les contenus sont gratuits”. 

Retour de flamme

Il y a bientôt deux décennies, Netflix bouleversait le monde du divertissement à domicile. Après son abonnement reposant sur l’envoi de DVD, l’entreprise fondée par Reed Hasting et Marc Randolph se lançait à la conquête des parts de marché du piratage. Tandis que les studios historiques continuaient de miser sur la location et la vente de contenus physiques et dématérialisés, Netflix a compris que l’appétit des pirates ne pouvait être rassasié qu’avec une vaste librairie de films et séries accessibles à chaque instant et à moindre coût. La SVoD est née, elle s’imposera au fil des années comme la norme pour les consommateurs.

Face à une telle promesse, du divertissement presque illimité contre un abonnement mensuel, le public se détourne des moyens illégaux. Il faut dire qu’à l’époque, le procédé est laborieux et risqué. Les politiques internationales au sujet du piratage n’ont pas vraiment porté leurs fruits, c’est l’arrivée du N rouge qui marquera la fin d’une ère pour le marché illégal. En lieu et place des BitTorrent, eMule et autres, l’entreprise s’invite dans les salons de nombreux amateurs de productions audiovisuelles. Après avoir principalement hébergé des productions emblématiques du petit écran, la firme se lance elle-même dans la production et n’a aucun mal à rencontrer son public. Mais aujourd’hui, ce sont ces contenus originaux qui font les bonnes affaires de ses concurrents illégaux…

Pourquoi le piratage revient sur le devant de la scène ?

En 2023, la société MUSO  rapportait une nouvelle augmentation du nombre de visites sur les sites de piratage (musiques, cinéma, séries et sport). Au cours de l’année passée, ce sont pas moins de 141 milliards de connexions qui ont été recensées dans le monde. C’est une augmentation de 19 % par rapport à l’année 2019 et 10 % de plus qu’en 2022. Selon le cabinet, cette tendance endémique ne devrait pas faiblir au cours des prochaines années.

La multiplication des services compte parmi les premières raisons évoquées par la presse spécialisée et les analystes pour expliquer ce retour en force des pratiques illégales. Depuis le lancement de Disney+ et Apple TV+ en 2019, de nombreuses autres offres sont nées aux États-Unis comme en France. On peut citer Paramount+ et Universal+, Max (anciennement HBO Max) ou encore AMC+. Les consommateurs, qui doivent aussi composer avec une inflation record, ne peuvent ainsi pas se résoudre à multiplier les abonnements.

C’est particulièrement vrai dans un contexte de hausse généralisée des prix. Netflix a récemment révisé le tarif de ses différentes formules, mettant largement la publicité au cœur de sa stratégie. Si cette diminution de la facture est à la faveur d’une augmentation du taux d’adhésion, Netflix est aussi consciente qu’elle ne se bat plus avec les mêmes armes que le streaming illégal et les sites de téléchargement : qui sont plus performants et sécurisés que par le passé… mais surtout toujours gratuit.

Parmi les pistes explorées pour le secteur de la SVoD, le regroupement de plusieurs offres est souvent cité. Des rumeurs entourant une union des forces de Paramount+ et Apple TV+ circulaient à la fin de l’année 2023. Dans le même temps, les dirigeants de l’entreprise à la montagne enneigée auraient rencontré les représentants de Warner Bros. Discovery. De son côté, Disney a réuni ses catalogues Hulu et Disney+ au sein d’une offre comprenant également les événements sportifs ESPN+.

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11 commentaires
  1. Trop d’offres, et toutes ne survivront pas (cela me rappel l’époque ou toute sorte de bouquets TV voyaient le jour. Peu ont survécus). Maintenant si regrouper les offres se fait aussi par l’addition des tarif des abonnements, cela ne changera pas la donne pour autant…
    Quand au piratage, ils récoltent leur politique d’augmentation régulière de leur tarifs, qui ont presque doublés. Un retour de baton prévisible…

    1. Tout à fait d’accord, fallait réfléchir avant d’augmenter les abonnements il était clair que l’illégal reviendrai en force. Par rapport à ça….

