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Critique Le Chat Potté 2 : un félin bien dans ses bottes 😼

Retour aux sources pour DreamWorks avec de nouvelles aventures du Chat Potté. L’univers de Shrek est-il toujours aussi charmant en 2022 ? Critique.

Dans le vaste monde des longs-métrages d’animation, deux grands studios ont su se faire une place de choix dans le cœur des familles. Vous l’aurez deviné, il est bien question de Disney et DreamWorks. Mais alors que la maison de Mickey Mouse enchaîne les nouvelles licences (jusqu’à parfois se tirer dans le pied), les studios à l’origine de Shrek ont un mode de fonctionnement bien différent. Chez DreamWorks, quand ça marche, on épuise le filon.

C’est ainsi que les franchises à succès du studio se retrouvent avec trois et parfois quatre épisodes à leur actif, en plus de quelques séries animées dérivées. Ces dernières années, ce sont Dragons, Baby Boss ou encore les Croods qui ont dominé les sorties de la firme. Même s’il ne faut pas oublier quelques pépites individuelles comme Megamind ou Les Cinq Légendes, le modèle DreamWorks reste majoritairement concentré sur les suites.

Logique donc, qu’après plusieurs licences inédites, le studio retourne du côté de l’univers qui a fait ses grandes heures : Shrek. 21 ans après le premier film de la saga, l’ogre a eu le droit à trois autres films et de nombreux spinoffs sous forme de courts-métrages, de séries, et même d’attractions dans des parcs du monde entier. Cela fait maintenant onze ans que cet univers est apparu pour la dernière fois au cinéma. DreamWorks décide donc de replonger dans ce monde féérique et décalé. Avec Le Chat Potté 2 : La Dernière Quête, le chaventurier à l’épée aiguisée et au regard tendre remballe pour une nouvelle aventure… Sans grande surprise, la magie de la plus grande franchise du studio opère à nouveau.

Une magie qui ne vieillit pas

Si vous souhaitez retrouver ce qui vous faisait mourir de rire dans les films Shrek, vous allez être servis. Force est de constater que DreamWorks maîtrise toujours aussi bien son monde de contes de fées aux airs dystopiques. Tout ce qu’il y a de pire chez les humains se retrouve infusé dans cet univers fantastique qui se transforme en une agréable satire de notre société.

Cette fois-ci, ce sont les récits gnan-gnan de héros au grand cœur qui en prennent pour leur grade. Après maintes et maintes aventures, Le Chat Potté jouit d’une renommée sans pareille et joue les quatre cents coups pour assouvir ses besoins narcissiques. Qui n’aimerait pas voyager de village en village pour recevoir les louanges des habitants ? Sauf qu’aucun monde parfait n’existe et que toutes les bonnes choses ont une fin.

La vie de héros est remplie de dangers, et Potté en est ramené à sa dernière vie de chat. Le petit matou subit une véritable crise existentielle alors qu’il se retrouve face à face avec une mort certaine. Grâce à cette crise de la quarantaine à la Zorro, le studio arrive à nous faire rire du malheur du félin qui prend une retraite forcée parmi ses congénères.

Crédits : DreamWorks

Loin d’être au bout de ses peines, le Chat Potté va rencontrer des visages familiers mais aussi de nouvelles têtes. Celles-ci nous dévoilent un humour DreamWorks façon 2022, en adéquation avec son temps et qui fera rire petits et grands. Côté comédie et charme classique, le film est loin de rater le coche. Difficile d’en dire autant pour la trame narrative cependant.

Les contes classiques (parfois un peu trop)

À l’image des films originaux, cette nouvelle aventure n’hésite pas à transformer les personnages de contes de notre enfance pour le meilleur comme pour le pire. Quand Disney transforme Robin des Bois en animal, DreamWorks nous offre Boucle d’Or et les Trois Ours version Tuche. Le film fait fort en créant des antagonistes risibles pour les bonnes raisons. Boucle d’Or et le Big Jack Horner (tiré d’une comptine pour enfant) poursuivent le même objectif que le Chat Potté : atteindre l’étoile à vœu pour exaucer leur souhait le plus cher.

