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Pornographie : bientôt un contrôle parental par défaut sur les smartphones ?

L’Assemblée nationale veut protéger les enfants d’une exposition prématurée à la pornographie, avec un projet de contrôle parental natif.

Pour protéger les plus jeunes des dangers liés à Internet, l’Assemblée nationale part à la chasse à la pornographie. Depuis déjà plusieurs mois, l’ARCOM, né de la fusion entre le CSA et Hadopi, tente de réguler plus fermement l’accès au contenu pour adulte. Cela passe notamment par le blocage annoncé de plusieurs sites, jugés trop peu fiables dans leur système de filtrage des mineurs. Depuis déjà plusieurs mois, cinq sites sont en passe de devenir inaccessibles en France, faute d’avoir réussi à se mettre en conformité avec l’article 227-24 du Code pénal.

Désormais, l’Assemblée nationale veut aller plus loin. Faute de parvenir à sécuriser les sites pornographiques français, le gouvernement entend trouver un moyen détourné, en installant par défaut un dispositif de contrôle parental sur tous les objets connectés qui seront commercialisés en France. Si le texte est adopté, cette couche de sécurité supplémentaire sera accessible gratuitement et de manière systématique sur les smartphones, les ordinateurs, les tablettes, les téléviseurs, mais aussi les consoles, les montres, et plus généralement n’importe quel objet capable de se connecter à Internet. Seuls les objets domotiques liés à la maison connectée devraient être exclus du système.

Concrètement, un adulte pourra choisir — ou non — d’installer le contrôle parental par défaut lors de la première mise en service de l’appareil. Le contenu du logiciel devrait bientôt être précisé par décret, et devrait logiquement évoluer en fonction des technologies naissantes. À l’âge où “quatre enfants sur cinq de 10 à 14 ans vont sur Internet sans leurs parents”, explique le secrétaire d’État à l’Enfance Adrien Taquet, l’exposition prématurée des enfants à des images pornographiques s’annonce comme l’un des grands défis de ces prochaines années : “Ces images pour des cerveaux trop jeunes, c’est une forme de violence. Cela contribue à la banalisation de l’acte sexuel et n’est pas sans lien avec la progression de la prostitution des mineurs”, rapporte ainsi la proposition de loi.

D’autant plus que la pornographie n’est pas la seule cible de ce projet de contrôle parental généralisé. Les contenus haineux, violents sont aussi largement pointés du doigt. Pour autant, et même s’il est adopté, cette loi ne fera pas office de solution miracle rappelle le texte. Il conviendra en amont d’établir le dialogue entre l’enfant et l’adulte, afin que ce dernier puisse mieux comprendre les enjeux des dangers liés à Internet, tout en continuant de profiter de ses avantages au quotidien.

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