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La NASA à la recherche d’une ristourne pour sa fusée à plusieurs milliards

Le coût du SLS ne cesse d’enfler, et la NASA a lancé un nouvel appel d’offre pour trouver un partenaire moins dépensier que Boeing.

Depuis quelques années, la NASA a commencé à écrire une nouvelle page de son histoire; fini, l’institution monolithique des années 60, l’agence joue désormais un rôle de plaque tournante dans un écosystème qui fait la part belle au privé. Elle vient d’ailleurs de lancer un nouvel appel d’offres, repéré par Interesting Engineering. L’objectif ? Trouver un partenaire industriel qui puisse construire son Space Launch System à moitié prix !

Le SLS sera le bras armé du futur programme Artemis, qui doit ramener l’Homme sur la Lune autour de 2025. Mais il est admis depuis un certain temps que l’agence ne s’occupera pas de sa conception. Cette tâche sera déléguée à l’aérospatiale privée; pour l’instant, c’est Boeing qui s’est adjugé la part du lion. En l’état actuel des choses, la firme est censée s’occuper de toute la partie centrale, à l’exception du moteur, de la capsule Orion et de son support de fixation.

 

© Boeing

Mais quand la NASA n’est pas là, c’est Boeing qui danse; l’avionneur s’est apparemment montré assez peu fiable, avec des délais faramineux et une explosion du budget. En l’état, le projet SLS a déjà allègrement dépassé la dizaine de milliards de dollars rien qu’en développement.

Boeing explique aussi qu’il faudra compter environ 2 milliards de dollars par lancement du SLS. Un prix justifié par son statut de précurseur, puisqu’il s’agira du tout premier exemplaire. Mais l’engin a vocation à être standardisé, et à s’inscrire dans les opérations de routine de la NASA. Et pour l’instant, le prix exigé par Boeing semble incompatible avec une production à plus grande échelle.

Résultat, la NASA cherche un associé différent pour la suite de l’aventure. Dans l’idéal, celui-ci devrait être capable de réduire ce prix de moitié, pour atteindre 1 milliard par an. Une somme toujours conséquente, mais plus adaptée aux opérations sur le long terme. C’est un point important, car la NASA souhaite que ce futur partenaire s’engage à la faire voler jusqu’aux années 2050.

Une conception déjà obsolète?

Un plan non seulement ambitieux, mais qui semble légèrement à contre-courant de la philosophie actuelle, impulsée par SpaceX et consort. Car aujourd’hui, il n’est plus question d’avoir recours à la force brute pour envoyer un engin sur la Lune coûte que coûte, comme nous l’avons fait à six reprises pour Apollo. Il semble désormais acquis que l’espace va se démocratiser à moyen terme. Réduire les coûts devient une priorité absolue et cela impose de nouvelles pratiques. La tendance actuelle est donc plutôt aux engins recyclables et réutilisables.

Or, c’est une fonction pour laquelle le SLS n’a tout simplement pas été conçu. Et à l’horizon 2050, il y a de fortes chances que ce paradigme aujourd’hui novateur soit devenu un standard incontournable de l’industrie. Dans ce contexte, le SLS aurait alors des airs de dinosaure, conçu à la préhistoire de l’aérospatiale… Difficile à avaler pour un projet à plus de 20 milliards !

Il sera donc intéressant de voir qui répondra à l’appel de la NASA, et comment cette nouvelle collaboration fera évoluer les plans à long terme de l’agence. Car même si le SLS est désormais entièrement assemblé et qu’Artemis se rapproche à grands pas, il reste de très nombreuses questions dont nous n’aurons pas la réponse avant des années.

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