Crédits : DreamWorks

Mais alors que Potté tente de sauver sa peau face à la mort qui le guette, les objectifs de ses adversaires sont presque simples en comparaison. Leur détermination et leur fougue s’exprimant au travers de scènes toujours plus comiques entre en opposition directe avec le sérieux du protagoniste. Les méchants font office de clowns et renforcent notre appréciation pour le Chat Potté.

L’addition du personnage de Perro, ce petit chien moche en quête d’amitié apporte également de la profondeur au groupe d’aventuriers. Potté et Kitty jouent les héros, mais leurs motivations paraissent égoïstes face à cette bonne conscience sur pattes. Bien qu’il soit adorable de voir les liens se tisser au sein du groupe, cette recette joue un peu trop dans les clichés.

Crédits : DreamWorks

Malheureusement, le manque d’enjeu se fait rapidement ressentir. Il s’en faut de peu pour que le déroulement de l’aventure devienne prévisible. Le métrage ne laisse pas de place à l’ennui, mais il est parfois difficile d’être pleinement investi dans cette narration qui se veut pourtant comme un contre-la-montre endiablé. Toujours est-il que le charme ambiant du film arrive à nous faire oublier ce scénario plutôt modeste.

DreamWorks fait rêver

En plus d’un humour maîtrisé et de personnages attachants, Le Chat Potté : La Dernière Quête est la figure de proue d’un renouveau pour le studio. Il faut le dire : le film est absolument magnifique. Après Les Bad Guys et son style graphique plus recherché, l’animation 3D prend un tournant inédit chez DreamWorks. Ce genre d’animation plus recherchée a déjà su faire ses preuves chez Sony avec Spider-Man The New Generation et Les Mitchell contre les Machines.

C’est donc au tour de la maison mère de Shrek d’embarquer sur ce navire pour se forger une identité moderne. Les équipes du film ont compris l’importance de promouvoir cette nouvelle ère au travers de leur projet. Des scènes d’action dès les premiers instants captivent instantanément l’attention. Impossible de ne pas être bouche bée devant la caméra frénétique et les mouvements accentués par des fréquences d’images volontairement opposées.

Crédits : DreamWorks

L’avenir des films d’animation est radieux. Le Chat Potté arrive à montrer que ce médium est aussi légitime que du cinéma classique. C’est un art à part entière qui permet de raconter des histoires qui seraient difficiles de tourner en prises de vue réelles. Mais plus que cela, c’est également une façon d’exprimer une créativité sans limites, chose que ce film arrive à réaliser avec brio. Ce n’est peut-être pas l’aventure la plus originale, mais c’est l’une des plus drôles et des plus belles qu’il nous a été donné de voir.

Ce spinoff de Shrek s’impose donc comme le long-métrage parfait pour définir le futur de DreamWorks. La renaissance du studio est en marche et elle avance d’un pas sûr vêtue de ses plus belles bottes en cuir. Cette aventure du Chat Potté est une nouvelle introduction à l’univers de l’ogre que l’on aime tant. La franchise quitte ses horizons fort fort lointains et signe le retour tant attendu de Shrek. Reste alors à voir si la magie de la nostalgie continuera à opérer…

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Notre avis

Pendant de longues années, DreamWorks a eu d’autres chats à fouetter. Mais avec le retour de Potté, le studio s’offre le meilleur film de sa franchise depuis Shrek 2. Onze ans plus tard, cet univers n’a pas pris une ride et nous revient même plus beau qu’auparavant. Grâce à sa une double lecture parfaitement maîtrisée, petits et grands vont se poiler devant ce film à voir entre amis ou en famille.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
3 commentaires
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