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Covid-19 : à quel point la troisième dose de vaccin réduit-elle les chances d’être testé positif ?

Dans une vaste étude réalisée sur plus de 300.000 personnes, des chercheurs se sont intéressés aux effets de la troisième dose de vaccin contre le Covid-19.

Une, deux, puis désormais trois doses : le schéma vaccinal préconisé par le gouvernement français dans le cadre du covid a bien évolué en quelques mois. Mais ces trois doses ont-elles bien les effets escomptés ? Permettent-elles au moins d’améliorer la situation globale ? De nombreux résultats semblent indiquer que oui, mais encore faut-il savoir à quel point. Un groupe de chercheurs israéliens s’est récemment intéressé à cette question dans des travaux repérés par Futura.

Pour le savoir, ils se sont penchés sur un ensemble de données collectées sur 306 710 Israéliens âgés de 40 ans ou plus, et n’ayant jamais contracté la maladie. Cette origine n’est pas anodine. En effet, le pays a déjà adopté la troisième dose de vaccin depuis le 24 août 2021. Cela signifie que la population israélienne dispose de trois mois de recul supplémentaires par rapport à la France; dans l’Hexagone, l’accès à la troisième dose a été validé pour les majeurs le 27 octobre dernier.

Parmi ces individus, les chercheurs ont identifié deux groupes : un premier groupe vacciné deux fois, et un second qui a bénéficié d’une troisième dose. Ces deux catégories ont été suivies pendant un peu plus de deux mois, pendant lesquels les auteurs ont minutieusement consigné le résultat de tous les tests PCR. Au terme de l’expérience, ces 306 710 personnes avaient cumulé 500232 tests PCR. Soit un échantillon assez volumineux pour obtenir des résultats concluants.

La troisième dose réduit les chances d’être testé positif

Dans le groupe ayant reçu deux doses, 6,6% des tests sont revenus positifs; en revanche, pour le groupe triplement vacciné, 1,8% des tests sont revenus positifs. Après deux semaines, la troisième injection permettrait donc de réduire le risque d’être testé positif de 86% par rapport à une personne qui n’aurait reçu que deux doses. De plus, la probabilité d’être hospitalisé serait inférieure de 92% à 97% chez les “triples vaccinés”, toujours par rapport à ceux qui ont reçu deux doses.

Les chances de contracter la maladie avec trois doses de vaccin sont donc bien réelles, mais significativement plus faibles qu’avec deux injections. L’autre bonne nouvelle, c’est que cette protection a apparemment persisté sur toute la durée de l’étude, soit 65 jours. Une donnée plutôt encourageante; mais l’objectif de cette étude était d’étudier précisément le taux d’infection, et non pas la durée de la protection.

Une tendance claire, mais aussi quelques limites

Des résultats encourageants, mais qu’il faut cependant interpréter avec beaucoup de prudence. Dans un premier temps, cette étude se contente d’une évaluation statistique uniquement quantitative, et basée sur le nombre de tests positifs. Elle ne fait pas la distinction entre les formes plus ou moins graves de la maladie. Même chose pour la baisse spectaculaire des hospitalisations; même s’il faut évidemment s’en satisfaire, les chercheurs expliquent eux-mêmes dans leur papier qu’ils manquent encore de données pour fournir une interprétation solide et argumentée de ce phénomène.

Pour pouvoir se débarrasser de ces limites, il faudra donc échafauder de nouvelles études sur des durées plus longues. Car si leurs résultats suggèrent une protection assez durable après la troisième piqûre, l’équipe rappelle dans son papier qu’il sera “également important de surveiller le déclin de l’immunité après la troisième dose” bien au-delà des 65 jours couverts par cette étude. C’est une donnée qui sera indispensable pour décider si cette stratégie produit effectivement les effets attendus à l’échelle globale, ou s’il s’agit d’une anomalie statistique à court terme.

Le texte de l’étude est disponible ici.

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9 commentaires
  1. Tien dans mes souvenirs cétait presque les mêmes chiffre pour la 2ème dose.
    Et en israel il passe surement à 4 dose parce que 3 suffit plus d’après les chiffres.
    Diiiiingue non ? Efficace le machin 4 doses sur 1 an !

  2. Un nouveau vaccin sera nécessaire contre omicron, estime le patron de BioNTech, tu la sens bien la.. la grosse quenelle

  3. Alors après calcul, ce n’est pas 86%, personne n’a relevé ça ? Mais plus 70%…. Ensuite en terme de contraction de la maladie qui sera en symptômes bénin… Bah on s’en fiche. Je n’oublie pas qu’on nous a vendu le vaccin qui empêche la transmission, finalement non car il empêche les formes graves au niveau des poumons et pas dans le nez…. Bref, il y a 1an je l’ai eu, quasi asymptomatique, juin je me vaccine… Malade 2 jours. Là infecté, asymptomatique.
    La seule étude pertinente, c’est avec ou sans vaccin, en été on tombe vachement moins malade en France. Comparaison été 2020/2021, puis hiver… Le vaccin change pas trop pour les infections, forme grave chez les sujets sensibles oui il faut.

  4. Je ne vois pas pourquoi vous écrivez ces commentaires, ont-ils quelque chose à voir avec l’article ? Voulez-vous dire quelque chose ?
    Expliquez svp

  5. Belle étude mais pour le moment quasiment inutile car on ne va pas se faire vacciner tous les 2 mois… Le problème actuel vient du fait que le vaccin actuel ne tienne pas longtemps et que les variations sont fréquentes et importantes.

    En effet, réduire le risque de 6,6 à 1,8%, ça ne fait pas une baisse de 86%… Merci Marcus Fenix !
    Je suis encore naif, je fais confiance à ce qui est écrit…

    Et pour ceux veulent absolument réduire le risque d’attraper le covid mais surtout de le refiler aux autres :
    un masque FFP2, c’est 94% de risque en moins !
    … et en bonus, il filtre tous les variants, lui.

    Pour finir, la flambée de cas arrive en début d’hiver, c’est exact. La température y est peut être pour quelque chose.
    Ou alors, est-ce tout simplement le fait que personne n’a porté de masque en été ? (cumulé au temps qu’il faut à l’épidémie pour se relancer)

    La population se sent pleinement protégée par le vaccin alors que ce n’est pas le cas. Pour être précis, celui que nous connaissons à l’heure actuelle ne suffit pas à enrayer l’épidémie mais juste à éviter un maximum de cas graves.
    Le vaccin a un effet, c’est indiscutable. Le masque est inconfortable mais il est bien plus efficace, en somme.

  6. Bonjour @Marcus Fenix, et @Flotchk,
    Comme vous l’avez très justement remarqué, ce chiffre de 86% ne correspond pas à un simple produit en croix du pourcentage de tests positifs chez les personnes ayant reçu deux ou trois injections. Il ne s’agit cependant pas d’une coquille laissée par les chercheurs et le comité de relecture dans le texte; le calcul comprend d’autres éléments. Sans rentrer dans le détail des statistiques en jeu, il s’agit notamment de tenir compte des covariances entre différents paramètres (âge, timing du test positif, sexe…) ce qui explique la différence constatée au niveau de la valeur finale.
    L’ensemble du raisonnement des chercheurs est détaillé dans la sous-partie “Statistical Analysis” de la partie “Methods” dans le papier de recherche cité en fin d’article.

    Bien cordialement,
    Antoine Gautherie

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