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Twitch, YouTube, Kick : quelle plateforme pour quels avantages ?

Décryptage des avantages et des inconvénients des principales plateformes de livestream.

La popularité des streameurs est actuellement à son paroxysme. Les influenceurs ont trouvé un nouveau moyen pour interagir avec leur communauté tout en créant du contenu grâce aux plateformes de streaming. Mais alors que Twitch a longtemps régné en maitre dans ce domaine, le roi sent sa couronne glisser lentement. Maintenant que le métier de streameur est de plus en plus légitime aux yeux du public, ils sont de plus en plus nombreux à se lancer et à croire en une perspective de rémunération stable.

Ce n’est évidemment le cas que pour une poignée d’entre eux, parfois devenus millionnaires grâce aux plateformes. Tous se lancent désormais dans la course du livestream, même les plateformes historiques de création de vidéo telle que YouTube, avec des promesses plus ou moins avantageuses pour ceux qui désirent vivre de leur passion. Kick a fini de mettre un coup de pied dans la fourmilière récemment en proposant un modèle si différent de celui de Twitch que des vagues de créateurs ont entrepris une migration.

La rémunération ne définit cependant pas tout ce qu’un streameur peut attendre d’une plateforme. Lorsqu’on veut en faire son métier, il est important de regarder l’environnement de travail dans lequel on évolue, s’il y a des possibilités d’évolution et à quelles conditions les créateurs doivent obligatoirement adhérer. Mais alors, entre Twitch, YouTube et Kick, quelle plateforme est la plus intéressante et sur quels plans ?

La rémunération

Entrons dans le vif du sujet en parlant argent. Si beaucoup se lancent dans le livestream pour y faire carrière, il faut savoir que ceux qui peuvent réellement en vivre sont extrêmement peu nombreux. Il existe actuellement 3 manières de gagner de l’argent sur n’importe quelle plateforme : les dons, les abonnements et la publicité. Mais pour que ces dernières puissent vivre aussi de vos diffusions, elles récoltent souvent une part sur les revenus qui vous générez.

Twitch se place en bas du classement avec une répartition peu généreuse. Récemment, l’entreprise a uniformisé la rémunération de tous ses streameurs sur la base du 50/50. Cela concerne principalement les revenus liés aux abonnements (appelés subs). Certains adhérents au programme Partenaire Plus peuvent bénéficier d’un partage à 70/30 ce qui est plus avantageux, sous certaines conditions. Récemment, la firme a assoupli ses attentes et a même introduit un nouveau système à 60/40. Cependant, ces deux derniers pourcentages ne sont pas une réalité globale sur Twitch. On ne retiendra donc que le premier chiffre annoncé.

Suite à certaines décisions prises par la plateforme d’Amazon, de nombreux streameurs ont dit adieu à la plateforme pour se tourner vers YouTube. En effet, la filiale de Google propose une rémunération un peu plus avantageuse, à raison de 70/30 pour tout le monde. Les méthodes pour générer de l’argent sont exactement les mêmes que celles de son confrère, il faut néanmoins rappeler que l’audience est généralement plus basse que sur Twitch. Il s’agira d’une plateforme privilégiée par ceux qui ont déjà une communauté en place capable de les suivre.

Mais sur le secteur des gains financiers, personne ne fait mieux que Kick. En effet, la firme propose un taux de rétribution record, à hauteur de 95/5 pour tout le monde et presque sans condition, ou en tous cas beaucoup plus faciles à atteindre que celles de Twitch, son concurrent le plus direct. La plateforme proposerait même un programme pour les plus petits créateurs, les rémunérant avec un taux horaire fixe. Cette base restera-t-elle intacte une fois l’objectif d’utilisateurs atteint ? Nul ne le sait, mais beaucoup en profitent avant qu’il ne soit trop tard.

La rémunération en 3 chiffres

  • Twitch : entre 50 % et 70 % des bénéfices
  • Youtube : 70 % des bénéfices
  • Kick : 95 % des bénéfices

Kick est la plateforme la plus rentable pour les streameurs… pour l’instant. Le système peut changer à tout moment comme Twitch l’a fait auparavant.

Les contenus non autorisés

Outre la rémunération, l’environnement de travail est une des composantes les plus importantes. Pour cela, il y a un certain nombre de règles à respecter sur chaque plateforme, pour s’assurer de fournir un endroit sûr aux utilisateurs, parfois mineurs. On rappelle que chacune des plateformes en ligne est accessible à partir de 13 ans. Dans ce domaine, Twitch a les conditions les plus strictes. L’exception reste les maillots de bain qui ne sont autorisés que dans une catégorie précise du service.

