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Microsoft aurait versé des “millions” en pots de vin, selon un lanceur d’alerte

Le géant du numérique s’est défendu face aux accusations de corruption d’un ancien responsable devenu lanceur d’alerte.

Vendredi 25 mars, Microsoft a été accusée d’être directement lié à une sordide histoire de corruption massive à l’échelle de la planète par un lanceur d’alerte américain. L’affaire, relayée sur la plateforme de lanceurs d’alertes Lioness, concerne des “millions de dollars” versés sous forme de pots-de-vin à l’étranger.

Tout commence du côté du fonds d’investissement de Microsoft. Cette structure dispose d’un capital important qui sert habituellement à financer de gros contrats. Mais en 2016, un dénommé Yasser Elabd, alors responsable des marchés en Afrique et au Moyen-Orient, a remarqué un versement suspect de 40 000 $ adressé par le fonds à un client basé en Afrique.

Un fil rouge à base de paiements suspects

Le signal qui l’a alerté est le profil de l’intéressé; il ne s’agissait en fait pas du tout d’un client, alors qu’il avait bel et bien désigné pour recevoir de l’argent habituellement réservé aux partenaires commerciaux de la firme. Encore plus étrange : il s’agissait apparemment d’un ancien employé récemment licencié par le géant du numérique pour cause de mauvaises performances.

Lorsqu’Elabd a remonté l’information, l’histoire a pris un tournant encore plus étrange. Peu satisfait des explications qui lui ont été fournies par l’auteur de la requête, il raconte s’être adressé à son supérieur direct, puis au département des ressources humaines.

Le paiement en question aurait bien été interrompu, mais personne n’aurait donné suite; l’affaire serait alors complètement tombée aux oubliettes. “À ma grande surprise, les RH n’ont pas cherché à savoir ce qu’il s’était passé du côté des employés à l’origine de la transaction”, explique-t-il dans son texte.

Une résistance active de la hiérarchie

Une incongruité qui l’a poussé à persévérer dans son investigation. Il se serait ensuite retrouvé face à un autre membre du management qui lui aurait opposé une résistance active. “Si l’un de nos subsidiaires en Afrique ou au Moyen-Orient fait quelque chose, tu dois tourner la tête et laisser faire. Si quelque chose arrive, c’est eux qui en feront les frais, pas toi”, aurait affirmé le responsable cité par Elabd.

Le malaise est arrivé à son paroxysme lorsqu’il a pris la décision d’écrire directement à Satya Nadella, le grand patron de Microsoft en personne. Une initiative qui, d’après un vice-président dont le nom n’est pas cité, équivaut à un “aller simple vers la porte de Microsoft”.

Conscient d’être sur la sellette, il se serait lancé sur la piste de ces sommes désignées comme des “pots de vin”. Avant d’être licencié, il aurait ainsi repéré la trace de plusieurs autres manœuvres suspectes. Certaines étaient liées à des interlocuteurs au Qatar ou en Arabie Saoudite; d’autres pointaient vers le Cameroun ou l’Afrique du Sud.

Mcirosoft dément et réaffirme ses engagements éthiques

Elabd explique également que ces pratiques seraient carrément systémiques. “Cela touche tous les niveaux de l’entreprise”, affirme-t-il dans une interview accordée à The Verge. “Tous les responsables sont au courant, et ils promeuvent les mauvaises personnes. Si vous faites ce qui est juste, vous ne serez pas promu”, insiste-t-il.

Des accusations évidemment rejetées par Microsoft. Dans un commentaire publié par The Verge en réponse à l’interview d’Elabd, la firme s’est défendue par l’intermédiaire de Backy Lenaburg, l’une des VP en charge de l’éthique et de la coopération. “Nous nous engageons à faire des affaires de façon responsable”, embraye cette dernière.

Nous encourageons tout le monde à remonter toutes les violations de la loi, de notre politique interne et de nos standards d’éthique”, affirme-t-elle avant de conclure : “Nous avons déjà mené des investigations par rapport à ces allégations, qui datent de plusieurs années, et nous en sommes occupés. Nous coopérons avec les agences gouvernementales pour lever toute inquiétude”, conclut la déclaration.

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Source : Lioness

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