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E-Motion the Grid : on a essayé le simulateur qui vous permet de décrocher un volant dans la vraie vie

Vous devez vous rappeler de Jann Mardenborough, le pilote de la GT Academy dont l’histoire a servi au scénario du film Gran Turismo.

Sachez qu’il y a également eu un Français, Louis Perrot, adepte de Sim Racing, qui a vécu la même expérience. Mais lui est passé par une autre voie : celle d’iRacing. Il a ensuite rencontré un certain Edouard Schumacher, qui n’a rien à voir avec le pilote éponyme. Edouard est à la tête de Car Lovers, un groupe automobile et 3 équipes de pilotes de sport auto. Louis est l’un de ces pilotes.

Ensemble, ils ont décidé de développer un projet de recrutement de pilotes sur simulateur automobile. Du matériel à la pointe (nous y reviendrons), un espace gigantesque et un championnat virtuel à base de hot laps (tours records) permettant à un élu de devenir réellement pilote durant toute une saison.

42 postes de simulation et un hardware à la pointe

E-Motion, l’entreprise de Louis, va ouvrir à Paris le plus grand centre de simulation automobile, avec pas moins de 42 postes de pilotage.

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Une vingtaine de baquets prêts à accueillir les pilotes pendant 15 minutes

Côté hardware, les organes techniques reposent sur le Simcube 2. Le volant utilise la technologie direct drive, le pédalier offre des pédales sur vérins et, cerise sur le gâteau, le baquet est posé sur des vérins. Comprenez que le cockpit bouge et vibre, afin de ressentir le plus fidèlement possible ce qu’il se passe. Curieux, nous voulions savoir si utiliser un simulateur à la pointe permettait d’afficher de meilleurs résultats. De l’aveu de Louis, non. En revanche, le plaisir et le ressenti sont accrus. Mais investir 36 000 euros hors taxe (prix de chaque poste de pilotage) ne fera pas de vous un meilleur pilote.

Côté software, le jeu choisi n’est pas GRID mais Assetto Corsa. Logique, ce dernier permet de « modder » absolument tout. Louis a d’ailleurs expliqué que son équipe pouvait faire un mapping d’un circuit pour le retranscrire intégralement dans le jeu. Idem pour les voitures qui peuvent adopter le même comportement que celles qu’ils pilotent sur circuit dans la vraie vie.

Nous avons voulu savoir si la compétition était le seul objectif du lieu et ce n’est pas le cas. Il est tout à fait possible de venir s’affronter entre amis ou de jouer pour le fun. Il est évidemment possible de réserver des sessions pour les entreprises. De la bouche de son créateur, il n’est pas impossible de voir émerger des championnats annuels, à la manière de ceux qui existent au Five (foot en 5 vs 5), qui seraient hors du circuit de sélection pour GRID.

Interrogé sur la VR, Louis a préféré ne pas y avoir recours pour le moment. Selon lui, la technologie n’est pas supportée par le plus grand nombre pour le moment.
Au cœur de cette initiative se trouve le simulateur e-Motion, installé à Paris Bourse. Ce n’est pas un simple simulateur parmi tant d’autres : avec 42 postes, dont un dédié à la Formule 1, e-Motion se positionne comme le plus grand simulateur de France. L’équipement est pensé pour offrir une immersion poussée, au-delà des simples jeux de course. Chaque poste est équipé de baquets montés sur vérins hydrauliques, de volants direct drive et de pédales de frein à progressivité ajustée. L’objectif ? Recréer le plus fidèlement possible les sensations de conduite sur circuit.

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Le graphisme est limité par l’âge d’Assetto Corsa, mais c’est largement suffisant.

L’expérience est saisissante. Les vibrations transmises par le baquet permettent de ressentir les différentes textures de piste, du vibreur au gravier. Chaque virage, chaque accélération est reproduite avec une précision qui dépasse largement ce que peut offrir un volant classique d’entrée de gamme. Le matériel, évalué à près de 36 000 euros par poste, n’est évidemment pas à la portée de tous, mais permet à des passionnés de sim racing de se rapprocher des sensations du pilotage réel.

Le sim racing : un outil d’entraînement pour les pros ?

Gran Turismo aura contribué à déblayer l’image « jeu vidéo pour enfant » qui collait au code de l’e-racing. Et c’est tant mieux. D’ailleurs, le Covid-19 en a remis une couche, puisque les confinements ont poussé les pilotes pro à s’orienter massivement vers cela. Ce qui a permis de démocratiser un peu plus certaines technologies encore intouchables pour le commun des mortels il y a une dizaine d’années.

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Les sensations sont excellentes.

Louis a d’ailleurs expliqué que les simulateurs étaient également des solutions économiques. S’entraîner avec de vraies voitures, ça coûte cher, très cher. Tant le roulage sur les pistes que les organes de la caisse ou encore les consommables. Les coûts crèvent les plafonds. Désormais, la simulation peut représenter jusqu’à 80 % du temps de roulage.

Le sport auto accessible à tous

On ne va pas se mentir, le sport auto est un univers élitiste et fortuné. Peu ont les moyens de s’entraîner. C’est financièrement autre chose que d’acheter un kimono ou une tenue de foot. Louis le sait. Il sait également qu’il a eu de la chance (enfin, il se l’est créée) et il souhaite en faire profiter d’autres jeunes. Au-delà de l’aspect positif pour ces pilotes en herbe virtuels, cela va permettre d’apporter un nouveau souffle au sport auto. Imaginez si, du jour au lendemain, n’importe quel prodige, homme comme femme, peut se voir propulsé dans un baquet, derrière un volant, sur la piste, dans des voitures qu’ils n’apercevaient qu’en virtuel ou en miniature. Ce n’est pas nouveau. La GT Academy a propulsé 22 pilotes entre 2008 et 2016. Et visiblement, E-Motion et Car Lovers souhaitent, avec The GRID, perpétuer cette idée.

Paris n’est qu’une étape. Louis Perrot espère voir des centres fleurir un peu partout en France. Et qui sait, peut-être que ce système de recrutement deviendra la norme dans quelques années.

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4 commentaires
    1. Pour le moment, nous n’avons pas d’info. Les équipes d’Edouard Schumacher courent dans divers championnats dont 3 autour de Porsche. Donc ça peut être de la Lamborghini, de l’Alpine, de la Porsche. Quoi qu’il en soit, ce sera en GT, pas en monoplace pour le moment.

  1. Je connais un simulateur le ”prime” de motionxp.
    Ce ne serait pas inutile de faire le déplacement pour l’essayer.
    Je vous assure que cela vaut le détour.
    Cordialement.

  2. Alors perso, j’ai chez moi un fauteuil sur 2 vérins qui est hyper basique (il m’a coûté environ 500 EUR à monter), mais avec un casque VR c’est une vraie tuerie! Je l’utilise avec le premier casque VR oculus rift commercial grand public (100 EUR sur leboncoin) et volant/pédales Logitech G27 (50 EUR sur leboncoin), et sur assetto corsa je joue avec tous les paramètres vidéo au max sur un pc qui a 10 ans.
    36 000 EUR c’est abusé, on peut vraiment s’éclater pour vraiment beaucoup moins.

Les commentaires sont fermés.

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