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[Test] Citroën Ami – 100% ëlectric : une voiture électrique entre deux mondes

En lançant une voiturette électrique à prix canon, design étonnant et marketing très poussé, Citroën jette un pavé dans la mare. À son volant, nous avons cherché à comprendre quel pourrait être l’usage judicieux de cet étrange engin de mobilité.

Comme de nombreuses personnes croisées dans la rue lors de notre parcours d’essai dans Paris, vous avez probablement déjà entendu parler de ce petit engin signé Citroën, vendu en ligne, sur le site de la marque, chez certains concessionnaires et chez Fnac ou Darty.

Et comme elles, vous tournerez forcément la tête quand vous en verrez une passer. Car ce « pot de yaourt » format XXS est tout sauf banal. C’est même déjà une question de vocabulaire : la marque française préfère le terme objet plutôt que voiture et en effet, il s’agit d’un quadricycle à moteur, conduisible dès 14 ans sans permis (BSR en poche) et limité à 45 km/h (ce qui n’est pas anodin, nous y reviendrons). Son nom officiel un peu long est symptomatique du gros travail marketing effectué autour de l’engin : Citroën Ami – 100% ëlectric. Car Citroën joue sur le côté sympa de l’engin, avec ce nom décliné à volonté avec des jeux de mots (my Ami pour des packs de personnalisation, Ami Ami pour le modèle de base…).

Il a des airs de gros jouet avec sa carrosserie en plastique, symétrique entre l’avant et l’arrière qui utilisent les mêmes pièces, tout comme les portes qui du coup, s’ouvrent chacune dans un sens différent. Tout est fait à l’économie et ça se voit bien, mais pour autant, on ne peut pas dire que l’ensemble donne l’impression d’être bâclé. Les portes font un bruit rassurant quand on les claque, l’intérieur semble costaud et il n’y a pas de bruits parasites quand on roule. Mais tout est basique dans cet engin fabriqué dans l’usine du groupe au Maroc : plastiques bruts, structure du toit apparente, sièges en mousse (très) dure, sangle en tissu pour ouvrir et fermer les portes…

Des packs d’accessoires (compter 400 €) à monter soi-même sont disponibles pour améliorer l’ordinaire à coups d’enjoliveurs de roues et d’autocollants colorés (une seule teinte de carrosserie gris bleuté au programme), voire de films de « covering » complet, comme les 20 autos exposées devant le centre d’essai presse, avec des vues d’artistes représentant les 20 arrondissements de Paris. Dans l’habitacle aussi, il faut passer par la case accessoires pour s’offrir des bacs de rangements, filets de maintien ou un support de smartphone, pourtant indispensable : pas d’autoradio (une enceinte Ultimate Ears Boom 3 personnalisée se charge de la sono pour 149 €) ni bien sûr de navigation intégrée au programme. Un simple écran affiche juste la vitesse, l’autonomie restante et le kilométrage total. Le toit panoramique est, lui, de série, mais sans store, il transforme l’auto en verrière l’été. Cela fera partie des accessoires indispensables, tout comme le rétroviseur intérieur (!) ou des mousses de sièges un peu plus souples. Il faudra aussi acheter un dongle spécifique DAT@MI (52 €) pour connecter l’auto avec l’application mobile My Citroën. Elle permet de consulter à distance l’autonomie, l’état de charge et le temps restant pour une charge à 100%. L’appli permet aussi la localisation des bornes de recharge publiques avec Free2Move Services.

