Le Shark Detect Pro est également bourré de capteurs mis au service d’un mode automatique : détection de la quantité de poussière aspirée, du type de sol, des plinthes et des zones sombres. Le tout pour un tarif inférieur à 400 euros. Sur le papier, il est plus qu’attrayant. Voyons ce qu’il en est sur le terrain.
Chez Shark, Detect Pro désigne en fait une gamme composée de deux modèles. Le plus complet, le Detect Pro IW3611EU (celui que nous avons testé) est livré avec une base assurant l’évacuation automatique de la poussière. Tandis que le modèle d’entrée de gamme Detect Pro IW1611EU fait l’impasse sur cette fonction (il coûte 100 € de moins). Sinon, ils présentent exactement les mêmes caractéristiques et les mêmes accessoires, à savoir une brosse principale et un petit accessoire deux-en-un.
Compact malgré l’auto-évacuation
On pourrait craindre qu’une base qui sert à la recharge et à l’évacuation automatique de la poussière soit particulièrement imposante. Bonne surprise, il n’en est rien. Shark a réussi à conserver des dimensions tout à fait correctes, d’autant que l’aspirateur est spécialement fin. Après chaque utilisation, la poussière est automatiquement aspirée dans la base, dans un collecteur de 2 L, sans sac. Il ne sera donc pas nécessaire d’acheter des consommables. Cette fonction est efficace puisque le contenu du collecteur est totalement vidé en environ 15 secondes. De plus, le collecteur se referme automatiquement après la vidange, si bien que l’aspirateur est tout de suite prêt à être réutilisé.
Le fabricant a aussi équipé la station d’un astucieux mode silence, qu’on enclenche en pressant un bouton sur lequel figure une lune. Il désactive tout simplement l’évacuation automatique.
La fonction de vidange automatisée permet à Shark d’affiner et d’alléger son aspirateur sans que cela soit trop contraignant. En effet, le Detect Pro est tout fin et dispose donc d’un petit collecteur, qui contient seulement 0,42 litres. Il peut se remplir assez rapidement, surtout si on aspire des poils d’animaux ou des cheveux par exemple. Mais le fait qu’il se vide simplement en le posant sur la base contrebalance cette contrainte. Nous aurions toutefois aimé qu’il soit plus facile d’installer l’aspirateur sur sa base. En effet, celui-ci disposant d’un bras flexible, une charnière est positionnée sur la partie haute du tube d’aspiration. Or, pour placer l’aspirateur sur la station, à quelques centimètres près, il y a tout juste la place entre la charnière et le collecteur pour l’y faire rentrer. Cela aurait pu être plus pratique.
Dès qu’on commence à le manipuler, le Detect Pro ne donne pas d’impression de fragilité mais les plastiques sont de qualité moyenne. Un peu de jeu et quelques grincements se font ressentir quand on le manipule, notamment le raccord du tube à l’aspirateur à main et la charnière du bras flexible. Rien de surprenant pour un appareil rempli de technologies et de fonctionnalités vendu à ce prix.
À l’usage, des choses pratiques et d’autres moins
On apprécie la finesse de cet aspirateur qui se faufile facilement partout, y compris sous les meubles, ce qu’on peut faire encore plus facilement grâce à son bras flexible – même si dans ce cas on perd un peu de « contrôle » dans les gestes et les manipulations. Mais cela reste assez pratique. Il est également léger, que ce soit en mode aspirateur (moins de 3 kg tout équipé, le poids étant principalement porté sur la brosse donc vers le sol) ou aspirateur à main (environ 1,3 kg).
En revanche, il a quelques défauts qui nous ont un peu ennuyé au quotidien. D’abord, sa brosse principale a tendance à se bloquer en position relevée, alors que l’aspirateur ne dispose pourtant pas de position de parking et ne tient pas debout tout seul. Dès qu’on le rapproche un peu de soi, par exemple pour aspirer dans un petit espace, la brosse se relève et reste dans cette position. On doit régulièrement l’abaisser en y posant le pied.
Les commandes ne sont pas bien complexes puisqu’elles se composent de seulement deux boutons : un bouton de démarrage et l’autre pour changer les modes, qui sont au nombre de trois (éco, auto et boost). Ils sont placés au niveau de l’écran circulaire et on peut y accéder avec le pouce. Dommage que le bouton de démarrage manque de réactivité. Il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois pour démarrer l’aspirateur.
