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Sniffy, c’est quoi cette poudre énergisante à inhaler qui vient d’être interdite en France ?

Qualifiée de “cochonnerie” par le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, cette poudre à sniffer faisait polémique depuis déjà plusieurs semaines.

Une fine poudre blanche à inhaler par le nez, capable de donner un coup de fouet immédiat, énergisante, mais totalement légale. Depuis déjà quelques semaines, la Sniffy inquiète en France. Développée par une entreprise marseillaise et vendue librement dans les bureaux de tabac, la substance “flirte dangereusement avec les codes de la cocaïne” dénonce l’association Addictions France, et connaît un franc succès dans l’Hexagone.

Les jeunes pour cible

Ce n’est pas la dangerosité potentielle de la Sniffy qui inquiète. Sur ce point, cette dernière ne fait l’objet d’aucune certitude, et sa composition à base de caféine, d’arginine, de créatine, mais aussi de taurine, de la beta alanine, de la maltodextrine et de la citrulline, ressemble davantage aux boissons énergisantes que l’on trouve en grandes surfaces qu’à une drogue dure. La marque ne s’en cache d’ailleurs pas, et précise sur son site officiel : “Une poudre blanche qu’on inhale par le nez ? Bien que cela puisse évoquer le plaisir interdit, c’est totalement conforme à la loi“.

Sniffy
© Sniffy

Selon le journal canadien La Presse, la crainte vient plutôt de sa forme, qui entretient l’ambiguïté avec la cocaïne, et contribuerait à banaliser la prise de substance illicite. Autre source de tension : comme les Puffs avant elle, la Sniffy surfe sur les codes de la jeune génération, à grand coup de couleurs vitaminées, et de parfums acidulés. Officiellement, le produit est interdit aux moins de 18 ans, mais joue sur un emballage et des saveurs régressives, comme “bonbon fraise“, “fruit de la passion“, ou encore “citron vert“.

Commercialisé à près de 15€ le gramme, la Sniffy ne présenterait aucun risque pour la santé assure la marque, “dès lors que tu respectes la dose quotidienne recommandée” de deux grammes maximum par jour.

Interdite en France

Le 25 mai dernier, le ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux s’était emparé du sujet, en qualifiant la Sniffy de “cochonnerie” et en indiquant sa volonté de faire interdire la substance sur le territoire français “dans les prochains jours“. Une décision soutenue par la Confédération des buralistes, et qui sentait la fin de parcours prématurée pour la Sniffy. Considérée comme un complément alimentaire, la poudre devait au préalable de sa mise sur le marché, faire l’objet d’une déclaration auprès du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Elle devait aussi justifier de sa conformité au décret de 2006 sur les compléments alimentaires, en proposant un conditionnement sous forme de doses. Autant d’obligations légales qui auraient pu tendre en faveur de son interdiction.

La décision de justice n’aura finalement pris que quelques jours. Dans un décret publié en début de semaine, le gouvernement a suspendu la vente de Sniffy, révèlent nos confrères de l’Informé. Le fabricant devrait rapidement contre-attaquer, en plaidant pour une remise sur le marché de son produit.

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Source : La Presse

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