Une bonne adaptation live action est-elle celle qui reproduit l’original à la lettre, ou bien celle qui ose sortir des sentiers battus ? La réponse à cette question est loin d’être évidente. Disney a beau être l’un des studios à renouveler l’expérience sans cesse : la recette parfaite semble encore hors de portée. Après Blanche Neige en mars dernier, c’est au tour du remake de Lilo & Stitch d’envahir les salles de cinéma.
Et si cette seconde production live action fait déjà un carton – avec 341 millions de dollars au box-office en seulement quelques jours, sur un budget de 100 millions – c’est à la popularité du long-métrage initial que le mérite doit être attribué. Car si l’on prend plaisir à redécouvrir la famille Pelekai et la beauté de l’archipel d’Hawaii sous un nouvel angle plutôt agréable, il y a tout de même des changements qui restent en travers de la gorge. Qu’il s’agisse pour vous de bonnes ou de mauvaises idées, voici tous les changements qui surprennent dans le live action Lilo & Stitch.
Pleakley et les robes : c’est fini
Premier faux pas de cette nouvelle version : les extra-terrestres n’ont plus le droit de s’habiller comme ils le souhaitent. L’agent Pleakley est assurément le spécialiste terrien le moins fiable de la galaxie, mais avait au moins le mérite de se montrer pour le moins… avant-gardiste en matière de mode. Malheureusement, les robes et les perruques synthétiques ne sont vraisemblablement plus autorisées par le Conseil Galactique.

La justification derrière ce choix ? Disney a préféré cacher Pleakley et Jumba derrière des hologrammes d’humains pour une infiltration terrienne moins cartoonesque. Un choix artistique que l’on ne contestera pas vu l’apparence des deux aliens en images de synthèses. Mais quelle tristesse de voir la drag queen intergalactique de notre enfance transformée en un touriste aux tenues toujours plus douteuses. Pourtant, le réalisateur Dean Fleischer Camp a essayé de conserver cet aspect du personnage, comme le prouvent des concept art qu’il a partagé lui-même. Difficile de ne pas associer ce changement à une crainte de “wokisme” alors que personne ne critiquait cet alien fashion victim en 2003.

Mais il est où Gantu ?
Et bien, pas là. Et certainement pour les mêmes raisons qui ont poussé à l’humanisation de Pleakly et Jumba. Les aliens en images de synthèse sont plus flippants qu’amusants, et ce live action a commencé son parcours comme un projet Disney+ avec un budget plus limité. Alors, pourquoi s’embêter à modéliser un antagoniste géant quand on peut transformer un personnage existant en grand méchant ? Résultat des courses, le personnage de Jumba perd tout le développement scénaristique qui faisait son charme et Lilo se retrouve avec un oncle extraterrestre en moins.

Quitte à appliquer tant de changements, n’aurait-il pas été plus judicieux d’introduire le personnage du docteur Hamsterviel, le rongeur diabolique de Stitch ! Le film et la série animée qui a suivi ? La petite créature aurait pu être intégrée plus aisément, et ses motivations sont identiques à celles du nouveau Jumba : utiliser ses créations pour renverser la Conseillère Intergalactique et régner sur l’univers. Dommage.
Plus de personnages mais moins de profondeur
Le live action Lilo & Stitch nous présente deux nouveaux visages importants. En premier lieu, Tūtū n’est pas seulement la voisine rigolote de Lilo et Nani, puisqu’elle élève également le fameux David pour lequel Nani a le béguin. Malheureusement, sa présence (bien que rafraîchissante) éclipse presque totalement la présence de David.

Le même constat est applicable à la nouvelle assistante sociale, madame Kekoa, un personnage créé pour offrir un rôle à l’interprète originale de Nani, Tia Carrere. Du fait, Cobra Bubbles relève plutôt d’un personnage secondaire dans cette version : voilà encore un bon élément remplacé par un autre.

La magie de Disney ne peut rien contre les services sociaux
Parce que Ohana s’arrête là où les lois commencent. Les équipes du film ont pris la définition de “live action” un peu trop au sérieux, au point de faire définitivement perdre à Nani la garde de Lilo. Car oui, même si vos objectifs n’ont pu être remplis à cause d’une invasion extraterrestre : la protection de l’enfance ne fait pas exception.
Les pauvres sœurs se retrouvent donc séparées, mais aucun souci pour le respect du dicton de Ohana. Pour que personne ne soit abandonné ni oublié, Disney a eu l’idée d’intégrer un pistolet à portails qui permet à Lilo et Nani de se retrouver. Pratique puisque cette version de la sœur aînée quitte Hawaii pour continuer ses études à l’autre bout des États-Unis. Autant dire que la morale familiale originale est sauvée de justesse.
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