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Microsoft devient le premier GAFAM à s’engager pour la réparabilité

Microsoft est devenu le premier membre de la “big tech” à prendre une série d’engagements pour la réparabilité. Il n’y a plus qu’à assumer !

Mis sous pression par ses actionnaires, Microsoft est devenu le premier titan de la tech à se lancer dans une démarche en faveur du droit à la réparation (right to repair dans la langue de Shakespeare). Selon un communiqué de l’organisation d’ actionnaires As You Sow,  repéré par The Verge, la firme aurait accepté de se soumettre à une évaluation de la part d’un tiers indépendant.

Son objectif : étudier les retombées potentielles d’un changement de philosophie, qui ferait la part belle à la réparabilité des produits. L’organisme qui sera chargé d’ausculter Microsoft devra donc évaluer “l’impact environnemental et sociétal d’un accès renforcé à la réparation”. Il aura aussi pour mission de déterminer diverses pistes concrètes pour faciliter la réparation des produits. Et ce sur l’ensemble de la gamme, même les Surfaces et les consoles Xbox.

Dans la foulée, le groupe a aussi fait savoir qu’il comptait effectuer des changements concrets sur la base de ces résultats. Il compte ainsi “initier de nouveaux mécanismes pour permettre et faciliter la réparation à l’échelle locale pour les consommateurs.” Un positionnement qui donne le sourire au groupe d’actionnaires.

Un premier pas encourageant

J’applaudis la sincérité dont Microsoft a fait preuve durant les négociations de cet accord”, explique Kelly McBee, coordinatrice du programme déchets d’As You Sow. “Les actions de Microsoft démontrent que l’entreprise reconnaît que l’extension de la durée de vie des appareils à travers la réparation est essentielle”, conclut-elle.

Il s’agit indiscutablement d’un premier pas encourageant, connaissant la place centrale qu’occupe la firme dans le paysage technologique. C’est la toute première fois qu’une entreprise de cette taille est directement prise à parti par ses propres actionnaires sur la question du droit à la réparation.

Cette initiative a été immédiatement saluée par de nombreux militants de cette cause, avec l’espoir qu’elle fasse des émules. Car à l’heure actuelle, malgré de nombreuses promesses, la tech souffre toujours des mêmes écueils; beaucoup d’appareils restent encore trop hermétiques aux réparations les plus basiques. Une situation qui continue d’alimenter un cercle vicieux écologique, économique et sociétal dont il devient urgent de sortir une bonne fois pour toutes.

Mais l’initiative de Microsoft, bien que louable, ne sera en aucun cas suffisante pour changer la donne. Pour commencer, les termes de ses engagements restent assez vagues. La formulation pourrait offrir un siège éjectable à Microsoft si les conclusions du rapport n’étaient pas assez intéressantes économiquement.

Espérons que d’autres grands noms de la “Big Tech” réalisent que la réparabilité peut aussi être dans leur intérêt.

La route est encore longue

Même en leur laissant le bénéfice du doute, et en partant du principe que Microsoft a a bel et bien pris un engagement sincère, de nombreuses inconnues persistent. Car un tel colosse ne pourra pas faire pencher la balance tout seul. Pour avoir un impact tangible, il faudrait que d’autres grands constructeurs se rangent sous la même bannière. Mais cela fait des années que les plus grands acteurs du secteur se montrent frileux sur cette question. Autant dire tout de suite que ce combat est loin d’être gagné.

Ce qu’il faut retenir de cette affaire, c’est surtout le message que cela envoie. Traditionnellement, tous les grands changements de paradigme ont commencé avec la chute d’un premier domino. On peut donc espérer que cette démarche rencontre assez de succès pour inspirer ses compétiteurs. Dans un monde idéal, cela pourrait devenir un argument de vente tendance; on pourrait alors imaginer que la course à la réparabilité devienne une vraie priorité des marques. On peut toujours rêver !

Mais pour que ce message porte, il faudra s’assurer que le contrat soit rempli. C’est donc aux consommateurs qu’il reviendra de mettre Microsoft face à ses responsabilités s’il continue de se montrer timide après de telles annonces. Car c’est une chose d’enfiler ses chaussures de précurseur… c’en est une autre de les assumer !

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4 commentaires
  1. Comme dit SebSauvage : “… dans le même temps avec Windows 11 (Microsoft) vous force à racheter un PC si ce dernier a plus de deux ou trois ans” 😀

    J’ajouterai que le Green Washing, on connaît un peu trop surtout venant d’une firme chaque jour plus intrusive pour encore plus vous pousser à consommer.

  2. Je suis assez curieux de la perception qu’ont les gens d’Apple, qui vend bien plus de machines que Microsoft et Google, et qui est clairement visée par l’auteur de l’article.

    Apple, via ses Apple Stores, propose des services de diagnostique et réparation, directement, ou via des réparateurs indépendant certifiés pour les appareils les plus anciens.

    Il est parfaitement possible de faire réparer ses appareils Apple, même agés.
    Mon MacBook Pro de 2014 est en cours de réparation pour sa carte graphique, et j’ai changé sa batterie récemment.

    Cela étant dit, le coût d’un réparation peut-être élevé, et rédhibitoire pour certains. J’ai vu une propriétaire de Macbook Pro récent refuser un changement complet d’écran, à 600+ euros…c’est ce que je viens de dépenser pour mes réparations.
    Mon MBP m’a coûté très cher il y a 8 ans, il est encore très performant pour mes besoins, je veux le faire durer le plus longtemps possible.

    ça pourrait être moins cher, avec des pièces à prix coutant, et une conception facilitant la réparation et minimisant le temps de main d’oeuvre, mais il n’y aura pas de miracle…

    Mais la réparation c’est aussi un état d’esprit, oui, ça coûte, ça demande un effort, comme tous les gestes de préservation de la planète en fait…

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