Ensuite, si l’écran est parfaitement lisible, il y manque certaines informations, à commencer par l’autonomie, qui n’est pas renseignée de manière précise et cela manque. Elle est indiquée par quatre bâtonnets qui s’éteignent successivement au fil du déchargement. Pendant le chargement de la batterie (qui est amovible, ce qui est un bon point), l’indication est encore plus imprécise. L’état de la charge est seulement indiqué par une unique diode clignotante qui change de couleur (jaune, vert, blanc puis éteinte) sur le coin droit de la batterie.
Pour finir, même si cela ne nous a pas gêné outre mesure, il faut savoir que cet aspirateur est assez bruyant, en particulier en mode turbo (sans surprise).
Un mode auto qui nous laisse sceptique
D’un point de vue technologique, c’est par son mode automatique que le Detect Pro se distingue, l’aspirateur renfermant en effet de nombreux capteurs. Pour rappel, il détecte : le type de sol (pour augmenter la vitesse de rotation de sa brosse sur la moquette), la quantité de déchets (pour augmenter la puissance d’aspiration), les bordures (quand il longe un meuble ou une plinthe, la puissance d’aspiration est doublée) et les zones sombres (pour ajuster l’éclairage de la brosse).
Commençons par la détection de zones sombres. Elle fonctionne puisque nous voyons clairement la différence d’éclairage selon la luminosité dans la pièce. Mais nous avons souvent trouvé l’éclairage un peu léger, voire à peine visible, surtout dans les pièces éclairées. Sur les sols foncés, un peu de lumière peut être bien utile ; dommage de s’en priver alors que cette fonction est présente sur l’appareil.
Les autres capteurs (bordures, type de sol et déchets) fonctionnent et s’avèrent plutôt réactifs. Entre le moment où l’aspirateur détecte l’aspiration d’une quantité de déchets plus importante et l’augmentation de puissance, le délai ne nous a pas semblé énorme. Un anneau lumineux coloré sur l’écran indique si le sol est propre (bleu), sale (orange) ou très sale (rouge). Le même code couleur est reporté sur la brosse, ce qui est bien pratique.
Néanmoins, l’augmentation de l’aspiration se déclenche très souvent – quand on aspire un peu plus de déchets évidemment mais aussi dès qu’on longe des murs, des meubles ou des obstacles. Ce qui a pour effet de faire fondre l’autonomie de la batterie, surtout dans les espaces très meublés. Dans notre cas, dans ce mode, nous n’avons pas réussi à nettoyer la totalité de notre appartement d’environ 70 m2 (ce qui est plutôt rare lors de nos tests d’aspirateurs balais). Dommage, pour l’utilisation des capteurs c’est « tout ou rien » : soit on se passe du mode auto, soit on en profite en acceptant que dans les espaces encombrés, l’autonomie s’en trouve vraiment réduite. D’ailleurs, nous avons aussi regretté que le Detect Pro démarre systématiquement en mode auto, même si on le stoppe seulement pendant quelques secondes.
L’autonomie dépend beaucoup des modes
En théorie, Shark annonce jusqu’à 60 minutes d’autonomie. Mais 60 minutes, c’est en utilisant le Detect Pro comme aspirateur à main et en mode éco. Comme nous venons de l’évoquer, en mode auto, l’autonomie peut être réduite drastiquement si les capteurs détectent souvent des déchets et des bordures.
Quand on utilise l’aspirateur pour nettoyer les sols, donc avec la brosse motorisée, l’autonomie est également moins importante qu’annoncé puisqu’elle chute à 38 minutes en mode éco. Cela nous a néanmoins suffi pour nettoyer tout notre appartement – d’autant que l’efficacité du mode éco est suffisante à condition d’utiliser la brosse. Quant au mode boost, il est à réserver à quelques zones où le sol est vraiment très sale puisqu’il réduit l’autonomie à 11 minutes environ. Le mode éco est celui qui nous a semblé fournir le meilleur équilibre entre efficacité de dépoussiérage et autonomie ; c’est celui que nous recommanderions d’utiliser en priorité.