Bref, de quoi alourdir l’addition alors que le modèle de base est vendu à un prix canon de 6 900 €, auquel il faut retrancher 900 € de bonus écologique, soit 6 000 €, à peu près le double d’un scooter électrique, et moins de la moitié d’une voiturette électrique de la gamme d’un spécialiste du genre comme Aixam. Et c’est aussi un tiers de moins que la Renault Twizy. L’Ami peut aussi être louée à partir de 19,99 €/mois (avec un gros premier loyer de 2 641 €, bonus écologique déduit, sur 48 mois). Une livraison à domicile avec mise en mains par un « product genius » peut être choisie (200 €) et l’assurance est limitée à 270 €/an. Enfin, l’Ami est disponible dans la flotte d’autopartage du groupe PSA à Paris, Free2Move, mais avec un tarif trop élevé de 0,39 cts/min (sans abonnement), égal aux autres véhicules disponibles (Peugeot Ion ou e-208). C’est surtout un bon moyen de l’essayer tranquillement, à partir de 16 ans.

Au volant de l’Ami

Alors, quelles sensations a-t-on au volant d’un tel engin ? Eh bien, passé une petite période d’adaptation, on se sent bien dans ce semblant d’auto ! Certes, les 6 kW du petit moteur ne donnent pas des accélérations très fortes, mais cela suffit bien pour s’intégrer dans le trafic parisien en douceur, à la manière d’un Cityscoot par exemple pour le côté performance. Il suffit souvent de lever le pied et profiter ainsi du freinage régénératif pour arrêter à un feu cet engin de moins de 500 kg. La direction non assistée est légère et l’engin, tout petit (2,41 x 1,39 m) se montre très maniable. On peut ainsi faire facilement demi-tour dans une rue sans manœuvrer et se faufiler dans le trafic dense. Mais attention à ne pas s’égarer dans une rampe d’accès du périphérique : avec 45 km/h maxi, il est interdit à l’Ami… Voilà qui limite l’usage aux centres villes, mais aussi aux petites distances à la campagne ou sur un lieu de villégiature. Les profils de clientèle potentielle sont d’ailleurs très divers, des ados aux retraités, en passant par des usagers urbains ou des flottes professionnelles. Dans tous les cas, il faudra bien un endroit pour la recharge. La petite batterie de 5,5 kWh offre jusqu’à 70 km d’autonomie et sa charge se fait en 3 h sur une prise normale ou une prise publique (moyennant l’usage d’un adaptateur type 2).

Le confort de l’Ami est correct, du genre ferme, et les sièges au revêtement décidément trop raide n’aident pas à arrondir les angles. La tenue de route se montre franchement rassurante, tout comme le freinage. Il faut dire que les trains roulants utilisent certains éléments de la gamme du constructeur. Le bruit du petit moteur électrique fourni par Valeo est très présent, mais pas vraiment désagréable. L’habitacle est étonnamment vaste et lumineux et deux passagers seront à l’aise. Il y a un espace profond devant le siège droit pour poser un bagage cabine (pas de coffre ici). Les fenêtres s’entrouvrent pour aérer et un chauffage rudimentaire est présent, très bruyant.

Question sécurité, rappelons que l’Ami n’est pas une voiture et donc, pas sujette aux mêmes contraintes d’homologation. Pas d’ABS ni ESP, pas de crash-tests ni airbags. Bref, s’il est plus sûr de rouler dans une « boîte » que sur un deux-roues, la résistance en cas de choc sera très limitée.

Découvrez notre vidéo de la Citroën Ami

Où l’acheter ?

Cette Citroën Ami est vendue en ligne, sur le site de la marque, ainsi que chez certains concessionnaires, mais également chez Fnac ou Darty !

Caractéristiques techniques de la Citroën Ami – 100 % ëlectric

  • Longueur : 2,41 m
  • Largeur : 1,39 m
  • Hauteur : 1,52 m
  • Diamètre de braquage : 7,2 m
  • Poids à vide : 485 kg
  • Puissance : 6 kW
  • Transmission : 1 rapport
  • Vitesse maximale : 45 km/h
  • Capacité de la batterie : 5,5 kWh
  • Autonomie (norme WMTC) : 75 km
  • Temps de charge : 3 h sur une prise standard
  • Prix : à partir de 6 900 €
  • Bonus écologique : 900 €
  • Garantie : 2 ans km illimités (batteries : 3 ans ou 40 000 km)