Nous n’autorisons pas les streamers à être nus partiellement ou intégralement, y compris concernant les organes génitaux ou le fessier. Nous n’autorisons pas non plus les streamers à laisser entendre ou suggérer qu’ils sont entièrement ou partiellement nus, y compris, mais sans s’y limiter, à couvrir les seins ou les parties génitales avec des objets ou des barres de censure. Montrer le contour des organes génitaux n’est pas autorisé, même s’ils sont couverts. […] Pour les personnes se présentant comme des femmes, nous vous demandons de couvrir vos mamelons et le dessous du buste. […] Tous les streamers doivent couvrir la zone s’étendant de la taille au bas du bassin et des fesses.

Dans les conditions générales de YouTube, on peut lire que seuls les contenus “sexuellement gratifiant” et “à caractère pornographique” sont strictement interdits sur la plateforme, mais aucune mention n’est faite à propos de la nudité en particulier. On garde cependant à l’esprit que la plateforme se réserve le droit de démonétiser, imposer une limite d’âge ou supprimer une vidéo en fonction du degré de nudité ou sexualité montrés. La réalité est que bon nombre de créateurs rencontrent les mêmes difficultés que sur Twitch.

Kick de son côté, est une plateforme créée par… Le propriétaire du site de casino en ligne Stake. Le service vient donc d’un milieu déjà controversé. C’est pourquoi les gérants ne s’embarrassent pas d’autant de règles que Twitch et YouTube. Pour la nudité, on peut lire dans les conditions d’utilisation :

Veuillez éviter les hauts et les bas de micro-bikini. Les underboobs sont acceptables si le le reste du soutien-gorge couvre 70 % de la poitrine, y compris le mamelon. Les organes génitaux doivent être entièrement couverts. Ne faites pas la promotion de vos sites hors plate-forme dans les titres de votre stream. Évitez la lingerie.”

Du reste la plateforme autorise la consommation d’alcool, l’ivresse, les jeux d’argent ainsi que d’autres comportements modérés et même bannis sur Twitch et/ou YouTube. En ce qui concerne la musique, toutes les plateformes respectent scrupuleusement les consignes de la DCMA, vous devrez donc utiliser des titres libres de droits.

Les contenus autorisés en bref

  • Twitch : Aucune nudité, pas de musique copyrightée, pas d’alcool
  • YouTube : Pas de pornographie, nudité “acceptée”, mais réglementée, pas de musiques copyrightées, pas d’alcool
  • Kick : Pas de pornographie, nudité déconseillée, pas de musique copyrightée, alcool autorisé

Kick est la plateforme la plus libre du trio, avec peu de contraintes en termes de contenu présenté.

La protection des usagers

Interdire certains contenus c’est une chose, mais la protection de ses utilisateurs passe aussi par l’étape de modération. Sur Twitch, elle est omniprésente. Pour empêcher la diffusion de haine sur le web, mais aussi la propagation de sujets sensibles, la plateforme mise sur une artillerie complète d’outils visant à modérer les comportements de chacun. Bots détecteurs, blocage de comptes, mise en sourdine ou encore la désignation de modérateurs : l’arsenal de la filiale d’Amazon permet théoriquement de streamer en sécurité. Tout n’est cependant pas sans faille, et les créateurs se plaignent parfois d’un côté arbitraire.

Kick, qui se place aux antipodes, a pour mot d’ordre la liberté la plus totale, sans limite ou presque. Il existe des outils vous permettant de filtrer certains mots clés (insultants par exemple), de modérer vous-même votre chat ou de bloquer des utilisateurs. En revanche, la partie automatique est quasi inexistante. Le PDG de l’entreprise avait d’ailleurs expliqué promouvoir le dialogue et le contexte. Plutôt que de bannir ou encore punir, elle laisse les présumés coupables s’exprimer sur leurs intentions, ce qui peut souvent être en défaveur des personnes touchées.

Il est aussi vrai que Kick récupère les bannis de Twitch, ceux accusés d’agressions sexuelles, de harcèlement, mais aussi de racisme, d’antisémitisme et d’homophobie. Tous ces comportements sont autorisés sur la plateforme contrairement à celle d’Amazon donc on ne peut garantir que toutes les communautés seront bien accueillies sur Kick. La firme se vante d’ailleurs d’attirer les éléments problématiques de son concurrent.

YouTube joue, lui, encore dans une autre cour. Un peu à part, la plateforme possède des filtres de contenus efficaces, mais une modération à revoir. Les plus grands déferlements de haine ne se trouvent de toute façon pas sur ce réseau, mais il est bon de noter qu’il est possible de réserver le chat à ses abonnés, de le désactiver complètement, ou encore rapporter les comptes problématiques.

La diffusion

Dans le domaine de la multidiffusion, le grand gagnant de ce comparatif est Twitch. En effet, le réseau permet de diffuser son live sur d’autres plateformes en temps réel, ce qui permet de toucher une bien plus grande audience en une seule fois. C’est la seule qui propose ce genre de service sans passer par des logiciels compliqués, donc c’est un avantage de taille. En termes d’assistance au stream c’est aussi la plateforme qui possède le plus d’outils, notamment grâce à son Twitch Studio.

