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L’Etat interdit la destruction des invendus non-alimentaires

Les invendus électroménagers, textiles, et les produits d’hygiène et de beauté ne pourront bientôt plus être détruits. Édouard Philippe a annoncé mardi qu’ils devront être recyclés ou donnés.

Un entrepôt logistique - Pixabay

Les responsables d’Amazon France ont certainement les oreilles qui sifflent. Dix jours après des élections européennes dont les écologistes sont sortis la tête haute, l’heure semble toujours être aux bonnes résolutions. Les Échos annoncent que dans les deux à quatre prochaines années, les pratiques pour lesquelles l’entreprise de Jeff Bezos avait été épinglée par Capital seront interdites. Plus question de jeter frigos, tissus et autres cosmétiques non périssables : tout devra désormais être recyclé, ou donné. Une victoire pour la Secrétaire d’État à la Transition Écologique et Solidaire Brune Poirson, qui s’était dite “choquée” et “outrée” en janvier,  après révélation des faits.

Difficile de croire qu’Amazon n’ est pas directement ciblé par cette loi qui remet en cause ses pratiques. En effet, l’entreprise américaine avait invoqué le prix de la TVA, et la non-viabilité économique des solutions de valorisation des déchets pour justifier sa politique de destruction des invendus. Une défense qui n’a pas convaincu le grand public, mais qui a, semble-t-il, achevé de convaincre le gouvernement qu’il fallait prendre le problème à bras le corps. D’après Édouard Philippe, il s’agit d’une première mondiale, pas évidente à mettre en place, certes, mais néanmoins avant-gardiste.

Réaction attendue du côté d’Amazon

Amazon n’a pas encore publié de réaction officielle. Il y a fort à parier que la branche française ait anticipé l’annonce du premier ministre, tant le tollé avait été important après la diffusion de l’enquête en question. Pour autant, l’entreprise n’a pas de temps à perdre et va devoir trouver un moyen de restructurer toute sa logistique pour trouver une seconde vie aux millions de produits invendus qu’elle a pris l’habitude de détruire chaque année.

Reste à voir comment Amazon France réagira. D’après le panéliste Kantar cité par les Échos, le groupe pèserait 6,6 milliards d’euros de chiffre d’affaire en France en 2018, ce qui en fait le premier acteur du e-commerce en France avec 17,3% de parts de marché. L’activité d’Amazon France représenterait environ 11,5% de son chiffre d’affaire mondial ! Difficile dans ces conditions d’imaginer une empoignade entre Amazon et les autorités françaises, les deux étant devenus très interdépendants. Il conviendra donc de guetter la réaction d’Amazon, et d’observer comment ils prévoient de se mettre en conformité avec cette nouvelle loi.

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11 commentaires
  1. et les produits alimentaire on en parle, jeter (détruit) par les grandes surfaces alors qu’il reste parfois  une semaine avant la date d’expiration légal.

  2. euu tel que je connais amazon ils vont pas ce faire ***** il vont retourner l’article a l’expéditeur et ce sera surement a l’expéditeur de le recyclé ou autre … sans compter qu’il n’y a pas qu’amazon qui fait ça et que c’est l’expéditeur lui même qui demande la destruction de l’article car pas rentable pour lui a recyclé

  3. Faut sortir de sa grotte. Date d’expiration ça n’existe pas, c’est date limite de commercialisation. Une loi (2017) est déjà en place pour interdire de jeter les produits alimentaires. En France tu peux trouver des magasins discount qui vendent du périmé ou alors ça part dans les associations. Ce qui est jeté actuellement par les grandes surfaces sont du “frais” (ex : viennoiserie et encore, ils arrivent à les récupérer en remettant un coup de crème dedans et à les revendre le lendemain) ou alors c’est que les grandes surfaces ne jouent pas le jeu et s’exposent à des amendes mais ça c’est la même dans tout les domaines. Par ailleurs il existe également des initiatives où ce qui est jeté se voit transformé en engrais ou bio-carburant le tout aux frais de la grande surface.

  4. Je pense ici qu’on parle d'”invendus”, soit des produits qui n’ont pas été achetés et qui, en restant trop longtemps dans le stock “coûtent” de l’argent à l’entreprise.

    Un ami travaillant au rayon maillot de bains (chez un distributeur d’articles de sport que tout le monde connait bien) m’avait un jour expliqué comment les invendus sont jetés à la fin de l’été car il est économiquement plus rentable de les détruire que de les conserver ou d’essayer de les revendre via une autre filière. Il était bien sûr interdit aux employés de récupérer ces invendus.

    C’est dans ce genre de cas qu’on prend conscience que parfois, le monde marche sur la tête…

  5. Amazon va ajouter une clause dans ses contrats market place pour obliger les vendeurs a payer les frais de renvoi en cas d’invendus. Pour les produits vendus par amazon, ils iront probablement les faire détruire dans un pays ou c’est autorisé. Si Amazon est la cible de cette loi, ce dont je doute mais vous aimez affirmer des incertitudes, cette loi sera totalement inutile et n’aura pas l’impact souhaité.

  6. Bien-sur qu’Amazon de mes ******** est la cible (entre autres) de cette loi, ils détruisent des millions de produits neufs chaque année rien qu’en France …

  7. Mais mon bon messieurs, si on donnait ces maillots, alors moins de gens en achèteraient !
    Et si on les vendait moins cher, alors les gens n’achèteraient pas à la saison suivante, puisqu’ils en auraient déjà. Les jeter est donc la seule solution, puisqu’on en produit trop.

    Diminuer la production ? Vous n’y pensez pas ! Et le chômage alors ?

    On est dans on monde où nos objectifs principaux sont la rentabilité et la production. Produire plus, toujours plus, tout en jetant plus.
    Grace aux évolutions technologiques, on est toujours de plus en plus rentable, et pourtant selon nos politiciens, il faut travailler plus. Et visiblement, ça choque pas grand monde.

  8. A quand une loi équivalente sur tous les invendus alimentaires, passant par Rungis par exemple?
    Bizarrement tuer outre mesure la faune et la flore et jeter quasi la moitié à la poubelle sous prétexte qu’il n’y aura aucun bénéfice derrière c’est honteux.

  9. Ils vont simplement les envoyer vers leurs filiales allemandes, espagnoles ou autre qui feront la destruction pour eux. Rien de plus simple. Ce genre de décison doit être prise par l’Europe ou ca ne sert à rien…

  10. Merci pour la grotte et l’info , mais cette loi ne cible que les grandes surfaces, qui représentent seulement 5% du gaspillage alimentaire en France, d’ailleurs selon un bon nombre d’associations il est compliqué de mettre en place cette pratique car le flux de marchandises étant compliqué à gérer ensuite par les structures.

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