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Xpeng débarque sur le marché français avec le G9, une voiture électrique haut de gamme

Xpeng ne vous est probablement pas inconnu. Ce constructeur spécialisé dans la tech avait présenté une sorte de drone à Dubai, et plus récemment une voiture volante (Land Aircraft Carrier de son petit nom) au CES 2024. Il faut redescendre sur terre, car c’est bien un SUV qui débarque sur le marché français. Mais un SUV électrique qui brandit la carte du luxe. Peut-on réellement parler de premium ? C’est ce que nous allons voir.

Des voitures volantes, des engins volants et automobiles électriques : c’est Xpeng

Xpeng sait capter l’attention. Au milieu de la pièce, un hélicoptère électrique mimant le design des drones DJI Mavic est posé, les hélices tournant au ralenti. Le cockpit est ouvert. Un drone étant par définition un engin volant sans pilote, nous garderons le terme hélicoptère pour définir l’eVolt X2, qui devrait servir au transport de personnes durant les J.O. Ça en jette !

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À droite, un SUV électrique, blanc perlé, au pavillon arrondi faisant penser à un Tesla Model Y qui aurait fusionné avec un Hyundai Kona. À gauche, un énorme SUV, dans la lignée du plus petit. Mais l’inspiration est plutôt chez Mercedes et Range Rover que Tesla, avec toujours cette affiliation à l’identité du dernier Kona électrique.

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Le Xpeng G6, mélange de Kona et de Tesla Y n’est pas encore en vente en France.

Nous prenons place dans des canapés confortables. Xpeng est un constructeur de véhicules en tout genre, dont des automobiles électriques. Et il débarque en France et de façon plus générale, en Europe. Pile au moment où l’Union Européenne tente de bloquer au maximum les véhicules chinois : taxe à l’importation à l’étude et interdiction au bonus écologique. Ajoutez à cela un marché qui peine même avec les 4000 euros de bonus écologique, de nouvelles propositions dont la Renault 5 E-Tech et vous obtenez un gros challenge.

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Le Le Xpeng G6, un très gros SUV !

Pourtant, Xpeng a confiance en sa proposition et vise les 3 % de part de marché en 2025. Oui SA proposition car il n’est question que d’un seul modèle. Un énorme SUV nommé G9 qui vise Audi, Mercedes et BMW. Rien que ça ! Mais la confiance en soi s’acquiert avec le succès. Xpeng a positionné son SUV en tête des ventes du segment, au Danemark et en Norvège en novembre 2023, devant Audi, Nio, BYD, BMW et même Tesla. C’est là que le coup est intéressant. Car premier du segment signifie que Xpeng s’est placé devant des modèles spécifiques : iX3, Kia EV9, Tesla Model X, Audi Q8 E-Tron. Un segment dans lequel la voiture électrique est boudée, car en concurrence avec d’autres modèles électriques plus populaires et moins chers, ou tout simplement des équivalents thermiques.

Xpeng G9 : un gros SUV qui en fait beaucoup (trop ?)

Il est gros ce SUV : 4,89 m de long, 1,94 m de large et 1,67 m de haut. Et lourd aussi, avec un poids qui oscille entre 2235 kg et 2340 kg, selon la capacité de batterie embarquée et la finition.

D’ailleurs, ces finitions sont au nombre de 3, avec très peu d’options et beaucoup d’équipement de série.

  • Sièges avant électriques chauffés et ventilés en « cuir vegan »
  • Sièges arrière chauffants, inclinables
  • Instrumentation numérique 10,25 pouces
  • Écran tactile de 15 pouces pour le conducteur
  • Écran tactile de 15 pouces à angle de vision réduit (donc occultant pour le conducteur) face au passager à l’avant
  • Système de navigation
  • Hayon à ouverture électrique
  • Frunk (coffre à l’avant) de 71 l
  • Toit vitré panoramique
  • Barres de toit
  • Double chargeur de smartphone sans fil 15W ventilé
  • Suspension pneumatique double chambre
  • Aide au stationnement avec vue 360 degrés et modélisation en 3D du véhicule
  • Régulateur de vitesse adaptatif avec centrage dans la voie appelée également « conduite autonome de niveau 2 »
  • Changement de file semi-automatique (soit la conduite autonome de niveau 2,5)
  • Surveillance d’angle mort
  • Feux automatiques
  • Jantes 21 pouces (Performance)

Du côté des options, vous retrouverez le crochet d’attelage (1290 euros) et un pack à 3990 euros qui comporte :

  • Les sièges en cuir Nappa
  • La fonction massage 4 sièges
  • Le siège conducteur à réglage bidirectionnel du support de cuisse
  • Le siège passager à réglage bidirectionnel du repose-jambes
  • Le siège passager à réglage du support lombaire 4 directions
  • Un système audio premium Dynaudio® restituant le Dolby Atmos
  • Un pare-soleil passager avant avec miroir LED haut de gamme (pour des selfies de qualité)

Notez qu’à l’occasion du lancement en France, ce pack confort est offert dès la Motorisation Propulsion Grande Autonomie.

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Il y a une dernière option, assez “WTF” dans son genre : un matelas qui se déploie automatiquement : les sièges à l’arrière s’abaissent, le matelas se déploie et se gonfle pour profiter de van life. Une cinématique qui s’exécute via une pression sur l’icone dédiée sur l’écran.

3 motorisations qui font 3 finitions, 3 prix et 3 autonomies

Le G9 offre 3 configurations différentes.

Version propulsion standard (59 990 euros)

La première est une version propulsion équipée d’une batterie aux cellules de type LFP de 78,2 kWh (c’est énorme). Le moteur de 260 kW délivre 313 ch aux roues arrière pour 430 Nm de couple. Le 0 à 100 km/h se fait en 6,4 secondes. L’autonomie est donnée pour 460 km en cycle WLTP.