Bonne efficacité à condition d’utiliser la brosse motorisée
Shark dit avoir soigné la conception de la brosse principale, pour qu’elle soit capable de s’adapter à tous les types de sols et de ramasser tous les déchets, qu’ils soient fins ou épais. Elle est aussi équipée d’un système anti-emmêlement. Elle contribue grandement à l’efficacité de nettoyage des sols. Comme promis, elle permet d’aspirer sans problème les cheveux, les poils d’animaux ou la poussière fine ainsi que les déchets plus épais comme la litière minérale pour chat, que ce soit sur le parquet, le carrelage ou la moquette. En outre, sur les tapis et moquettes, son utilisation reste confortable puisqu’elle y glisse sans opposer de résistance. Lorsque l’aspirateur est équipé de la brosse, le mode éco suffit pour nettoyer efficacement les sols. En revanche, si on a le malheur de détacher cet accessoire, par exemple pour passer dans un espace étroit avec le seul tube, on sent un manque de puissance. Le Detect Pro peine à aspirer, même des déchets pourtant légers comme des moutons de poussière.
Quant à l’aspirateur à main, il nous a laissé sur notre faim. En effet, lorsqu’on raccorde le petit accessoire deux-en-un (constitué d’un suceur long et d’une brossette), on perd en efficacité d’aspiration. Cela suffit à récolter quelques déchets mais pas beaucoup plus. Impossible par exemple de déloger des poils d’animaux d’un coussin. Une mini turbo brosse aurait vraiment été la bienvenue. De plus, l’accessoire est vraiment étroit, ce qui limite les usages ; difficile par exemple de l’utiliser pour dépoussiérer des meubles. Dans cette configuration, avec ce seul accessoire, les possibilités d’utilisation de l’aspirateur à main restent anecdotiques et c’est bien dommage au vu de sa légèreté.
Du nettoyage à prévoir, pour l’aspirateur et la base
Le système anti-emmêlement dont est dotée la brosse fonctionne très bien. Ni les poils de chats ni nos cheveux longs ne s’y sont emmêlés, ce qui est très appréciable. De plus, elle se démonte très facilement, en appuyant sur un bouton poussoir sur le dessus.
Pour le reste de l’aspirateur, il faut prévoir le nettoyage de deux filtres : un filtre avant moteur et un filtre après moteur, qui se lavent tous les deux à l’eau. Il est recommandé de nettoyer le filtre de sortie d’air environ une fois par an. Nous confirmons qu’il s’est très peu sali lors de nos tests. De plus, il est facilement accessible. Dommage que le filtre avant moteur, qui doit être lavé plus fréquemment, soit plus difficile d’accès puisqu’il faut ouvrir le collecteur, le détacher de l’aspirateur puis en déloger le filtre (en mettant inévitablement les mains dans la poussière). Shark recommande de le laver une fois par mois. Mais il se salit beaucoup, signe que l’efficacité du système de filtration cyclonique est limitée. En effet, lors de nos tests en situation, il s’est rapidement et copieusement chargé de poussière fine. Par ailleurs, le Detect Pro étant équipé de capteurs, il faut également les nettoyer régulièrement si on veut assurer l’efficacité du mode auto. Il y en a deux sur la brosse et un autre situé au niveau du bac à poussière. En revanche, rien à dire concernant le collecteur de l’aspirateur, puisque l’évacuation automatique fonctionne très bien. Il n’est pas nécessaire de le vider manuellement ni de le nettoyer trop souvent.
La liste des opérations d’entretien n’est pas terminée car la base nécessite également un peu d’attention. La vidange du bac à poussière, elle, est assez simple puisqu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour ouvrir la trappe placée dessous et libérer le contenu. Mais la station est elle aussi équipée de deux filtres lavables pour éviter de laisser ressortir de la poussière. Là encore, le filtre de sortie d’air (caché derrière une trappe, sur le côté), se salit peu. En revanche le filtre en mousse installé juste sous le collecteur, lui, s’encrasse beaucoup. Il faut prévoir de le laver souvent. Enfin, en ce qui concerne la base, notez que Shark l’a dotée d’un système anti odeurs, qui fonctionne à l’aide d’une cartouche parfumée (la marque en livre une).
On déplore que toutes les indications d’entretien ne soient pas fournies dans le guide de démarrage rapide livré avec l’aspirateur. Quant au QR code qui devrait donner accès à la notice complète, à l’heure où nous écrivons notre test, il ne mène à rien. Des étiquettes sont collées sur l’aspirateur pour expliquer comment accéder aux filtres, ce qui est une bonne idée. Mais cela ne suffit pas pour avoir toutes les informations nécessaires (fréquence d’entretien des filtres, nettoyage de la base…).
Où l’acheter ?
Le Shark Detect Pro est disponible au prix de 349,99 euros ou 249,99 euros sans évacuation automatique (référence IW1611EU).
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