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Le Casual Gaming entre dans les moeurs

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Nombreux sont ceux qui déclarent n’avoir jamais joué aux jeux vidéo ; plus rares sont ceux qui n’ont jamais joué au Solitaire sur leur PC, ou à  un mini-jeu sur leur téléphone portable. Pour tous ces « casual gamers » Nintendo lance 42 Jeux Indémodables sur Nintendo DS et en profite pour nous communiquer une petite étude made in Nintendo.

Nombreux sont ceux qui déclarent n’avoir jamais joué aux jeux vidéo ; plus rares sont ceux qui n’ont jamais joué au Solitaire sur leur PC, ou à  un mini-jeu sur leur téléphone portable. Pour tous ces « casual gamers » Nintendo lance 42 Jeux Indémodables sur Nintendo DS et en profite pour nous communiquer une petite étude made in Nintendo.

Les idées reà§ues ont la vie dure. Il n’y a pas si longtemps, on croyait que le monde était partagé entre deux catégories d’individus rigoureusement hermétiques. Ceux qui jouent aux jeux vidéo et ceux qui ne jouent pas. Une vision un brin simpliste dans laquelle la première catégorie serait, toujours selon cette idée reà§ue, composée d’une immense majorité de jeunes hommes et d’adolescents dont la passion pour le jeu sur consoles ou PC est à  ce point obsessionnelle qu’ils la vivent au détriment de toute autre activité culturelle, sociale ou professionnelle. A l’autre extrémité du spectre, les « non gamers » sont généralement perà§us comme des adultes responsables n’ayant pas de temps à  perdre. Le temps de ces clichés est révolu. Tant mieux.

 

Le monde du jeu vidéo a basculé dans une nouvelle époque o๠chaque individu développe un rapport particulier avec ce divertissement. Il consomme du jeu vidéo comme il va au cinéma et au théà¢tre, fait du sport, visite des expos, regarde la télévision ou écoute de la musique. Cet été, une enquête du cabinet Parks Associates, effectuée sur 2000 joueurs américains, a été rendue publique, confirmant cette tendance à  l’atomisation des manières de jouer. Elle identifie six catégories de joueurs qui va du plus passionné consacrant l’essentiel de son temps libre au jeu jusqu’au plus dilettante qui ne joue que lorsqu’il n’a rien d’autre à  faire.

 

Un nouveau joueur qui change la donne

 

Cette nomenclature ne tient pas compte d’un terme générique qui, depuis quelques années, est entré dans le langage courant : le « casual gaming ». Il désigne ceux qui s’adonnent de temps en temps à  des jeux vidéo simples sur leur ordinateur ou téléphone portable sans pour autant suivre l’actualité des sorties sur consoles ou PC. Le profil type de cette nouvelle catégorie est difficile à  cerner tant il est large. Un individu joue sur son portable dans les transports en commun, un autre à  son PC sur son lieu de travail, un autre encore décompresse en rentrant de son travail le soir sur son ordinateur personnel. Une multitude de manières de jouer pour une petite dose d’évasion qui correspond à  la disponibilité de chacun et à  son rapport au divertissement.

 

Les femmes en force

 

Toutefois, la progression la plus importante du jeu « casual » est l’apanage de tous ceux qui ne constituent pas la population traditionnellement la plus sensible au jeu vidéo. Les jeunes filles et les femmes, en premier lieu, qui se sont senties exclues d’un univers très connoté masculin o๠les jeux de courses de voitures, de sport (de football en particulier) ou violents, très populaires parmi les jeunes garà§ons, ont souvent masqué une production multiple et moins caricaturale qu’il n’y paraà®t. La génération de ceux qui n’ont jamais connu le jeu vidéo autrement que par le biais de leurs propres enfants, elle aussi, s’est sentie en marge de ce divertissement dont l’essor phénoménal est aujourd’hui à  maturité. C’est souvent parmi cette population que le « casual gaming » a trouvé ses plus grands adeptes.

 

Témoignages de « casual gamers »

 

Laurent, 51 ans, ingénieur, célibataire : « Moi, je suis d’une génération o๠on jouait beaucoup aux cartes ou aux jeux de société avec mes amis ou ma famille. J’y joue encore, mais seulement en vacances, hélas. Et j’ai toujours opposé ces jeux traditionnels au jeu vidéo. Quand je voyais mes neveux et nièces jouer sur leur console, je sentais que je ne faisais pas partie de ce monde là . Ils me demandaient souvent de jouer avec eux mais je n’y arrivais pas. Par contre, en les regardant jouer avec leurs amis ou leurs cousins, cela m’a rappelé mes propres souvenirs. Ca m’a donné envie de jouer mais pas à  leurs jeux, aux miens. Et j’ai commencé avec des réussites sur mon PC. Ca me détend après le travail mais j’en ai eu vite assez de jouer toujours au même jeu ».

