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Un scientifique nucléaire iranien aurait été assassiné à distance avec l’aide d’ une IA

D’après le New York Times, le chef du programme nucléaire iranien aurait été assassiné par le Mossad à l’aide d’un robot tueur contrôlé à distance et assisté par une intelligence artificielle.

Le 27 novembre 2020, Mohsen Fakhrizadeh, scientifique en chef du programme nucléaire iranien, était assassiné dans une embuscade à Absard. Les conditions de sa mort étaient initialement peu claires. Mais d’après le New York Times, il aurait pu être éliminé par l’intermédiaire d’une arme basée sur une intelligence artificielle.

Tout commence en 2004. À cette date, le gouvernement israélien aurait ordonné aux services secrets du pays d’invalider le programme nucléaire iranien. Le Mossad aurait alors entrepris une vaste entreprise de sabotage à base de piratage de sites de production et d’éliminations ciblées de hauts responsables.

Parmi ces cibles, on trouvait plusieurs scientifiques éminents. Six d’entre eux ont été soit emprisonnés, soit exécutés par des tueurs à moto. Et parmi les autres cibles toutes désignées se trouvait évidemment Mohsen Fakhrizadeh. Ce sexagénaire était en effet le fer de lance de ce programme, qui dépendait en grande partie de son expertise. Personne n’a donc été surpris d’apprendre qu’Israël le voulait mort depuis 14 ans, selon le NYT.

Une cible particulièrement élusive

Une menace dont était bien conscient son gouvernement. Un important dispositif de sécurité a donc été déployé pour le protéger. Il disposait notamment de gardes du corps et d’un transport blindé à disposition en permanence. Un dispositif qui a considérablement compliqué la tâche du Mossad. La première opération prévue en 2009 serait ainsi tombée à l’eau. Le programme aurait ensuite été suspendu en 2012, quand les États-Unis ont commencé à négocier le fameux accord sur le nucléaire iranien.

La situation aurait ainsi stagné pendant des années avant de reprendre fin 2019, date à laquelle Trump a pris la décision de sortir de cet accord. D’après le NYT, le Mossad aurait alors sauté sur l’occasion. Son directeur Yossi Cohen aurait personnellement rencontré le président américain et sa garde rapprochée. Il leur aurait alors présenté des preuves du maintien du programme nucléaire iranien. Des documents qui semblent avoir eu un impact considérable puisque d’après le Times, “les officiels Américains qui auraient été briefés sur cet assassinat l’auraient soutenu”.

Peu après, en novembre 2020, Mohsen Fakhrizadeh était retrouvé mort, victime d’une embuscade dans sa voiture. Mais les rapports présentaient un point commun : tous étaient incohérents, flous, voire “fantaisistes” selon divers observateurs. Des circonstances peu claires, donc. Certains parlent d’une interception par un convoi armé, d’autres d’une bombe, mais personne ne tombe d’accord.

La piste du “robot tueur”

Quelques jours plus tard, quelques organismes de presse iraniens se mettent à parler d’un “robot tueur”. Mais cette hypothèse jugée “fantaisiste” par de nombreux observateurs n’est pas prise au sérieux… à tort, si l’on en croit les dernières informations du Times.

Car lorsqu’on lit le rapport du journal, ce scénario déjà digne d’un roman d’espionnage prend désormais des airs de “Mission Impossible”. Le NYT a retracé le fil de l’affaire grâce à une interview croisée avec responsables iraniens, israéliens et américains, et affirme désormais connaître l’auteur de l’assassinat; il s’agirait d’un tireur d’élite informatique, équipé d’une IA et de plusieurs caméras, opéré par satellite, capable de tirer 600 balles par minute grâce à une mitrailleuse de 7.62mm de fabrication belge”.

L’ensemble aurait été monté et camouflé dans un Nissan Zamyad placé sur l’itinéraire du scientifique. Une fois repéré et identifié par les caméras de l’engin, un opérateur à distance n’avait plus qu’à presser la détente. L’IA s’est chargée d’ajuster le tir en prenant en compte le recul, le délai de transmission, et la vitesse du véhicule, sans quoi le tir aurait été très imprécis pour atteindre sa cible. Mais au bout du compte, l’arme a été assez efficace pour tuer le scientifique en moins d’une minute sans blesser son épouse présente avec lui, avant de s’autodétruire partiellement pour faire disparaître les preuves.

Le spectre de la prolifération

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien a cependant rejeté les affirmations du New York Times. Il a ainsi affirmé au Jérusalem post que son gouvernement disposait de “tous les détails” sur l’incident, “y compris toutes les personnes impliquées”.

En définitive, il faudra probablement patienter encore quelques années supplémentaires avant d’avoir le fin mot de l’histoire. Mais ce qui est sûr, c’est que cette affaire doit désespérer les groupes comme Human Rights Watch; cela fait des années que l’institution essaie tant bien que mal de sensibiliser à la prolifération des “robots tueurs”. Mais plus le temps passe, et moins cet appel semble pris en compte.

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