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SpaceX va envoyer le tout premier data center sur la Lune en 2023

La startup Lonestar entend bien devenir une pionnière des télécoms dans l’espace, avec un premier test de data center lunaire prévu en 2023.

Lonestar, une entreprise spécialisée dans le cloud computing, a annoncé le 19 avril dernier qu’elle avait sollicité un nouveau partenariat avec Intuitive Machines (IM), un nouveau partenaire dont le profil a de quoi surprendre; la firme n’a rien à voir avec ces technologies, et s’occupe habituellement de développer des alunisseurs. Une expertise sur laquelle Lonestar compte bien s’appuyer pour déployer le tout premier data center lunaire.

Dans un premier temps, les deux partenaires commenceront par tester les bases technologiques du concept à l’occasion d’IM-1, la toute première mission lunaire d’Intuitive Machines prévue en fin d’année. En revanche, le prototype de data center ne sera pas du voyage; il s’agira uniquement d’une “charge utile virtuelle” qui permettra de valider le fonctionnement du côté logiciel.

Si ces tests sont fructueux, Lonestar compte ensuite tester le hardware lors d’une preuve de concept en conditions réelles. Pour l’instant, Lonestar se repose sur un engin développé par Skycorp, une entreprise américaine spécialisée dans la logistique orbitale. Il prend la forme d’un mini-data center d’1kg pour 16 TB, dont la taille est comparable à celle d’un gros livre relié.

Il prendra part à IM-2, la seconde mission lunaire d’Intuitive Machines. Pour cette mission prévue en 2023, le data center sera chargé à bord d’un alunisseur Nova-C d’Intuives Machines. Ce dernier ralliera la Lune à bord d’un lanceur Falcon 9 de SpaceX, permettant ainsi à Lonestar d’entamer la première phase de test en conditions réelles.

Un data center entièrement dédié à la Lune serait un avantage considérable pour les futurs explorateurs, notamment ceux de la mission Artemis 3 qui ramènera l’humain sur notre satellite en 2026. © NASA

Un long chemin de croix réglementaire et administratif

Mais il reste encore du chemin à parcourir avant d’arriver à cette échéance. Pour l’instant, il en est encore au stade de la validation; il doit encore obtenir les certifications nécessaires auprès de l’administration. Et cela représente un travail conséquent.

En effet, faire certifier un équipement spatial est déjà un processus relativement long en temps normal. Mais à cause de son activité particulière, Lonestar devra aussi montrer patte blanche aux régulateurs des télécoms. La firme a d’ailleurs annoncé qu’elle avait déposé des dossiers aux Royaume-Uni pour réserver sa place sur les bande de fréquences S, X, et Ka.

Si Lonestar s’astreint à toutes ces démarches, c’est que la firme croit dur comme fer à son projet. En plaçant ainsi ses premiers pions, elle ambitionne de devenir une pionnière des télécoms et du cloud lunaire. Elle deviendrait alors une plaque tournante de premier plan pour des missions commerciales et scientifiques; et cela pourrait lui rapporter très, très gros dans le contexte actuel où l’espace se développe à vitesse grand V.

Elle estime également qu’un tel réseau pourrait avoir un intérêt pour les terriens. Il pourrait par exemple servir de “coffre-fort numérique” où différents acteurs pourraient stocker des données dans l’éventualité d’une catastrophe sur Terre.

C’est SpaceX qui se chargera du lancement qui amènera ce petit data center sur la Lune.© SpaceX

Des problématiques “presque inversées” par rapport à la Terre

Lonestar estime qu’un data center lunaire comporte de nombreux points intéressants sur le plan strictement technologique.Les principaux problèmes inhérents aux data centers terrestres – l’énergie nécessaire pour les alimenter, les refroidir, le prix des communications – sont très différents dans l’espace”, explique le PDG Chris Stott dans une interview à SpaceNews.

Elles seraient même presque inversées”, insiste-t-il. Il assure que sur la Lune, ces équipements seraient “moins chers à l’usage” et beaucoup moins gourmands en énergie. “Par exemple, la chaleur générée par l’équipement devient un avantage dans l’espace, où nous devons travailler dur pour garder nos équipements au chaud”, précise-t-il.

Pour l’instant, ce prototype qui rejoindra la Lune en 2023 ne sera même pas capable de s’approvisionner en énergie de façon autonome; il sera forcé de puiser dans les réserves de l’alunisseur. À terme, Lonestar espère pouvoir proposer un data center lunaire autonome, mais pas avant 2026 au plus tôt.

La firme compte renouveler l’expérience avec des prototypes de plus en plus puissants et volumineux. Il sera donc très intéressant de suivre l’avancement de ces deux premières missions, en particulier celle de 2023. Évidemment, le calendrier est à prendre avec des pincettes, comme toujours dans l’aérospatiale; mais si tout se passe bien, elles pourraient avoir un impact considérable sur le développement des télécoms extraterrestres.

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