Dans une ambiance plus conviviale, Twitch profite aussi des avantages d’appartenir à Amazon. Il est possible, si vous êtes abonnés Prime, de lancer des Watch Party pour regarder des contenus Prime Video avec les spectateurs qui possèdent aussi un compte Prime. C’est un atout indéniable que les autres plateformes ne pourront jamais obtenir.

En revanche, Twitch ne permet pas de garder ses précédents lives, à moins de passer par l’astuce très utile des temps forts. Cela vous permet d’enregistrer vos lives ou une partie seulement de manière manuelle, puis de les regrouper en playlists personnalisables avec miniatures. La plateforme possède également un paramètre vous permettant de limiter l’accès aux rediffusions et clips. Seules les personnes qui sont sub pourront y accéder, contrairement aux autres qui ne pourront que visionner vos diffusions en direct.

Sur YouTube, cela se fait de manière absolument automatique. En effet, lorsqu’un live est terminé, la plateforme vous propose d’enregistrer sa rediffusion, qui devient alors une vidéo classique. Il est bien évidemment possible de créer des playlists qui seront visibles dans l’onglet correspondant et par tous les utilisateurs de la plateforme, qu’ils aient un compte ou non.

Kick a un fonctionnement similaire à Twitch, avec des rediffusions disponibles temporairement ainsi qu’un système de clips assez intuitif.

La diffusion en bref

  • Twitch : clips, rediffusions temporaires, multidiffusion, Twitch Studio, Watch Party
  • YouTube : rediffusions automatiques et pérennes
  • Kick : clips, rediffusions temporaires

Diffuser sur Twitch vous permet, grâce à la multidiffusion de connaitre quelle plateforme vous convient le plus. C’est aussi la plateforme qui possède le tableau de bord le plus complet.

Et TikTok dans tout ça ?

Plus connue pour ses vidéos courtes et engageantes, TikTok est devenu un véritable couteau suisse. En quelques mois seulement, le réseau social chinois s’est hissé au rang d’ovni dans le domaine des lives, appelant à se démocratiser à toutes les populations, toutes les perspectives et tous les thèmes.

Pour lancer un live sur TikTok, il ne vous faudra que 100 abonnés. Puis, vous récoltez un pourcentage sur le nombre de cadeaux que les spectateurs envoient. S’il est très pratiqué, c’est parce que le live TikTok est d’une simplicité absolue. Puisqu’ils sont généralement regardés sur smartphone, les fans ne s’attendent généralement pas à avoir une énorme qualité en termes d’image, ce qui est un bon point pour la rapidité de diffusion et l’économie sur le matériel.

De plus, le fonctionnement à base de scroll facilite la visibilité de n’importe quel stream, même si ceux qui obtiennent le plus d’interactions avec les spectateurs sont mis en avant par l’algorithme. Ils ne requièrent presque aucun réglage et peuvent se lancer très rapidement. Les lives sur TikTok permettent surtout de récolter les petites sommes envoyées par les utilisateurs, sous forme de cadeaux payants. D’autres dispositifs (matchs, lives en duo, etc) existent pour booster cette fonctionnalité et ainsi attirer les créateurs.

Aujourd’hui, la rémunération est variable sur la plateforme, ainsi que la visibilité des influenceurs. On sait néanmoins que certaines stratégies, lorsqu’elles ont le vent en poupe, peuvent rapporter gros. C’est actuellement le cas des lives matchs et de la trend NPC, ces diffusions où le créateur se fait passer pour un personnage de jeu vidéo. Ses actions sont dictées par les cadeaux des spectateurs ce qui les pousse à dépenser.

Dailymotion, l’outsider prépare son retour en force

La plateforme à laquelle on pense certainement le moins est pourtant sur le marché depuis très longtemps. Dailymotion s’est toujours posé en concurrent direct de YouTube, à une époque où les services du genre étaient extrêmement peu nombreux et pas vraiment axés sur des perspectives de carrière. Au lieu de couler, la plateforme s’est récemment réinventée en mettant en lumière ses possibilités de création, mais aussi ses avantages en termes de rémunération.

Pour en profiter, il faut que le créateur ait un compte vérifié. Dès lors, il peut profiter de 50% des bénéfices générés par la publicité sur ses vidéos, et s’octroyer un bonus entre 100 et 10 000 euros en fonction de l’engagement des spectateurs sur le contenu exclusif à la plateforme. C’est un bonus qui peut faire rêver. Cependant la plateforme est encore assez opaque sur le pourcentage de rémunération de ses créateurs. On peut imaginer qu’il se situe entre 50 et 70 % comme ses principaux concurrents.

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