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[Critique] Steve Jobs

Steve Jobs vient de sortir dans les salles et rejoint une longue liste d’œuvres promettant de mieux comprendre l’homme qui incarnait Apple. Mais avec Danny Boyle…

Steve Jobs vient de sortir dans les salles et rejoint une longue liste d’œuvres promettant de mieux comprendre l’homme qui incarnait Apple. Mais avec Danny Boyle et Aaron Sorkin à la barre, le long-métrage tente une approche profondément différente.

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Malgré deux nominations aux Oscars, il faut bien admettre que Steve Jobs est resté assez confidentiel. La faute peut-être à une concurrence féroce, composée de The Revenant, Mad Max : Fury Road et The Big Short. Ou, plus simplement, car les oeuvres traitant de la vie du patron d’Apple se sont multipliées depuis son décès en 2011. Du sirupeux Jobs, tenu par Ashton Kutcher, en passant par l’intéressant The Man in the Machine sans oublier l’excellent travail biographique de Walter Isaacsson, nombreuses ont été les tentatives de percer le mystère entourant la figure controversée de Cupertino. C’est donc un public un peu las que Danny Boyle allait devoir convaincre. Et comme un casting solide ne suffisait pas, il s’est entouré d’Aaron Sorkin, un des seuls scénaristes qui avait réussi à rendre le monde informatique attrayant à Hollywood. Un choix qui transpire par toutes les pores du film.

Michael Fassbender Seth Rogen

Comme il l’a déjà montré dans The Social Network ou The Newsroom, Sorkin est avant tout un dramaturge. Il ne cache d’ailleurs ici plus sa nature, le film étant clairement découpé en trois actes, qui représentent chacun le lancement d’un produit et une nouvelle étape dans la vie de l’homme. Nous n’aurons pas droit à la sempiternelle succès story un peu trop propre, du garage jusqu’à la keynote 2007 que certains fans attendaient. Quitte à prendre des libertés avec l’histoire. Le scénariste se base sur des moments de gloire, ou de grande difficulté pour faire émerger une vision. La même qui a inlassablement animé un homme inflexible, cruel, mais avant tout habité.

Les joutes verbales qui composent le film ne perdent jamais en intensité. Le dialogue est ciselé, précis, presque frénétique. Dans ce flot de paroles ininterrompu entre Steve et Johanna Hoffman (son assistante), Wozniak (cofondateur génial de la société) ou Sculley (ancien patron d’Apple), le spectateur est parfois heurté par un détail, une anecdote qu’il connait sur les produits de la firme. C’est à travers ces dernières, comme un sous-entendu, que se dévoile la personnalité étriquée du créateur. Tatillon, paranoïaque, génial, Fassbender est une forteresse, fermée de toute part et inapte à la critique, qui tente sans relâche d’imposer sa vision inspirée de la simplicité et du beau. Un visionnaire empli de valeurs, qu’il oublie parfois de respecter. À la manière de ses produits.

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Ses obsessions l’empêchent de comprendre les employés, en quête de reconnaissance, qui travaillent sur ses produits. Étonnant pour quelqu’un qui a su si bien créer le désir chez des millions de personnes. “Tes produits valent mieux que toi”, lui lance Wozniak avant le début d’une conférence, comme pour souligner ce paradoxe. Cette dualité se retrouve bien sûr dans sa vie privée. Ayant naturellement souffert d’avoir été abandonné, Jobs rejette en bloc le fait d’être rapidement devenu père malgré un succès précoce, quitte à ce que sa fille revive sa propre blessure. Une cruauté à deux vitesses, évoqué comme une distorsion de la réalité, que même lui ne semble pas toujours comprendre. Son ordinateur, fruit de tant de travail et d’acharnement, se nommera pourtant Lisa.

Michael Fassbender livre probablement sa plus grande performance, devant Shame et 12 years a Slave. C’est simple, il ne tente même plus de ressembler à son modèle. Sa présence scénique est magnifiée par une sélection d’acteurs de haut vol, Kate Winslet en tête (nominée pour le meilleur second rôle). Tous arrivent à insuffler de l’épaisseur au texte de Sorkin, mais n’oublient pas de se laisser aller à des digressions malicieuses, qui font office de soupape avant le prochain round contre leur patron. Mimer les personnages existants n’a que peu d’intérêt. Seules les idées comptent.

Steve Jobs

En ne traitant qu’une partie de la carrière de Jobs, le film de Danny Boyle perturbera ceux qui s’attendaient à un biopic pur et simple. Et c’est tant mieux. Même s’il prend quelques libertés avec l’histoire, le scénario d’Aaron Sorkin s’attache à décrire une vision plutôt qu’une carrière. Un choix intelligent, appuyé par une mise en scène sobre et des acteurs brillants. Une plongée fascinante dans l’esprit d’un des entrepreneurs les plus controversés de ces dernières années.

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22 commentaires
  1. Un inventeur ? la bonne blague, un designer plutôt. CF “Le musée des arts et metiers” ou il a le mauvais gout d’apparaître Monsieur avait inventé une jolie manette qui tourne sur la grosse ipoude. Ouah respect… bon c’est deja mort.

  2. Film ennuyeux…J’ai préféré la version avec Kutcher (même si niveau critique celui de Boyle est mieux noté)

  3. J’attendrai de voir une biopic sur un quelqu’un ( Elon Musk ) ayant vraiment essayer de faire avancer le monde au lieu de le foutre encore plus dans la m*rde…

  4. J’ai bien aimé ce film qui met bien en évidence le caractère un peu spécial de Jobs.

    Les seuls points qui m’ont gêné sont les erreurs sur les dates d’arrivée des produits comme l’iPod et la tenue de Jobs pour la présentation de l’iMac.