Version propulsion grande autonomie (63 990 euros)

Même moteur, mais batterie différente. Ici, la chimie Lithium-Fer-Phosphate a laissé la place à du traditionnel Nickel-Manganèse-Cobalt. La capacité passe à 98 kWh et promet 570 km selon le cycle WLTP.

Version Performance (73 990 euros)

Il s’agit de la version Grande Autonomie Propulsion qui s’est vue greffer un moteur sur l’essieu avant et devient ainsi une 4 roues motrices. La puissance grimpe à 300 kW (ou 551 ch). Le couple est alors de 717 Nm. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,9 secondes.

Qu’importe la motorisation, l’architecture 800V promet une recharge de 10 % à 80 % en 20 minutes.

Le design : un mélange des genres sans réelle personnalité

Il n’est pas laid, mais il n’est pas incroyable non plus. Le G9 est surtout ennuyeux. Les inspirations sont très (trop ?) visibles et le style de long SUV commence à s’essouffler.

Idem pour les bandeaux lumineux en guise de signature. Pourtant, l’ensemble fonctionne avec un petit côté voiture de GTA. Le volume est important et le G9 est imposant. Le véhicule est bardé de caméras et même d’un Lidar.

À l’intérieur, le cuir orange très « Hermes » est clivant et pourra arracher quelques rétines. Les assises sont moelleuses. Les sièges ventilés ventilent bien. Les écrans sont tous réactifs. D’ailleurs, l’occultation de l’écran passager de 15 pouces à l’avant est efficace, et ce dernier n’est pas visible depuis la place du conducteur.

Un « petit » écran de 10,25 pouces fait office de compteur. Sans casquette, il fait beaucoup penser à celui présent dans le Hyundai Tucson.

Nous verrons à l’utilisation comment Xpeng a intégré Android Auto et Apple Car Play car le G9 européen les embarque. Mais ce n’est pas Android Automotive. Il n’y a pas d’échange d’informations entre Maps et l’utilisation du véhicule (notamment la batterie). Il faudra donc passer par le GPS de la voiture, qui repose sur Tomtom, pour bénéficier du planificateur d’itinéraires sur les grands trajets.

Au royaume des choses insolites, des programmes de relaxation sont disponibles. Ils tirent parti des sièges massants et du support de jambes. Il est donc possible de dormir dans une position à 120° tout en se faisant masser et en écoutant de la musique zen.

D’ailleurs, le système à 13 HP Dynaudio permet d’orienter très précisément la diffusion. Il est donc possible que la personne au volant écoute Chop Chuey de SOAD pendant que le passager fait une séance de méditation pleine conscience à base de sons relaxants.

Le toit panoramique est occultant. La position de conduite semble bonne. Nous nous ferons notre avis lors de l’essai.

Enfin, une buse de ventilation est positionnée juste au-dessus des deux chargeurs à induction, afin de refroidir les smartphones. Bien vu. Mais cela refroidira également vos bras.

La distribution : des concessions plutôt qu’internet

Le système Tesla ne fait visiblement pas rêver les constructeurs traditionnels. Le client semble tenir à ses échanges avec des humains et à sa négociation du tarif. C’est donc via des points de vente physiques qu’il sera possible de se procurer un véhicule Xpeng et ce G9. Le constructeur annonce 35 concessions en 2024 et 55 concessions en 2025 avec moins de 50 minutes de route entre deux points de ventes.

Afin de réduire les délais d’accès aux pièces détachées, un centre de pièces de 2500 m2 permettant de stocker 150 000 pièces a été établi à Rotterdam. Xpeng promet un délai d’accès inférieur à 3 jours.

En bonus l’eVolt 2

Peu d’informations ont été diffusées sur l’eVolt 2, ce petit véhicule volant pouvant embarquer 2 personnes en vol sur de courtes distances à faible altitude.

En bonus le G6 : le Model Y en ligne de mire

Le G6 a attiré l’attention. Plus encore que le G9, il mélange les styles de plusieurs voitures existantes pour un résultat quelconque. L’intérieur est plutôt réussi. Le confort des sièges est excellent, comme l’assise également. Le modèle n’étant pas commercialisé pour le moment, son système était en version chinoise. Nous avons pu constater que la commande vocale fonctionne. Le système multimédia repose sur une puce Nvidia Orin-X afin d’offrir plus qu’une simple expérience infotainement.

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C’est clairement le Tesla Model Y qui est visé par le G6.

L’ambiance à bord est plutôt agréable. Le toit panoramique bombé aide à récupérer un peu de lumière.

Mais rien de transcendant. Il n’y avait pas ce petit truc en plus qui permettait de détourner le regard de la voiture la plus vendue au monde ni des autres propositions du marché.

L’avis de la rédaction

Difficile de se convaincre de dépenser plus de 60 000 euros dans une marque chinoise qui se lance, avec un seul modèle. Néanmoins, la confiance se gagne avec le temps et Xpeng semble vouloir faire les choses correctement. Nous verrons sur la route ce que cela donne, car c’est bien là que les véhicules chinois pêchent la plupart du temps. Du déjà vu chez MG, Leapmotor ou encore BYD. En ce qui concerne la finition, c’était correct, mais pas au niveau des standards allemands ou même du nouveau 3008 Peugeot. Disons que ça oscille entre le très bon et le très mauvais à certains endroits.

Xpeng joue à fond la carte de la tech, le point névralgique de la voiture électrique. C’est là que faute la majorité des constructeurs. Seuls Renault et Tesla s’en sortent correctement pour le moment. Comprenez un système évolutif, des mises à jour OTA, un magasin d’applications, etc. Mais, est-ce vraiment ce que les clients attendent ?

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