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Interdire la livraison gratuite et la publicité : Emmaüs s’attaque à Amazon, Shein et Temu

Face à la concurrence déloyale des géants du web, Emmaüs veut interdire la livraison gratuite et le matraquage publicitaire.

Face à Amazon, Temu ou Shein, la boutique en ligne d’Emmaüs ne fait pas le poids. La plateforme en ligne solidaire, lancée en 2016 subit de plein fouet la concurrence des géants du e-commerce. Après avoir enregistré une baisse de visites de 20% sur son site par rapport à l’année dernière, l’association dénonce une concurrence déloyale, et un lien de causalité direct entre sa perte de revenus et l’explosion des mastodontes asiatiques et américains, qui dominent largement le marché de la vente en ligne.

Emmaüs veut interdire la livraison gratuite

Face à l’impossible concurrence avec Amazon, Temu, Shein ou encore AliExpress, qui proposent des prix très bas et la livraison gratuite en quelques jours, les plateformes en ligne les plus modestes sont incapables de tenir le rythme. Avec l’inflation, le phénomène s’est encore amplifié, déplore Maud Sarda, cofondatrice et directrice générale de Label Emmaüs au micro de RMC : “On cherche à acheter moins cher et c’est facile de céder aux sirènes de ces sites. Cela fait des années qu’il y a de la livraison gratuite avec Amazon et maintenant Shein et Temu ont pris une place gigantesque sur le marché. Temu est en France depuis un an et ils ont déjà 13 millions d’utilisateurs, c’est vertigineux, car il n’y a pas de réglementions, c’est facile avec des milliards de prendre cette place“.

Pour assurer sa survie, le label Emmaüs appelle désormais à une réglementation “beaucoup plus sévère” contre les géants du web. Dans un premier temps, l’association veut faire interdire la livraison gratuite. C’est déjà le cas sur les livres depuis quelques mois en France : malgré ses protestations, Amazon est contrainte de facturer 3€ de frais de port pour les commandes de livres neufs inférieures à 35€. Reste que cette exception culturelle n’est valable qu’au rayon librairie, et uniquement pour les produits neufs. Le reste des articles vendus en ligne et la seconde main échappent à la réglementation.

Mettre fin au “matraquage publicitaire”

Autre point soulevé par Emmaüs, l’omniprésence agressive des plateformes de vente en ligne sur les réseaux sociaux. “Ce n’est pas normal qu’on laisse des plateformes s’emparer des réseaux sociaux et des influenceurs”, regrette Maud Sarda, en évoquant le cas de Temu, qui a “dépensé 2 milliards de dollars en un an uniquement en publicité sur Facebook et Instagram”. Régulièrement pointée du doigt pour ses pratiques commerciales agressives, ses darks pattern nébuleux et ses pratiques douteuses en matière de (non) protection des données, la nouvelle plateforme chinoise est actuellement dans le viseur des associations et de la justice.

Des malus fiscaux pour Amazon et Temu ?

Enfin, Emmaüs appelle à adapter les systèmes fiscaux des entreprises en fonction de leur statut et de leur puissance. “Aujourd’hui, label Emmaüs a le même niveau de TVA qu’Amazon. En France, il n’y a aucune TVA réduite pour le reconditionné et la seconde main“, déplore Maud Sarda. “Le gouvernement ne dit rien, ne fait rien. La loi anti-fast fashion a été votée, mais n’est pas en application alors qu’il y a urgence“.

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7 commentaires
  1. plutot qu’interdire la livraison gratuite, pourquoi ils ne l’appliquent pas aussi.. ou demander un rabais… pourquoi essayer de niquer le consommateur plutot qu’aller dans sons sens?
    Je comprends pas trop :/
    Surtout qu’il n’y a pas que les géans qui font fdp gratuit.

  2. “l’association dénonce une concurrence déloyale”
    Voilà donc le modèle économique n’étant pas le même ils n’ont pas à réclamé de “punir” les entreprises privés.
    De plus je suppose qu’en temps qu’association il bénéficie d’aide public et/ou d’avantages fiscaux voir de main d’oeuvre à pas cher etc, c’est plutôt eux la concurrence déloyale donc faut être peut être voir du côté de leur gestion s’il n’arrive pas à s’en sortir…

  3. Depuis quand Emmaüs se plaint de ne pas faire de profit ? Ça devient vraiment n’importe quoi depuis le décès de l’Abbé Pierre. En plus avec leur gestion catastrophique des personnes qui travaillent pour l’association, bénévole ou non, ils devraient faire profil bas.
    Ils ont vraiment personne capable de faire un partenariat avec Vinted par exemple, et négocier une commission au rabais, voire pas de commission du tout avec eux ? Un Vinted x Emmaüs avec faibles frais de port, ça pourrait le faire non ? Ce sont pas les articles qui manquent en plus chez Emmaüs.

  4. Ce n’est (à notre sens) pas la bonne façon de faire par rapport aux frais de port.

    Dans notre cas, chez Cocote ( https://fr.cocote.com/), nous travaillons plutôt l’ecommerce de proximité avec un retrait gratuit ou une livraison locale par le marchand.

  5. Emmaus : l’association qui m’a demandé de les payer pour faire don de mes meubles pour qu’il puisse les revendre ensuite.
    Tant pis pour eux, j’ai appelé une recyclerie qui est venu chez moi, a emporté les meubles pour 0€. Et ils ont été content de les revendre ensuite pour aider des personnes en situation précaire.

    Et comme dit avant, encore une fois en France, plutôt que d’innover et se démarquer, on demande une taxe su rceux qui marchent…. On marche sur la tête.

  6. Ce sont pas eux qui récupèrent comme des crevards nos équipements, meubles etc pour rien et qui vendent ça 15 fois plus cher ?

    Je n’ai jamais aimé cette organisation !

Les commentaires sont fermés.

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