    Sinon Jobs n’était pas un inventeur ni un ingénieur ni un désigner mais il savait obtenir le meilleur de ses collaborateurs et c’est déjà un don en soit. La contre partie c’est qu’il n’était pas très sociable.

  5. Un des films les plus chiant que j’ai eu l’occasion de voir….
    j’ai meme avancé un bout, tellement ca me faisait chier…
    Rien ne vaut un bon Pirates of the Silicon Valley 😀

  6. Un des films les plus chiant que j’ai eu l’occasion de regarder….
    j’ai meme avancé un bout, tellement ca me faisait chier…
    Rien ne vaut un bon Pirates of the Silicon Valley 😀

  7. @davechapka Entièrement de ton avis film ennuyeux presque “intellectuel” mais somme toute relativement superficiel sur la partie “technologie”. On se demande même par moment s’il faisait de l’informatique…

    1. Qu’est-ce qu’un film “presque intellectuel” ? Tu peux effectivement ne pas apprécier le fait que l’aspect technologique soit en retrait (sa force pour moi, mais ce n’est que mon avis), mais je ne comprend pas cette phrase.

  8. Henri ! Tu parles des performances de Fassbender et tu parles pas de FRANK ? Quand je passerai à la rédac, faudra qu’on discute.
    😀

  9. Y’a un budget 2 fois plus important que “Jobs” alors que tout le film se déroule dans des auditoriums et leurs coulisses, je comprends pas…

  10. Une chose est sur avec ce bonhomme …
    C’etait un véritable enculé puissance 1 000 doublé d’un incapable.

    1. Mais oui bien sur, Jobs un “incapable” on parle bien du meme mec qui a crée Apple, puis qui l’a repris dans les années 90 au bord de la bankruptcy puis qui l’a fait devenir la premiere capitalisation boursière au monde en sortant l’ipod l’iphone et l’ipad ?
      Si Jobs est un incapable, on te décris comment toi ? un moins que rien plus que debile ?

    2. Steve Jobs un incapable ???? Tu es sure de bénéficier de toute tes facultés mentales ou t’as un peu trop fumé la moquette pour avoir finalement eu la maladie d’Alzheimer ?
      Non mais franchement ! Que ne lirons nous pas sur le JDG ????

    3. Même si je n’aime pas la marque et encore moins Jobs, j’aurais aimé être cet enculé doublé d’un incapable. Incapable qui a été capable (de façon plus ou moins honnête on s’en fiche c’est pas la question le résultat est la) de faire de son entreprise la première entreprise au monde.
      Et toi t’en es ou avec ton entreprise? Est-ce que d’ailleurs tu en as une? Non? Et ton SMIC va bien (ou ton triple SMIC si tu as de la chance mais ça ne vaut toujours rien par rapport à ce dont on parle)? T’es pire qu’un incapable dis moi…

  11. @medo73

    Oui un incapable , il n’as rien inventé , rien construit , que dalle.
    Il n’a fait que poser un nom de compagnie pour ensuite s’en faire jeter.
    L’apple II = Wozniack + Wayne
    Le Mac = pompée a fond chez Xerox , ainsi que la souris.
    Bref jvais pas faire la liste , vous m’avez l’air tres offensé (fanboy?) je vais donc me contenter de citer l’homme le plus proche de Steve Jobs.

    “‘Steve n’a fait aucun circuit, aucun design ni codes ,Il n’a jamais vraiment été à fond dans les ordinateurs et jusqu’à présent, il n’a jamais lu un manuel d’ordinateur. Mais, cela ne m’avait jamais traversé l’esprit de vendre des ordinateurs. C’est l’idée de Steve.'”
    Wozniak.

    Donc il as eu une idée , de vendre les ordinateurs de Wozniak.
    Quel génie en effet !

    1. La force de Jobs n’est pas l’aspect technique.
      C’est le côté marketing et management qui sont ses points forts !
      La capacité à imposer ses idées (par des méthodes pas forcement appréciables certes) et à tirer le maximum de ses équipes.
      Alors bon, Jobs n’a certainement rien inventé mais sans lui tu peux être sûr que Apple n’existerait plus !

  12. @blm79 Oh mon dieu , tu fais pitié bonhomme.
    C’est facile de poser des question et d’y repondre soit même…tellement facile que s’en est pathétique.
    Vous puez l’amertume messieurs dans vos discours.
    Si vous n’aimez pas vos vie rien ne vous empêche de vous balancez par la fenêtre (surtout pas moi).
    Et pour info je suis artisans j’ai donc une societé en nom propre et je paye énormement de charges pour chacuns de mes employés , vos allusions sur le smic et le fait que je puisse être un chomeurs sont digne d’un gosse en mal de vivre qui veut se rendre intéressant.
    @+ les fanboys apple !

    1. J’aime ma vie, je ne suis pas un gosse en mal de vivre et je gagne bien ma vie.
      Je respecte les artisans qui font de très beaux métiers.
      Cependant, comme je le disait: je n’aime pas Apple et encore moins Jobs, mais il n’était pas à plaindre et quelque soit sa façon d’être arrivé la ou il en était, il a réussi.
      Donc le traiter d’incapable quand on pèse pas un millième de ce qu’il pèse, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Avec un message tel que “Une chose est sur avec ce bonhomme … C’etait un véritable enculé puissance 1 000 doublé d’un incapable.”, on se demande qui est le gosse en mal de vivre.

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