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Notre avis

Dans le trafic urbain, l’Ami sera victime des bouchons et devra trouver un emplacement de stationnement : il ne s’agit pas d’une solution miracle en comparaison des engins de mobilité individuelle (trottinettes, vélos électriques, scooters…). Mais pour autant, elle a ses atouts, protégeant des intempéries pour des parcours effectués de manière plus rassurante avec une carrosserie autour de soi, et loin des foules des transports en commun. Pour d’autres usages réduits dans un périmètre local, elle trouvera certainement sa place aussi, face à des voiturettes bien plus onéreuses. En tout cas, voilà une addition intéressante au monde de la mobilité, bien pensée et commercialisée. Un millier de commandes seraient d’ores et déjà passées, early adopters fortunés en tête. Reste à voir si elle saura toucher un public plus large.
12 commentaires
  1. pourquoi pas la meme avec un siege en plus ? y a pleins de familles avec 1 enfants et qui n’ont besoin que d’une petite voiture electrique.

  2. J’aimerais savoir quelle population ce genre de “gadget” va t’il intéresser…
    Trop cher pour les plus précaires d’entre nous et trop ridicule pour les plus aisés qui auront les moyens de se déplacer autrement…

  3. Voilà un vrai truc de beaufs. Je ne pense pas que ça marche tant que ça. La Twizy de Renault a un succès très mitigé et même si cette Citroën Ami est moins chère que les Aixam et les Ligier, je crains que la voiture sans permis, ça soit déjà du passé sinon les autres constructeurs automobiles suivraient. Or ce n’est pas le cas. La preuve, l’E-rak d’Opel n’a jamais vu le jour au delà du prototype. Pire encore, l’E-road de Toyota n’est un vrai flop. L’avenir est, je pense aux vélos électriques bsue l’on aperçoit de plus en plus au détriment des voitures devenues trop chères à l’achat et à l’entretien et peut-être aussi par peur d’être stigmatisé. En attendant, je pense que les constructeurs de voitures traditionnelle s devraient en plus des Vae se pencher sur les vélo mobiles plus écologiques et beaucoup moins chers à l’usage et à l’entretien (électrique et pas d’assurance obligatoire) que lesles voitures sans permis.

  4. Moi je préfère largement voir mon gosse qui aura 14 ans l’année prochaine avec ça pour aller au collège, qu’un scooter. Sécurité, confort. C’est valable à partir de 14 ans. BSR en poche. Vivant en zone légèrement rurale, il sera bien mieux à l’abris et protégé physiquement pour faire les 4 km qui le séparent du collège. Route trop dangereuse pour être effectuée en vélo ou autre. Voici le public visé, entre autre.

  5. Moi j’attends la grande soeur avec impatience, 85 km/h, même autonomie, 3/4 places, rabatables à l’arrière pour un peu de volume. Bref une sorte de remake de la 2cv. Pas besoin de tape-à-l’oeil, mais de l’utilitaire pour les 95% du temps où cela suffit (boulot, courses, enfants).
    Allons plus loin et rêvons un peu. Mr michu arrive à son travail de bon matin et branche son automobile sur le parking, à une des prises alimentées par des énergies renouvelables (éolien/photovoltaïque/autre) si les conditions le permettent, par le secteur sinon. Entre la recharge à la maison, et cette recharge au travail, la capacité de la batterie (tout comme son poids et son impact de retraitement) reste limitée.
    Ce minimalisme utile est IMHO l’avenir proche.

  6. En fait vous vous trompez sur bien des points. C’est un fait, elle marche au vu des commandes, est-ce que cela va durer ? Une question à laquelle seul l’avenir répondra. Concernant le marché de la VSP, il est justement en pleine progression, une petite recherche internet vous proposera bien des articles sur ce sujet. Kia a d’ores et déjà annoncé vouloir sortir un modèle qui concurrencerait la Citroën AMI. Quant à la Toyota I-road, elle est conduisible à partir du permis B et vient à peine de sortir, laissons-lui le temps de s’installer ou non avant d’emmètre un jugement hâtif. Je vous rejoins sur les vélos électriques, cependant la n’est pas le sujet, les voitures n’ont pas vocation à remplacer les vélos et la réciproque est juste également.

