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Les sacs biodégradables ne le sont pas vraiment

Une étude menée par des chercheurs britanniques vient de mettre en avant les difficultés de dégradation de sacs en plastiques, pourtant estampillés biodégradables.

Crédits RitaE via Pixabay CC

Officiellement interdits depuis 2016 dans les supermarchés suite à l’application d’une directive européenne, les sacs plastiques ont progressivement disparu de nos étalages. Depuis déjà plusieurs années, ils ont ainsi laissé place à des contenant plus durables, comme des sacs en tissu, en plastique réutilisable, ou encore des sacs biodégradables, censés se dégrader d’eux-mêmes dans la nature. Problème, des scientifiques de l’université de Plymouth au Royaume-Uni ont publié il y a quelques jours un édifiant rapport qui semble prouver que les sacs estampillés biodégradables… ne le sont en réalité pas du tout.

Trois ans et toujours fonctionnels

Le protocole de l’expérience, disponible dans la revue Environmental Science and Technologie semblait pourtant relativement simple. Pendant trois ans, des chercheurs ont placé cinq modèles de sacs en plastique biodégradable sous terre, dans de l’eau de mer, ou à l’air libre. Alors qu’on aurait logiquement attendu de ces contenants biodégradables qu’ils se désagrègent au bout de quelques mois, le résultat de l’expérience est pourtant sans appel. Au bout de trois ans, aucun des sacs n’a été correctement dégradé dans l’environnement. Plus grave encore, certains étaient encore en parfait état de fonctionnement.

“Après trois ans, j’ai été vraiment étonnée que l’un des sacs puisse encore contenir une charge de shopping. Pour un sac biodégradable, c’était le plus surprenant” – Imogen Napper, chargée de recherche

Les matériaux entrant dans la fabrication de sacs estampillés biodégradables ont-ils un taux de détérioration suffisamment avancé pour offrir une solution réaliste au problème des sacs plastiques ? Face aux résultats de cette étude, la question a le mérite d’être posée. Pour les coauteurs de l’étude, il conviendrait de concevoir des matériaux réellement capables de se détériorer dans des conditions naturelles, notamment dans des environnements marins, où le plastique représente près de 75% des déchets, et tue chaque année près de 100 000 mammifères dans le monde (Source Planetoscope). Rien qu’en France, ce sont plus de 40 millions de sacs qui se sont échoués sur les côtes depuis le 1er janvier 2019, à raison de 4 par seconde.

Depuis plusieurs années déjà, l’Europe multiplie les initiatives pour limiter la pollution plastique. Il y a quelques semaines, le Parlement Européen a validé l’interdiction des objets plastique à usage unique d’ici 2021, incluant notamment les pailles, les cotons-tiges ou encore les couverts jetables. Concernant les sacs plastiques en revanche, il faudra sans doute s’armer de patience. Si les modèles biodégradables ont visiblement du mal à se dégrader, 80% des sacs plastiques fabriqués dans le monde depuis le début du XXIe siècle ne seront jamais recyclés, et nécessiteront près de 400 ans pour disparaître.

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1 commentaire
  1. Les seuls vrais sacs biodegradables sont les sacs fabriqués à base d’amidon mais ils sont rarement utilisés car plus cher que les faux sacs biodégradables, qui eux, sont à base d’hydrocarbures comme tous les plastiques d’ailleurs. L’arnaque c’est que ces faux biodégradables ne se dégradent pas vraiment comme on l’imagine, en fait ils sont plutôt photodegradables : les rayons UV du soleil cassent les liaisons des polymères plastiques et le sac finit par se desagreger en morceaux de plus en plus petits, tout en gardant leur nature de plastique. Le sac n’est pas dégradé, il est juste transformé en millions de confettis invisibles pour nous mais qui continuent de polluer insidieusement l’environnement de la pire façon qui soit : en contaminant les premiers maillons de la chaîne alimentaire et en accumulant ensuite leurs méfaits en remontant la chaîne.

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