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Non, la Nintendo NX n’est pas nécessairement « vouée à l’échec » sans l’aide des éditeurs tiers

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Micheal Pachter, l’analyste qui aime tout particulièrement faire des prédictions sur l’avenir de l’industrie du jeu vidéo, a donné dans son émission Pachter Factor son sentiment…

Michael Pachter / Crédits : DR
Michael Pachter / Crédits : DR

Micheal Pachter, l’analyste qui aime tout particulièrement faire des prédictions sur l’avenir de l’industrie du jeu vidéo, a donné dans son émission Pachter Factor son sentiment quant au positionnement de la NX au moment où elle sortira, a priori fin 2016.

Et pour l’analyste la chose est simple : sans les éditeurs tiers, point de salut.

« Si Nintendo obtient le même niveau de soutien pour la NX qu’il en a eu sur Wii U, elle est vouée à l’échec avant même son lancement. C’est bien, bien plus important que le prix. S’ils obtiennent le soutient des éditeurs tiers, s’ils peuvent s’arranger pour que tout le monde puisse porter n’importe quel jeu qui sort et que ça ne coûte qu’un ou deux millions de plus pour ce faire, tous les jeux seront là. »

Pour Pachter, l’attrait des éditeurs tiers doit passer par une standardisation de la console afin de faciliter les ponts entre les plateformes. L’analyste préconise ainsi de ne pas trop faire dans l’original.

« Si c’est un tout autre langage, ou que ça demande une tout autre façon de programmer, ou que ça demande d’utiliser le gamepad où vous avez une manette différente, à la manière de la Wii U, c’est fichu. Personne n’ira la soutenir. »

Pachter fait le distinguo entre le succès commercial et le ressenti des éditeurs tiers. L’exemple de la Wii U est certes éloquent pour une console qui n’a pas eu le soutien des éditeurs tiers et qui n’a pas fonctionné. Mais pour la Wii, c’est différent. En effet, la console a été un succès retentissant, mais c’est surtout Nintendo qui en a bénéficié. Hormis Ubisoft qui est parvenu à placer quelques succès comme Les Lapins Crétins ou Just Dance, les éditeurs tiers n’ont pas bénéficié de l’engouement général autour de la console. C’est pourquoi Pachter dit, à raison, que les éditeurs tiers se sont « fait avoir ».

« Les éditeurs tiers sont très méfiants envers Nintendo. Je pense qu’ils se sont fait avoir par la Wii, ils n’ont jamais été bons sur la Wii, et ils se sont fait avoir par la Wii U — Ubisoft en particulier. Je pense donc qu’ils vont être très, très prudents. »

C’est en pensant en dehors du cadre établi que Nintendo a connu ses plus grands succès. La GameBoy (peu puissante, petit prix, haute autonomie), la DS (double écran, gameplay tactile), la Wii (peu puissante, petit prix, motion gaming), chacune a ouvert des voies et ont débloqué des nouveaux marchés pour se développer en prenant le contrepied de la concurrence.

Résumer l’échec de la Wii U au simple manque d’éditeur tiers est réducteur à mon sens. Le marketing, le choix du nom renforçant la confusion sur le concept et l’explosion du marché des tablettes sont des facteurs au moins aussi importants que le manque d’éditeurs tiers. Je pense que ces derniers viendront naturellement tenter leur chance sur la plateforme si le parc installé est suffisamment gros suffisamment rapidement. Après tout, ce sont les mauvaises ventes de la machine qui ont causé le rétropédalage d’Ubisoft, pas l’inverse. Ainsi, je ne pense pas que se ranger derrière les autres constructeurs pour bénéficier de leur aspiration soit nécessairement la meilleure chose à faire. C’est évidemment une stratégie valable, mais c’est également prendre la position du suiveur pour une durée indéterminée.

Là où je rejoins Pachter par contre, c’est qu’il faut initier une dynamique avec les éditeurs tiers dès le lancement afin d’avoir une poussée initiale importante. Si la console est soutenue dès le départ de manière forte (et pas seulement par Ubisoft), cela augmentera les chances que la machine se vende, ce qui attirera d’autres éditeurs tiers, dans une logique de cercle vertueux.

Toutefois, si Nintendo rate sa communication autour de son système ou que la machine est trop difficile à programmer, comme ça a été le cas avec la Wii U, les éditeurs tiers ne suffiront certainement pas à rattraper le coup.

À l’inverse, si Nintendo parvient à refaire un braquage marketing, façon Wii, avec une idée innovante, attractive, immédiatement compréhensible, capable d’attirer dans son giron un public très large, il pourrait même ne pas réellement avoir besoin des éditeurs tiers. Car au bout du compte, à part Ubisoft, ce sont surtout les jeux Nintendo — Wii Sports, Mario Kart Wii et Wii Fit en tête — qui ont fait le succès de la Wii.

Et pour votre part ? Pensez-vous que l’aide des éditeurs tiers est indispensable au succès de la NX ?

> Verbatims de Nintendo Insider

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