    À mon sens Citroën répond ici à une véritable demande et propose un produit en phase avec son époque (le Twizzy est peut être arrivé un peu trop tôt et un peu trop cher…).

  7. Mais ils font vraiment de la ***** les constructeurs. Sortir un véhicule pour la ville, alors que de plus en plus de ville tendent à éliminer à la voiture de leur centre voire de leur périphérie. Il faut désormais s’attacher à travailler sur l’autonomie de la batterie qui est la seule variable intéressantes. La voiture, on l’a prends désormais pour partir en vacances, loin, et non pour faire ses courses ou aller au travail. A titre personnel, je passe mes vacances à 600 Km de chez moi … si je dois faire le trajet en deux jours, la voiture 100% électrique ne me sera pas accessible. Éventuellement une voiture hybride. Il faut aussi travailler sur une batterie interchangeable entre les constructeurs et facilement. Ne peut on pas, avec les technologies actuelles créer des Station non pas de recharge mais de changement de batterie. En gros j’arrive à la station, un bras récupère ma batterie vide, en met une pleine et je repars. Ma batterie sera recharger dans la station (Par un système non polluant : solaire, éolienne, …). C’est ça l’avenir, et non des véhicule pour la ville)

  8. Je suis désolé mais non, la voiture on ne la “prends pas que pour partir en vacances”.
    Je ne sais pas dans quel monde vous vivez…

    Moi je prends la voiture pour aller travailler, cela me coute très cher mais je gagne a peu près 1h de trajet par jour que je perdrais si je prenais le train/métro/etc…
    Le temps que je gagne avec ma voiture n’est pas négligeable.
    Même les gens les plus bobo-écolos que je connaisse (et que je respecte) ne peuvent se permettre de ne pas utiliser leur voiture.

    Les transport en commun c’est bien, mais que faites vous de la liberté de partir a l’heure que vous souhaitez, ou d’aller dans des endroits non desservis?

    Avec votre vision, si je la comprends bien, on doit rester coincé dans notre ville et subir les contraintes des transports en commun (car oui même le transport en commun le moins contraignant sera toujours plus contraignant qu’une voiture) et ne s’autoriser a partir en vacances 1 ou 2 fois par ans, c’est triste…

  9. Je me suis mal exprimé, mon but n’est nullement d’éradiquer la voiture en ville, je suis totalement contre la vision d’Hidalgo et consort. Mon propo était plutôt de trouver idiot le fait de développer une voiture UNIQUEMENT pour la ville (Compte tenu de la vitesse et de l’autonomie). Si vous aez besoin de votre véhicule au quotidien pour faire 1h de trajet, je vous comprends et donc cette voiture pour “hyper-centre ville” n’est donc pas pour vous non plus. Il faut désormais développer des voitures identiques à celles existantes (toutes les gammes) mais ou la propulsion n’est qu’électrique et avec une autonomie nécessaire pour partir en vacances à 1000Km, ou pour les besoins quotidiens, sans avoir besoin de la recharger en permanence, et si une recharge doit être faite, elle doit être ultra-rapide voire avec un simple changement de batterie, comme quand on passe à la station service.

  10. Je vois mal des gosses de 14 ans sans permis et sans notion de conduite préalable débouler avec ça dans les villes un peu importantes. Si le stationnement n’est pas gratuit cela ne présente que peu d’intérêt pour les urbains déjà soumis au stationnement résidentiel.

  11. Et vous pensez aux handicapés, c’est peut être mieux que les scooters, aux moins on ai à l’abri et on a plus de km !

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