 

Sophie, 37 ans, graphiste, mariée, trois enfants : « J’ai longtemps refusé que mes enfants aient une console ou des jeux sur PC. Je pensais qu’ils allaient s’isoler, qu’ils ne s’amuseraient plus qu’en face d’un écran. Et puis, ils en avaient tellement envie que j’ai fini par céder mais je voulais voir à  quelle activité au juste ils allaient s’adonner. J’ai donc acheté quelques jeux pour enfants et je me suis vraiment amusée avec eux. Ils m’ont donné envie de découvrir autre chose ».

 

Karen, 33 ans, maquettiste, célibataire : « C’est un ami qui m’a fait découvrir de petits jeux simples sur son portable. Il m’a même montré que j’en avais sur le mien. Je ne le savais même pas ! Ca m’a fait rire de jouer avec lui sur un jeu de puzzle avec de très jolis graphismes, mais je ne me voyais pas y jouer toute seule. Et puis, l’an dernier, j’ai trouvé du travail loin de chez moi avec de longs temps de transports et je m’y suis mise. C’est drà´le à  quel point le temps passe vite quand on joue ! Une fois, j’ai même raté ma station. Quand j’ai raconté cette histoire, mon ami m’a dit que j’étais devenue une ‘gameuse’ ».

 

Sofiane, 38 ans, professeur d’éducation physique, marié, deux enfants : « J’ai offert une console à  mes enfants et, de temps en temps, je joue un peu avec eux, mais ils sont trop forts pour moi. Depuis que j’ai découvert Internet, il y a quatre ans, je surfe beaucoup. C’est presque par hasard que j’ai découvert que des jeux gratuits étaient disponibles. C’est très marrant parce que cela fait appel à  des qualités très différentes : la mémoire, l’habileté, la vitesse ou le sens tactique. Du coup, je m’entraà®ne et je les provoque. Parfois, je gagne ».

 

Des pratiques très diverses

 

Tout le monde connaà®t ces jeux pour les avoir essayé au moins une fois : Solitaire, Tetris, Démineur, etc. Pour ces joueurs occasionnels, l’activité ludique est séduisante mais, faute de connaà®tre les codes et les coutumes, ils restent souvent confinés à  un ou deux titres phares. Pourtant, s’adonner à  un « puzzle game » ou mener une aventure interactive s’apparente à  un même désir de s’amuser et de se détendre. Reste quand même une batterie de questions intrigantes. A quoi jouent au juste ces « casual gamers » ? A quelle fréquence ? Aiment-ils jouer toujours au même jeu ou ont-ils envie de nouveautés? « Le casual gaming » est encore un concept flou. Certains peuvent rester des heures devant une partie de solitaire, d’autres à  peine quelques minutes sur leur portable en attendant le métro. Certains ne commencent jamais leur journée de travail sans un petit jeu, d’autres se détendent quelques instants en rentrant de leur bureau. Certains montrent un enthousiasme évident à  faire partager leur plaisir, d’autres préfèrent s’y adonner en solo.

 

Un rival des autres loisirs qui s’adresse à  tous

 

Aux Etats-Unis, une autre étude menée par l’institut Harris Interactive Monday a tenté de débroussailler le terrain. Elle montre que 31% des adultes américains préfèrent passer une heure à  s’adonner à  un jeu vidéo plutà´t que de regarder la télévision. Parmi ceux-ci, 21% préfère un jeu à  un film à  la maison et 35% à  un film au cinéma. Toutefois, le chiffre le plus significatif concerne le nombre de sessions de jeu par semaine : pas moins de 9 pour 37% des personnes interrogées ! Une statistique impressionnante d’autant qu’elle affiche une hausse constante. De plus, l’étude indique que deux tiers d’entre eux jouent au moins une heure et que 30% pratiquent deux heures de suite. Dernier point, le « casual gaming » est très majoritairement pratiqué par les femmes (70%) et que 60% de ces joueurs ont plus de 35 ans.

 

Bref, le goût pour le jeu vidéo gagne manifestement du terrain. Grà¢ce à  ces jeux universellement connus et aussi grà¢ce à  la démocratisation des matériels, des catégories socioculturelles nouvelles font l’apprentissage du divertissement le plus populaire chez les jeunes générations. Ce n’est qu’un début. L’industrie du jeu elle-même s’adapte à  cette nouvelle demande, fournissant de nouveaux titres, de nouveaux concepts de jeu dont l’apprentissage n’exige pas une expérience particulière. Bref, une autre planète commence à  peine à  être découverte.

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