  2. Je pense que Netflix est le principal responsable de sa perte de vitesse face au piratage. En effet, depuis qu’ils ont mis fin aux partages de compte avec une méthode abusive, je n’ai plus pu regarder Netflix sur différents appareils sans avoir à les ramener chez moi tous les mois. Or, je ne partageais pas mon compte avec d’autres personnes, je l’utilisais simplement selon mes besoins. De plus, je trouve que Netflix a fait des choix désastreux en termes de casting et de réalisation pour beaucoup de ses productions originales, et qu’il a arrêté brutalement de nombreuses séries sans leur donner de fin, alors qu’il prétendait le contraire il y a quelques années. Tout cela montre un mépris à peine dissimulé pour ses clients, qui payent pourtant un abonnement qui est en plus de plus en plus cher. Pour ma part, j’ai décidé de quitter Netflix définitivement en juillet dernier, et je ne suis pas le seul. Je suis fatigué que ces grosses sociétés se moquent de nous impunément, alors que nous les faisons vivre. Le piratage avait presque disparu grâce à des offres svod a des prix correct, mais maintenant, c’est Netflix qui se tire une balle dans le pied avec son comportement donc qu’il ne se plaignent pas.

    1. Tout à fait d’accord avec toi moi perso si netflix augmente les prix cette 2024 j’arrête avec eux définitivement

  3. Abonné Netflix depuis le début via le forfait standard qui était en dessous des 10 euros avant. Maintenant c’est 13,50 et le pire dans tout ça, en 1080 p !!!!! Avec des télés de plus en plus en 4K, comment accepter de payer cette somme pour une qualité médiocre…

    Retour au piratage. 4K HDR 10+ voir dolby vision, dolby atmos ou DTS et GRATUIT. Dommage pour les producteurs mais quand on voit les bénéfices net de netflix en 2023 les remords partent au TUDUMMM du film piraté !

  4. … Avant a 10€ on avait le choix entre une offre illégal ou Netflix… Netflix c’était du cinéma… Des trucs qu’on voyait pas a la télé.
    Beaucoup ont sauté le pas vers Netflix. Aujourd’hui Netflix c’est des films TF1… Vu, revu et archivu. Tu es sur le menu et tu cherches en vain un film que tu n’as pas déjà vu il y a dix ans… C’est des navets pour ma quasi-totalité et le prix ne justifie plus cela. Pour 10€ tu as toujours l’offre illégale avec les sorties récentes et en 4K avec le son qui va bien. Netflix c’est mort

  5. Entre l arrivé de la pub. Le prix qui augmente et les messages incessant quand vous utilisez Netflix en dehors de chez vous alors que vous partagé pas votre compte mais l’utiliser dans votre lieu de vacances…

  6. Le fait que Netflix ait si bien marché tant qu’il était dominant sur le marché est la preuve indiscutable que tous les demeurés et tous les enfoirés (de bonne foi pour les premiers, par intéret pour les seconds) qui s’exprimaient contre le concept de licence globale audiovisuelle, avaient totalement tort sur toute la ligne. Sauf que maintenant c’est dans les mains de boîtes privées qui se multiplient et fragmentent le catalogue, donc meme en ayant légalement Netflix, Prime et Disney +, bah quand je veux regarder un truc, une fois sur deux ca va être illégalement.

    Un jour il faudra bien qu’ils comprennent que ce que nous vendent ces fournisseurs, c’est pas l’accès à ce contenu, c’est un peu de facilité dans cet accès, mais surtout la possibilité de le faire légalement. Alors comme aujourd’hui pour pouvoir regarder à peu près ce qu’on veut, meme accumuler une dizaine d’abonnements ne propose qu’une couverture partielle, faut pas s’étonner que les gens se tournent vers des solutions qui permettent vraiment de regarder ce qu’ils veulent.

    Songez bien au fait qu’on pourrait depuis longtemps avoir une redevance qui permet d’accéder à un catalogue exhaustif, et que les ayant droit y trouveraient tout aussi leur compte.

  7. Netflix a merdé, trop de film et série déjà vu ,et maintenant de la pub qui gâche le visionnage,sinon faut banquer plus .payer pour des film déjà vu et qui passe à la télé n en vaut pas la peine.politique de …..,faite un abonnement moins chère (2€)et on aura tous un compte ,en attendant le streaming et 1000 fois plus intéressant

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