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En France, la survie après un cancer progresse

D’après une étude conjointe massive, les chances globales de survivre à un cancer ont augmenté significativement depuis 25 ans. Mais toutes les formes ne se valent pas, et de grosses disparités demeurent.

La survie après un cancer s’améliore. C’est le constat global qui ressort d’une étude conjointe de l’Institut National du Cancer, de Santé Publique France, du réseau français des registres des cancers (Francim), et du service biostatistique des Hospices civils de Lyon.

Ce document fascinant, disponible ici, offre un tas de données chiffrées très précises. Et pour cause : l’étude a suivi les dossiers de 730.000 Français de métropole entre 1989 et 2015, soit un échantillon remarquable. La bonne nouvelle, c’est que pour une partie significative des 73 pathologies analysées, le pronostic vital est plus optimiste que par le passé.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont basés en grande partie sur la survie des patients après une durée donnée, en particulier la survie à cinq ans. Globalement, on constate une nette amélioration pour “la majorité des localisations [de cancer]”.

Des progrès indéniables, chez toutes les populations

L’amélioration est d’autant plus remarquable pour les cancers qui ont “bénéficié de progrès diagnostiques ou thérapeutiques ces dernières années”. Par exemple, on peut citer les leucémies myéloïdes chroniques, dont le taux de survie a progressé de 40% en 25 ans ! Même constat par exemple pour les lymphomes diffus à grandes cellules B (+24%), cancers de la prostate (+21%), sarcomes (+17%), cancers de l’intestin grêle (+14%) et du rein (+13%)…

Autre point positif : à l’échelle globale, on constate cette baisse de mortalité à tous les âges. Cela varie selon le type de cancer, et la survie reste logiquement inférieure chez les personnes plus âgées, mais on constate également des améliorations notables pour cette population.

Chez nos ainés aussi, la prise en charge du cancer progresse. © Susanne Pälmer – Unsplash

On constate aussi que l’amélioration globale de la survie concerne aussi bien les femmes que les hommes. Ce qui est plus surprenant, c’est l’écart constaté selon le sexe du patient : dans plusieurs cas, la survie à cinq ans est significativement plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Pour les auteurs de l’étude, il peut s’agir d’une différence globale d’exposition aux facteurs de risque. Les chercheurs suggèrent aussi que les femmes pourraient être “mieux sensibilisées à la prévention et au dépistage”. Cela permettrait de poser un diagnostic plus précoce, augmentant mécaniquement le taux de survie.

Mieux vaut prévenir que guérir

Ce qui frappe, c’est que parmi tous les cas de figure où le pronostic s’est amélioré, on constate un dénominateur commun : la prévention, et par extension, le dépistage. On pense par exemple aux cancers colorectaux, du sein, du col de l’utérus ou de la prostate. Dans ces cas, on peut directement relier la baisse constatée depuis 25 ans aux dispositifs de dépistage mis en place par les autorités de santé publique.

Mais pour certains cancers, le pronostic reste très défavorable et progresse lentement. C’est notamment le cas des cancers directement liés à l’alcool et au tabac comme le poumon, l’œsophage, ou le foie. Logiquement, plus il y a de chances de développer un cancer dans ce contexte; d’après la Ligue contre le Cancer, 7 à 10% de ces maladies seraient “associés à une consommation d’alcool trop importante” . Mais en plus d’augmenter la probabilité de développer un cancer, ces facteurs de risque font également chuter les chances de survie. D’où l’importance d’une hygiène de vie saine; une alimentation équilibrée, de l’exercice régulier ou un sommeil réparateur, par exemple, constituent autant de formes de prévention au quotidien.

Un tableau encourageant, mais pas tout rose

Il reste cependant certains cas où le pronostic reste particulièrement défavorable (moins de 33% de survie); on peut citer la plèvre, le pancréas, l’estomac… Pour ces pathologies, on constate souvent une amélioration de la survie à un an; cet effet a cependant tendance à se tasser à cinq ans. C’est un effet direct des traitements actuels, qui permettent de ralentir la maladie, mais pas d’obtenir la rémission complète. Pour certains autres, la survie à 5 ans n’a pas bougé d’un iota depuis 1990. C’est le cas des cancers du testicule, des lymphomes T cutanés, des glioblastomes…

Rappelons toutefois que ces chiffres, qui restent globalement encourageants, ne concernent que la France métropolitaine; en parallèle, environ 70% des décès par cancer surviennent aujourd’hui dans des régions “à revenus faibles ou intermédiaires” selon l’OMS.

Les traitements nécessitent des moyens et certaines infrastructures auxquels certains états ont difficilement accès; espérons donc que ces régions suivent un jour la même trajectoire sur la question du cancer. Mais il faudra pour cela progresser sur l’accès au soin et la facilité d’usage.

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